3. Opérations

— Que fait Dieu en lui-même ?

— Il vit de sa connaissance et de son amour (q. 14-26).

— Est-ce que Dieu connaît toutes choses ?

— Oui, Dieu connaît toutes choses (q. 14, a. 5).

— Est-ce que Dieu sait tout ce qui se passe sur la terre ?

— Oui, Dieu sait tout ce qui se passe sur la terre (q. 14, a. 11).

— Est-ce que Dieu connaît les secrets des cœurs ?

— Oui, Dieu connaît les secrets des cœurs (q. 14, a. 10).

— Est-ce que Dieu connaît l’avenir ?

— Oui, Dieu connaît l’avenir (q. 14, a. 13).

— Pourquoi dites-vous que cette science se trouve en Dieu ?

— Parce que Dieu, étant au souverain degré de l’immatérialité, est d’une intelligence infinie ; et qu’il ne peut rien ignorer de ce qui est, ou sera, ou serait, ou pourrait être, en quelque être que ce soit, tout cela étant dans un rapport d’effet à cause, à l’endroit de sa science, faite d’intelligence et de volonté (q. 14, a. 1-5).

 

— Il y a donc aussi une volonté en Dieu ?

— Oui, il y a aussi une volonté en Dieu, la volonté étant toujours où est l’intelligence (q. 19, a. 1).

— Est-ce que tout dépend de la volonté de Dieu ?

— Oui, tout dépend de la volonté de Dieu, parce qu’elle est la cause première et suprême de tout (q. 19, a. 4-6).

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— Est-ce que Dieu aime toutes ses créatures ?

— Oui, Dieu aime toutes ses créatures, ne les ayant faites que par amour (q. 20, a. 2).

— L’amour de Dieu pour ses créatures a-t-il quelque effet en elles ?

— Oui, I’amour de Dieu pour ses créatures a son effet en elles.

— Quel est l’effet de l’amour de Dieu dans ses créatures ?

— C’est tout le bien qui est en elles (q. 20, a. 3).

 

— Dieu est-il juste ?

— Oui, Dieu est la justice même (q. 21, a. 1).

— Pourquoi dites-vous que Dieu est la justice même ?

— Parce qu’il donne à tout être ce que sa nature exige (q. 21, a. 1-2).

— Y a-t-il un mode spécial de la justice de Dieu envers les hommes ?

— Oui, il y a un mode spécial de la justice de Dieu envers les hommes.

— Quel est le mode spécial de la justice de Dieu envers les hommes ?

— Le mode spécial de la justice de Dieu envers les hommes, c’est qu’il récompense les bons et punit les méchants (q. 21, a. 1, ad 3).

— Est-ce sur cette terre que Dieu récompense les bons et punit les méchants ?

— Ce n’est jamais qu’en partie que Dieu sur cette terre récompense les bons et punit les méchants

— Où Dieu récompense-t-il entièrement les bons et punit-il les méchants ?

— C’est au ciel que Dieu récompense entièrement les bons et dans l’enfer qu’ll punit les méchants.

 

— Y a-t-il en Dieu la miséricorde ?

— Oui, il y a en Dieu la miséricorde (q. 21, a. 3)

— En quoi consiste la miséricorde de Dieu ?

— La miséricorde de Dieu consiste en ce qu’il donne à tout être bien plus que sa nature n’exige, et aussi qu’il récompense les bons au-delà de leurs mérites et punit les méchants en deçà même de tout ce qu’ils méritent (q. 21, a. 4).

 

– Dieu en lui-même s’occupe-t-il du monde ?

– Oui, Dieu en lui-même s’occupe du monde.

– De quel nom s’appelle le soin que Dieu a en lui-même du monde ?

– Le soin que Dieu a en lui-même du monde s’appelle la Providence (q. 22, a. 1).

– La Providence de Dieu s’étend-elle à toutes choses ?

– Oui, la Providence de Dieu s’étend à toutes choses; car il n’est rien, dans le monde, que Dieu n’ait prévu et préordonné de toute éternité (q. 22, a. 2).

– S’étend-elle aussi aux êtres inanimés ?

– Oui, elle s’étend aussi aux êtres inanimés, ces êtres eux-mêmes faisant partie de l’œuvre de Dieu (q. 22, a. 2, ad 5).

– S’étend-elle aux hommes dans leurs actes libres ?

– Oui, elle s’étend aux hommes dans leurs actes libres (q. 22, a. 2, ad 4).

– Qu’entendez-vous quand vous dites que la Providence de Dieu s’étend aux hommes dans leurs actes libres ?

– J’entends par là que tous les actes libres des hommes sont soumis à la disposition de la divine Providence, et que rien dans ces actes-là n’arrive que Dieu ne l’ordonne ou ne le permette, la liberté de l’homme n’impliquant aucunement son indépendance à l’endroit de Dieu (Ibid.).

 

– La Providence de Dieu à l’endroit des justes a-t-elle un nom spécial ?

– Oui, on l’appelle la prédestination (q. 23, a. 1).

– Que comporte la prédestination à l’endroit des hommes qui en sont l’objet ?

– Elle comporte que ces hommes possèderont un jour dans le ciel le bonheur de la gloire (q. 23, a. 2).

– Comment appelle-t-on ceux qui ne doivent pas avoir ce bonheur ?

– On les appelle les réprouvés ou les non-élus (q. 23, a. 3).

– D’où vient que les prédestinés auront ce bonheur, tandis que les réprouvés ou les non-élus ne l’auront pas ?

– Cela vient de ce que les prédestinés ont été choisis par Dieu, ou aimés d’un amour de préférence, en vertu duquel Dieu disposera toutes choses dans leur vie de telle sorte qu’ils aboutiront finalement au bonheur du ciel (q. 23, a. 4).

– Et pourquoi les réprouvés ou les non-élus n’aboutiront-ils pas, finalement, au même bonheur ?

– Parce qu’ils n’auront pas été aimés du même amour que les prédestinés (q. 23, a. 3, ad 1).

– Mais n’est-ce pas là une injustice de la part de Dieu ?

– Non ; parce que Dieu ne doit à personne le bonheur du ciel, et que ceux qui l’auront ne l’auront que par grâce (q. 23, a. 3, ad 2).

– Ceux qui ne l’auront pas seront-ils punis de ne pas l’avoir ?

– Ils ne seront punis de ne pas l’avoir qu’en raison d’une faute qu’il y aura de leur part à ne pas l’avoir (q. 23, a. 3, ad 3).

– Comment peut-il y avoir faute de la part des hommes à ne pas avoir le bonheur du ciel ?

– Il peut y avoir faute de leur part en ce que Dieu aura offert ce bonheur à tous et que, l’homme étant libre, il aura pu ne pas répondre à l’offre que Dieu lui faisait, ou mépriser cette offre, en lui préférant autre chose (Ibid.).

– Ce mépris ou le choix d’une chose contraire est-il une injure faite à Dieu ?

– C’est une injure très grave faite à Dieu et qui mérite les plus grands châtiments, quand elle est le fait d’un péché personnel (Ibid.).

– Ceux qui répondent à l’offre de Dieu et qui arrivent au bonheur du ciel doivent-ils à Dieu lui-même d’avoir ainsi répondu à son offre et mérité leur bonheur ?

– Oui, ils devront tout cela au choix de la prédestination divine (q. 23, a. 3, ad 2).

– Ce choix est-il fait de toute éternité en Dieu ?

– Ce choix est fait de toute éternité en Dieu (q. 23, a. 4).

– Que comporte ce choix à l’endroit de ceux qui en sont l’objet ?

– Il comporte que Dieu a fixé pour eux une place dans son ciel et que, par l’action de sa grâce, il les mettra en mesure de la posséder un jour (q. 23, a. 5-7).

– Que doivent faire les hommes à la pensée de ce choix éternel de la prédestination en Dieu ?

– Ils doivent, par un abandon complet à l’action de la grâce, se donner à eux-mêmes, autant qu’il est possible sur cette terre, la certitude qu’ils sont du nombre des prédestinés (q. 23, a. 8).

 

– Dieu est-il tout-puissant ?

– Oui, Dieu est tout-puissant (q. 25, a. 1-6).

– Pourquoi dites-vous que Dieu est tout-puissant ?

– Parce que, Dieu étant l’Être même, tout ce qui ne répugne pas à être lui demeure soumis (q. 25, a. 3).

 

– Dieu est-il heureux ?

– Oui, Dieu est le Bonheur même; car il jouit, en infini, du Bien infini, qui n’est autre que lui (q. 26, a. 1-4).