18. L’état de bonheur où il fut créé
– L’homme fut-il créé par Dieu dans un grand état de
perfection ?
– Oui, l’homme fut créé par Dieu dans un grand état
de perfection.
– Pourriez-vous me dire ce que comportait cet état
de perfection dans lequel l’homme fut créé par Dieu ?
– Cet état de perfection dans lequel l’homme fut créé
par Dieu comportait : une science complète sans ombre d’erreur dans son
intelligence ; la justice originelle et toutes les vertus dans son âme
et dans son cœur ; l’empire absolu de l’âme sur le corps et sur toute créature
inférieure à l’homme (q. 94, 95 & 96).
– Cet état de perfection était-il propre au seul premier
homme, ou devait-il être commun à tous dans la suite des générations ?
– Il était propre à Adam pour ce qui est de la science ;
mais la justice originelle et les dons d’intégrité devaient se communiquer à
tous par voie d’origine, étant inséparables de la nature elle-même tant qu’elle
n’en serait pas dépouillée par le péché (q. 94, a. 1, ad 1).
– Est-ce que l’homme aurait dû mourir, dans l’état
où il fut créé par Dieu ?
– Non, l’homme n’aurait pas dû mourir, dans l’état
où il fut créé par Dieu (q. 97, a. 1).
– Est-ce que l’homme aurait pu souffrir, dans l’état
où il fut créé par Dieu ?
– Non, l’homme n’aurait pas pu souffrir, dans l’état
où il fut créé par Dieu ; son âme, par un privilège spécial, tenant son
corps à l’abri de tout mal, et elle-même ne pouvant être contrariée par rien,
tant qu’elle resterait soumise à Dieu par sa volonté (q. 97, a. 2).
– L’homme fut donc créé par Dieu dans un véritable
état de bonheur ?
– Oui, l’homme fut créé par Dieu dans un véritable
état de bonheur.
– Est-ce que cet état de bonheur dans lequel l’homme
fut créé par Dieu était l’état de son bonheur dernier et parfait ?
– Non, cet état de bonheur dans lequel l’homme fut
créé par Dieu n’était pas l’état de son bonheur dernier et parfait ; car
il était temporaire et devait être suivi d’un autre état qui serait définitif
(q. 94, a. 1, ad 1).
– Comment donc pourrait-on appeler cet état de bonheur
dans lequel l’homme fut créé par Dieu ?
– On pourrait l’appeler un état de bonheur premier
qui devait préparer l’homme par voie de mérite à recevoir son état de bonheur
dernier et parfait, à titre de récompense (q. 94, a. 1, ad 2 ;
q. 95, a. 4).
– Où est-ce que l’homme aurait reçu cet état de
bonheur dernier et parfait, s’il était resté fidèle ?
– Il l’aurait reçu dans le ciel de la gloire, avec
les anges, où Dieu l’aurait transféré après un certain temps d’épreuve (q. 94,
a. 1, ad 1).
– Où était placé l’homme en attendant d’être transféré
dans le ciel de la gloire ?
– Il était placé dans un jardin de délices préparé
par Dieu pour le recevoir (q. 92).
– Comment a-t-on appelé ce jardin de délices ?
– On l’a appelé le Paradis terrestre (Ibid.).