Vous serez comme Dieu


Le serpent dit à la femme: « Non, vous ne mourrez point; mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal »

 (Genèse chap. 111, 4-5)

I - LE PLUS VIEUX ET LE PLUS GRAVE PÉCHÉ

C'est le péché de nos premiers parents qui, trompés par le serpent, crurent pouvoir, dans la désobéissance, devenir comme Dieu.

Avant eux, les anges révoltés avaient péché de la même manière. Isaïe parlant de Lucifer précise : « Son cœur s'est élevé. Il a dit « Je suis Dieu ». Il a pris son vouloir pour la volonté de Dieu. On sait aussi qu'à la clameur de ces anges révoltés : « Nous sommes comme Dieu », saint Michel et les anges fidèles ont répliqué « Qui est comme Dieu ? »

1l faut comprendre que ce péché d'orgueil de l'esprit est le plus grave péché que l'on puisse concevoir et la cause principale de la perdition des créatures. Comment celui qui a tout créé par amour pourrait-il supporter la révolte des êtres qui lui doivent la vie ? (1).

Il est écrit dans le livre de la Sagesse : « Car Dieu a créé l'homme pour l'immortalité et l'a fait à l'image de sa propre nature ; c'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde ;ils en feront l'expérience ceux qui ont choisi le parti du démon » (Sagesse II 23-24).

Il existe un parti du démon et nous pouvons quotidiennement observer son action dans le monde. Son nom est Révolution (Etym. d'après Littré: du latin revolutio, de revolutus, retourné). La Révolution s'est retournée contre Dieu comme le serpent se retourne contre la créature pour la piquer.

II - LES OBJECTIFS DE LA REVOLUTION

Ce sont ceux de son fondateur et de son inspirateur, Satan, prince de ce monde qui, malgré sa déchéance, a gardé la puissance et l'intelligence d'un archange (z). C'est pourquoi, si l'on veut comprendre les objectifs de la Révolution, il faut connaître les traits essentiels de Satan.

a) Satan (3)

Les Ecritures n'enseignent pas comment il est devenu mauvais. Il y eut sans doute pour les anges une épreuve comparable à celle des hommes et certains d'entre eux y succombèrent. D'après saint Thomas, les anges auraient connu comme les hommes une vie naturelle et une vie surnaturelle. « Le démon a désiré être semblable à Dieu, en désirant comme fin dernière de béatitude ce à quoi il pouvait parvenir par sa nature même, en détournant son désir de la béatitude surnaturelle » (^).

Le cardinal Pie, un des plus grands esprits du 19e siècle, exprime la même pensée ; mais il croit que Satan se révolta quand Dieu lui fit connaître que le Verbe allait s'incarner dans un homme. Le cardinal Pie écrit: « Satan se jugeant blessé dans la dignité de sa condition native('), se retrancha dans le droit et dans l'exigence de l'ordre naturel. Il ne voulut, ni adorer dans un homme la majesté divine, ni accueillir en lui-même un surplus de splendeur et de félicité dérivant de cette humanité déifiée. Au mystère de l'Incarnation, il objecta la Création. A l'acte libre de Dieu, il opposa un droit personnel. Enfin, contre 1 étendard de la grâce, il leva le drapeau de la nature ».

Les traits principaux de Satan sont les suivants:

1) SATAN EST UN ORGUEILLEUX

Or l'orgueil est le principe de tout péché, si bien que l'orgueilleux devient lui-même, à son tour, principe de l'abomination.

2) SATAN EST UN MENTEUR

Le diable, a dit Jésus, « est menteur et père du mensonge » .

Mentir, c'est substituer sa version des choses à la réalité ; c'est faire violence au vrai ; c'est parodier la création ; c'est faire la guerre à Dieu qui s'est dit lui-même lumière et vérité.

Alors que le Christ est le témoin fidèle et véritable, principe de la Création selon Dieu, Satan est « le faux témoin, le traître semeur de doute et menteur, principe de la contre-création » (Apocalypse).

3) SATAN EST UN CONTREFACTEUR

Son royaume est une contrefaçon du royaume céleste. Peut-être espère-t-il ainsi tromper plus facilement ceux qui ne sont pas fermement attachés à la vérité. Il est possible aussi que, dans son envie et dans son impuissance d'égaler Dieu, il le singe. D'où cette expression qu'on lui a donnée parfois de « singe de Dieu » .

4) SATAN EST UN MEURTRIER

II cherche à tuer l'âme et ainsi à la priver de la vie éternelle. Saint Thomas écrit : « Le diable avait déjà péché. Voyant que l'homme avait été constitué de manière à pouvoir parvenir à la félicité éternelle dont lui-même était déchu, le diable s'efforça de détourner l'homme de la voie droite de la justice ».

5) SATAN A UNE PUISSANCE LIMITÉE ET UNE SCIENCE LIMITÉE

Car il n'est lui-même qu'une créature. II ne peut aller au-delà des limites fixées par Dieu.

Il ne peut pas nous perdre sans nous. Il nous tente, il cherche à nous tromper, mais il n'y parvient qu'avec notre consentement. Il faut que nous ayons repoussé la grâce de Dieu et que nous acceptions de 1 écouter et de lui obéir parce que ce grand séducteur n'est pas maître de notre volonté.

De grands mystiques ont affirmé que ce sont les péchés des hommes qui augmentent la puissance de Satan sur l'Humanité car celui-ci est aussi un instrument de la justice de Dieu (Attila était le fléau de Dieu. Le communisme, de nos jours, qui progresse partout, constitue pour le monde un fléau encore plus redoutable).

La science de Satan surpasse la science humaine, mais il ne connaît pas l'avenir qui appartient à Dieu. Il n'ignore pas les prophéties; mais la prophétie présente un côté obscur et, « enflé d'orgueil », il a souvent une fausse optique qui ne lui permet pas de bien l'interpréter.

b) Les traits de Satan se retrouvent dans la Révolution

La Révolution, contrefaçon de la religion catholique, est une forme de religion d'où Dieu est exclu.

André Malraux a écrit: « La Révolution joue aujourd'hui le rôle que joua la vie éternelle ».

Et Jean Cau (6) précise: « La force et le crédit du socialisme viennent de ce qu'il hérite de l'utopie religieuse et Dieu se mourant, qu'il prétend réaliser sur terre le royaume de Dieu. Le socialisme est purement et simplement un détournement du sacré » .

La Révolution n'est pas seulement un système social et économique. Elle est avant tout une mystique humaine, une autre foi.

Foi en un homme nouveau, capable de créer un monde meilleur, qui conduira l'humanité vers des « lendemains qui chantent ». Volonté prométhéenne de réaliser, ici-bas, le bonheur en se passant de Dieu, par les seuls moyens naturels. La Révolution est un messianisme d'ordre temporel.

En lisant dans Paris-Match (n° 2533-12 nov 1982), l'interview donnée par Paul Thorez au moment de la sortie de son livre ('), j'ai relevé les phrases suivantes fort intéressantes quand on sait que ce garçon à été élevé en Russie avec les autres enfants du sérail communiste, mais qu'il a eu le courage de quitter le parti: « Quitter le parti, c'est comme sortir de religion parce que c'est une religion. Sans Dieu, mais avec sa liturgie: les meetings, les réunions de cellule, les rapports... C'est comme la messe (8), c'est une communion au sens religieux du terme. En URSS, c'est ritualisé au maximum. Les congrès du parti ne sont pas les congrès où l'on discute politique, réformes. Pas du tout, c'est un culte que l'on célèbre. Avec la momie de Lénine qu'on adore... On n'arrive toujours pas à expliquer et on se trouve devant le P.C. comme devant le succès de la secte Moon. Pourquoi ? Pourquoi dans un pays démocratique comme la France y a-t-il encore des millions de gens fascinés par le Communisme ? ».

La réponse à ces questions, pour nous catholiques traditionalistes, est simple. Elle nous a été donnée par saint Paul, à propos du système d'iniquité, lorsqu'il s'adressait aux Thessaloniciens : « Parce qu'ils n'ont pas ouvert leur cœur à l'amour de la vérité qui les eût sauvés, Dieu leur envoie des illusions puissantes qui les feront croire au mensonge, en sorte qu'ils tombent sous son jugement tous ceux qui ont refusé leur foi à la vérité, et ont au contraire pris plaisir à l'injustice » (2e épit. aux Thess. ch Il, 10-12).

c) Les principaux « leaders » de la Révolution étaient des ennemis de Dieu

Si l'on remonte jusqu'à la Révolution française, on s'aperçoit que celle-ci a été l’œuvre des philosophes athées et des sectes maçonniques.

La plupart des hommes politiques de l'époque appartenaient aux loges dont les plus connues furent « les neuf Sueurs » (9), « la Candeur » (t0), « les Amis Réunis » (tt), et « les Illuminés » (tz), peut-être la plus dangereuse. Robespierre était Rose-Croix du chapitre d'Arras.

Leur hostilité à Dieu apparaît dans cette cérémonie à la fois grotesque et blasphématoire au cours de laquelle les hommes politiques et les corps constitués se rendirent à Notre-Dame de Paris pour y honorer la déesse Raison représentée par une actrice de théâtre (10 novembre 1793).

Plus tard, au début du 20e siècle (1905) les hommes qui, malgré la forte opposition de saint Pie X, dénonceront le Concordat (lequel avait permis à l'Eglise d'enseigner les vérités de la foi aux enfants pendant plus de cent ans) appartiendront tous à la franc-maçonnerie (13).

En laïcisant les institutions, ils furent poussés par la même haine de Dieu que leurs grands ancêtres. On se souvient des déclarations d'un Viviani, ancien Président du Conseil; « Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères. Ensemble, d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus » (Discours prononcé le 8 nov. 1906, à la Chambre des Députés) (14).

Les hommes politiques de la 4e et de la 5e République dont les constitutions sont précédées de préambules athées, offensants pour Dieu, ont poursuivi dans le même sens, celui du laïcisme, du libéralisme, du naturalisme, qui conduit notre peuple à la déchristianisation, ce qui est effrayant quand on pense que la France est la fille aînée de l'Eglise.

Nous allons maintenant insister davantage sur les inspirateurs et les fondateurs du Communisme parce que ce mouvement satanique constitue actuellement pour l'humanité le péril le plus grand qu'elle ait jamais connu.

Karl Marx avait manifesté dans son enfance et dans son adolescence des sentiments d'une réelle piété; mais on pense maintenant, qu'à l'université, il adhéra à une loge luciférienne et fut initié à ce culte (peut-être signa-t-il un pacte avec le démon, ce qui, d'après les exorcistes, est le cas le plus grave). A partir de ce moment-là, il agit comme un possédé.

Le pasteur Richard Wurbrand, dans un petit livre qu'il faut avoir lu, intitulé Karl Marx et Satan (15) a publié des poèmes de Marx dont nous reproduisons quelques extraits.

D'un poème intitulé Oulanen:

« S'il y a quelque chose capable de détruire,

Je m'y jetterai à corps perdu,

Quitte à mener le monde à la ruine

Oui, ce monde qui fait écran entre moi et l'abîme,

Je le fracasserai en mille morceaux.

A force de malédiction,

J'étreindrai dans mes bras sa réalité brutale.

Dans mes embrassements, il mourra sans un mot

Et s'effondrera dans un néant total,

Liquidé, sans existence.

Oui, la vie, ce sera vraiment cela! »

Quelle haine! Quel désespoir! D'où provenait, dans ce jeune homme, une pareille inspiration ?

Dans son poème intitulé « Invocation d'un désespéré », il écrivait:

« Je veux me bâtir un trône dans les hauteurs.

Son sommet sera glacial et gigantesque ;

Il aura pour rempart la terreur et la superstition ;

Pour maréchal, la plus sombre douleur » (16).

Dans un autre poème La Vierge pâle, Karl Marx a écrit:

« Ainsi j'ai perdu le ciel,

Je le sais bien.

Mon âme, naguère fidèle à Dieu

A été marquée pour l'enfer ».

Ce dernier texte accrédite la thèse du pacte satanique pratiqué dans les loges lucifériennes.

Quant au satanique Lénine, traître à sa patrie (17), mais pas à son idéal révolutionnaire, dont on honore la momie, sur la place Rouge, comme une idole, il était imprégné de la haine de Dieu. Ses nombreux écrits en témoignent.

II disait que « toute idée religieuse est une abomination indicible » . Il écrivait que « des millions d'ordures, de souillures, de violences, de maladies, de contagions, sont bien moins redoutables que la plus subtile, la plus épurée, la plus invisible idée de Dieu... Dieu est l'ennemi personnel de la société communiste ».

On ne peut s'étonner que de tels hommes soient à l'origine de l'assassinat de Dieu, comme l'a exposé Soljénitsyne, au mois de mai 1983, à 1 occasion de l'attribution du prix Templeton. Ils l'ont tué afin d'imposer à ce peuple marial et profondément mystique un système social contre nature qui supprime toute liberté et réduit les individus à l'esclavage.

Le péril était si grand que la mère de Dieu est venue, elle-même, avertir l'humanité à Fatima, en 1917, au moment où le satanique Lénine prenait le pouvoir en Russie. Elle a dit que si le monde ne se convertissait pas, la Russie répandrait ses erreurs, provoquant des guerres et des révolutions et que plusieurs nations seraient anéanties.

L'Eglise, hélas, ne nous parle presque plus jamais de ce message si important et elle n'a pas encore procédé à la consécration demandée par la Sainte Vierge, dans les formes prescrites par elle (ta).

Combien de pays devront-ils encore tomber sous le joug du communisme, combien de nations devront-elles encore être anéanties avant que l'Eglise ne procède à cette consécration dans les formes fixées par sa Mère ? (Le dernier Concile a proclamé Marie Mère de l'Eglise).

d) Le fond du problème

C'est une question de souveraineté, Qui est souverain ? Dieu ou la créature humaine ?

L'ancien régime avait ses faiblesses et ses défauts comme tout ce qui est humain. Certains de nos rois ont été des personnages bien médiocres. Mais ce qui a permis à la monarchie de durer treize siècles, c'est qu'elle était fondée sur la souveraineté de Dieu. Celui-ci suppléait à la médiocrité de certains souverains. La cérémonie du sacre était très importante parce qu'elle rappelait au monarque qui allait être sacré quels étaient ses droits, mais aussi ses devoirs envers Dieu et envers la Sainte Eglise.

Comme l'a rappelé sainte Jeanne d'Arc à Charles VII, après son sacre, le roi de France n'est sur la terre que le lieutenant du Roi des Cieux et tient de Lui son royaume « en commende » (19).

Les révolutionnaires de 1789 ont exclu Dieu de toutes les institutions publiques ; ils ont inauguré une ère nouvelle, celle fondée sur la souveraineté de 1 homme, avec son corollaire : le suffrage universel.

La déclaration des droits de l'homme est devenu l'Evangile des sociétés modernes.

La démocratie, telle qu'elle est pratiquée en France, ne se préoccupe plus des lois divines, ni des lois morales. Le plus grand nombre décide de ce qui est bien et de ce qui est mal et dicte ses lois. C'est ainsi qu'après avoir instauré le divorce, la démocratie française a légalisé l'avortement qui est à présent remboursé par la Sécurité Sociale; il est probable que bientôt elle légalisera l'euthanasie quand elle estimera qu'il y a dans le pays trop de bouches à nourrir. C'est là que, logiquement, devait nous conduire la philosophie matérialiste du 18e siècle.

Mais, ironie de la Providence, ces matérialistes n'avaient pas prévu que la Révolution ne s'arrêterait pas en chemin et qu'elle pousserait si loin sa doctrine qu'elle finirait par contester l'existence même de la matière.

Pour Karl Marx, ce possédé luciférien, la matière n'existe plus. Marx n'a que des sarcasmes pour ce matérialisme qu'il qualifie de « contemplatif » ou « dogmatique » . Pour lui, il n'existe que des forces matérielles dont l'action perpétuellement transformatrice ne laisse rien exister (z°). Le matérialisme de Marx est un matérialisme historique pour lequel rien n'existe que 1 histoire, celle-ci n'étant elle-même qu'un changement incessant engendré par les forces matérielles. C'est aussi un matérialisme dialectique, l'évolution historique étant faite d'un rythme d'oppositions génératrices de changement (Thèse, antithèse et synthèse comme chez Hegel).

Comme l'a dit ce dernier « cette philosophie dialectique dissout toutes les notions de vérité absolue et de conditions humaines absolues qui y correspondent... Elle montre la caducité de toutes choses et rien n'existe pour elle que le processus ininterrompu du devenir et du transitoire ».

Dans ce système, toute recherche de vérité, toute affirmation de doctrine, toute attitude contemplative sont impitoyablement rejetées. II ne reste qu'à agir, qu à se réaliser par l'action, qu'à exercer l'action transformatrice qui sculpte 1 évolution perpétuelle de l'histoire (Daujat).

L'homme est travail et il n'existe qu'en modifiant le monde par son travail. Le marxisme est un totalitarisme du travail.

On saisit là à quel point - marxisme et christianisme sont opposés. Le christianisme affirme que l'homme a été créé par Dieu à son image, c'est-à-dire libre et a reçu de Dieu une nature humaine stable qui fait qu'il est et demeure homme. Le marxisme pense au contraire que l'homme se crée lui-même, se donne à lui-même sa propre existence et se modifie sans cesse par son action matérielle. Comme le dit M. Daujat, on ne peut pas évacuer Dieu plus totalement qu'en supprimant ainsi toute existence qui viendrait de Lui pour ne plus reconnaître qu'une action perpétuellement modificatrice.

Mais en même temps, on ne peut aliéner complètement la créature humaine qui n'est plus qu'une force de travail dans une collectivité de travail.

Le chemin parcouru par l'homme depuis que le serpent lui a dit « Dans la désobéissance vous serez comme Dieu », l'aura conduit finalement à 1 univers concentrationnaire communiste. Jusqu'au jour où une humanité suffisamment dépersonnalisée permettra au démon de se faire adorer comme Dieu. Car c'est là l'objectif final de l'archange déchu. Saint Paul nous a prévenus dans la 2e épître aux Thessaloniciens : « Que personne ne vous égare d'aucune manière car auparavant (avant l'avènement de Notre Seigneur Jésus-Christ) viendra l'apostasie

et se manifestera 1’homme de péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève contre tout ce qui est appelé Dieu ou honoré d'un culte jusqu'à s'asseoir dans le sanctuaire de Dieu » (II 3-4).

L'apostasie universelle, l'humanité esclave et dépersonnalisée, sont les conditions préalables et nécessaires au règne de Lucifer car l'antéchrist sera possédé par lui (21).

III - L'UNIQUE REMEDE

Nous vivons certainement des temps anté-christiques. Je pense, cependant, qu'avant la venue du dernier et véritable antéchrist annoncé par les Ecritures, un temps de paix sera accordé au monde, lequel se sera réconcilié avec Dieu.

C'est ce que la Très Sainte Vierge a prophétisé à la Salette et à Fatima. Il semble d'ailleurs que Notre Seigneur veuille glorifier sa Mère en la faisant bientôt triompher du communisme intrinsèquement pervers (22), alors qu'il doit venir lui-même anéantir le dernier antéchrist.

Cette période de paix, accordée au monde, beaucoup de mystiques l'ont dit, sera une période de restauration.

Le mot restauration a un double sens. Il signifie en même temps réparation et rétablissement.

Il faudra que notre humanité pervertie répare les offenses faites à son Créateur, par la prière et la pénitence. Si elle n'y consent pas ce seront les événements qui l'y contraindront d'une manière beaucoup plus brutale (23). D'autre part, il faudra que Notre Seigneur soit rétabli dans les droits royaux qui lui ont été dévolus par son Père, de toute éternité. C'est l'enseignement de l'Eglise:

« Retourner aux principes chrétiens et y conformer en tout la vie, les amours et les institutions des peuples est une nécessité qui, de jour en jour, devient plus évidente » (Léon XIII - Sapientiae christianae).

« Le salut de la France ne peut-être obtenu que par la reconnaissance du règne du Christ sur la nation » (Saint Pie X - Lettre à l'abbé Debout - 8 mai 1906).

 « La force des sociétés est dans la reconnaissance pleine et entière de la Royauté sociale de Notre Seigneur et dans l'acceptation, sans réserve, de la suprématie doctrinale de son Eglise » (Saint Pie X).

' « C'est seulement en reconnaissant la souveraineté sociale de Jésus-Christ qu'on pourra jouir de cette véritable liberté, de cette justice sociale tant souhaitée, de cette concordance des sentiments, sans lesquelles nulle paix ne pourra jamais exister. La reconnaissance des droits royaux du Christ et le retour des individus et de la société à la loi de sa vérité et de son amour sont la seule voie de salut » (Pie XII -Pontificatus).

Nous pourrions multiplier les citations. Ce que l'on peut affirmer, c'est que le refus de la souveraineté de Notre Seigneur par nos sociétés laïques est la cause fondamentale de tous nos maux et la cause de la progression du communisme qui est le fléau de Dieu.

A ce point de vue là, les cinq républiques françaises auront été, comme on l'a dit, les cinq plaies de Notre Seigneur, la dernière étant celle du cœur (24).

Il me semble aussi que l'on peut affirmer que la crise actuelle de l'Eglise tient pour une bonne part au fait qu'elle ne soutient plus les droits royaux du Christ sur les sociétés. L'Eglise paraît avoir accepté un compromis avec les sociétés laïques, dont elle tolère l'évangile impie fondé sur les seuls droits de l'homme (25). Or, il n'existe pas de compromis possible. Il n'a jamais été dans les desseins de Dieu de partager son trône avec sa créature, à plus forte raison avec une créature révoltée dont l'ambition est « d'être, dans la désobéissance, comme Dieu ».

H. LE CARON

(1) L'objection classique est : a Pourquoi Dieu qui est infiniment bon et infiniment puissant a-t-il permis cette révolte alors qu'il aurait pu l'empêcher u ? La réponse est qu'Il nous a créés libres de nos actes et que pour disposer d'une liberté complète, nous pouvons commettre le bien ou le mal et même nous révolter contre lui. Autrement, nous n'aurions été que des robots. Cette liberté que Dieu nous laisse nous permet de nous damner, mais aussi de parvenir à la vie éternelle. Après les épreuves de la vie terrestre, les élus seront, étroitement unis à Dieu et ne pourront plus pécher. Leur comportement aura permis à Dieu de les éprouver et d'établir dans le ciel une hiérarchie fondée sur le mérite.

(2) Le père Lamy, le saint Curé de la Courneuve, disait que nous n'imaginons pas, nous autres pauvres humains, ce qu'était la puissance d'un archange, même déchu. Il pourrait détruire le monde en un instant si Dieu le lui permettait.

(3) L'homme du XX` siècle, même s'il est chrétien, sourit quand on lui parle du démon qui est pourtant mentionné de nombreuses fois dans la Bible et dans les Evangiles (Jésus, au désert, fut tenté par le démon). On a dit très justement qu'à notre époque, la grande malice du diable était de laisser croire qu'il n'existait pas.

(4) Ce qui signifie qu'il a repoussé la grâce sanctifiante.

(5) C'est-à-dire sa condition angélique.

(6) Les Ecuries de l'Occident.

(7) «< Les enfants modèles » (Édit. Lien commun). Paul Thorez est le fils de Maurice Thorez et de Jeannette Vermeersch.

(8) Contrefaçon du singe de Dieu.

(9) En faisaient partie notamment Voltaire, d'Alembert, Diderot et plus tard Condorcet, Brissot, Camille Desmoulins, Collot d'Herbois, Danton.

(10) En faisaient partie Philippe-Egalité, Mirabeau, La Fayette, Le Peletier de Saint-Fargeau.

(11) En faisaient partie Babeuf, Hébert, Lebon, Marat, Saint-Just.

(12) En faisaient partie Talleyrand, Savalette de Lange.

(13) Le Concordat avait été signé le 15 juillet 1801 entre Pie VII et Bonaparte. Ce dernier avait agi pour des raisons politiques.

(14) La guerre de 1914-1918 où périrent un million cinq cent mille jeunes Français, a suivi de peu « cette extinction des étoiles ».

(15) Apostolat des Editions, 48 rue du Four - Paris.

(16) Le pasteur Wurbrand rapproche ce texte de celui d'Isaïe concernant Lucifer : «J'escaladerai les cieux. Plus haut que les étoiles de Dieu j'érigerai mon trône » (Isaïe 14, 13).

(17) En 1917, c'est-à-dire en pleine guerre germano-russe, Lénine traversa le territoire allemand, avec la complicité du gouvernement impérial, pour aller faire la révolution dans son pays. Ce fait historique est  soigneusement dissimulé par les Soviets.

(18) La Vierge a demandé que la Consécration de la Russie aux Saints Cœurs de Jésus et de Marie soit effectuée par le pape et les évêques en même temps. Or, après le voyage de Jean-Paul II, à Fatima, le 13 mai 82, Sueur Lucie, la survivante des trois petits voyants, a précisé que cette consécration ri était toujours pas faite dans les formes prescrites par la Sainte Vierge.

(19) Comme le vassal tient son fief de son suzerain.

(20) Connaître le Communisme - Jean Daujat - Fayard Edit.

 (21) On voit d'ailleurs très bien ce mouvement se dessiner. La volonté de conquête du monde par les communistes ne peut s'expliquer que de cette manière-là. La Russie soviétique, en effet, dispose de plus de territoires qu'il ne lui est possible d'en exploiter.

(22) Lucie, la voyante de Fatima a toujours dit qu'il n'y aurait pas de paix dans le monde avant la conversion de la Russie.

(23) Une grande mystique que j'ai bien connue me disait il y a plus de quinze ans, qu'une révolution était inévitable en France avant le temps de paix.

(24) Et cela est très mystérieux. Pourquoi, en France, les républiques ont-elles toujours rejeté la souveraineté de Dieu alors qu'il y avait au gouvernement et au parlement des hommes d'Etat catholiques ? Est-ce parce que la Franc-Maçonnerie a toujours été très puissante au sein de ces républiques ?

(25) C'est une politique beaucoup moins dangereuse que de combattre le laïcisme et tout ce qui constitue l'évangile nouveau fondé sur la souveraineté de l'homme. Il faut beaucoup de courage pour attaquer la doctrine de l'Etat. A remarquer également que, presque jamais, en chaire, un prêtre ne condamne le communisme intrinsèquement pervers.