4. Personnes
– Qu’entendez-vous quand vous dites que Dieu est
un Esprit en trois Personnes ?
– J’entends qu’ils sont trois à être chacun le
même Esprit qui est Dieu, avec tous les attributs de la Divinité (q. 30,
a. 2).
– Quels sont les noms de ces trois Personnes qui
sont le même Dieu, avec tous les attributs de la Divinité ?
– On les appelle le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
– Qu’est-ce que le Père en Dieu ?
– C’est celui qui, sans avoir de principe, engendre
le Fils et de qui procède le Saint-Esprit.
– Qu’est-ce que le Fils en Dieu ?
– Le Fils est celui qui est engendré par le Père
et de qui, en même temps que du Père, procède le Saint-Esprit.
– Qu’est-ce que le Saint-Esprit en Dieu ?
– C’est celui qui procède du Père et du Fils.
– Ces trois Personnes en Dieu sont-elles distinctes
de Dieu lui-même ?
– Ces trois Personnes en Dieu ne sont pas distinctes
de Dieu lui-même.
– Sont-elles distinctes entre elles ?
– Elles sont distinctes entre elles.
– Qu’entendez-vous quand vous dites que les trois
Personnes en Dieu sont distinctes entre elles ?
– J’entends que le Père n’est pas le Fils ni l’Esprit-Saint
; que le Fils n’est ni le Père ni l’Esprit-Saint ; que l’Esprit-Saint n’est
ni le Père ni le Fils.
– Ces trois Personnes peuvent-elles être séparées
les unes des autres ?
– Ces trois Personnes ne peuvent pas être séparées
les unes des autres.
– Sont-elles ensemble de toute éternité ?
– Elles sont ensemble de toute éternité.
– Le Père, dans son rapport au Fils, a-t-il en
lui tout ce que nous avons vu qui était en Dieu ?
– Oui, le Père, dans son rapport au Fils, a en
lui tout ce que nous avons vu qui était en Dieu.
– Le Fils, dans son rapport au Père, a-t-il en
lui tout ce que nous avons vu qui était en Dieu ?
– Oui, le Fils, dans son rapport au Père, a en
lui tout ce que nous avons vu qui était en Dieu.
– Le Père et le Fils, dans leur rapport au Saint-Esprit,
ont-ils en eux tout ce que nous avons vu qui était en Dieu ?
– Oui, le Père et le Fils, dans leur rapport au
Saint-Esprit, ont en eux tout ce que nous avons vu qui était en Dieu.
– Le Saint-Esprit, dans son rapport au Père et
au Fils, a-t-il en lui tout ce que nous avons vu qui était en Dieu ?
– Oui, le Saint-Esprit, dans son rapport au Père
et au Fils, a en lui tout ce que nous avons vu qui était en Dieu.
– Sont-ce trois Dieux qui ont ainsi rapport entre
eux de toute éternité en Dieu ?
– Non, ce ne sont pas trois Dieux, mais trois
Personnes qui s’identifient chacune au même Dieu, et qui demeurent cependant
pleinement distinctes entre elles.
– Ces trois Personnes en Dieu forment-elles entre
elles une véritable société ?
– Oui, ces trois Personnes en Dieu forment entre
elles une véritable société, qui est même la plus parfaite de toutes les sociétés
(q. 31, a. 1, ad 1).
– Pourquoi dites-vous que la société des trois
Personnes en Dieu est la plus parfaite des sociétés ?
– Parce qu’ils sont trois, dont chacun est le
même infini en perfection, en durée, en science, en amour, en puissance, en
bonheur, qui jouissent d’eux-mêmes, au sein de la divinité.
– Comment savons-nous qu’il y a ainsi trois Personnes
en Dieu ?
– Nous savons qu’il y a ainsi trois Personnes
en Dieu par la foi.
– La raison, sans la foi, pourrait-elle savoir
qu’il y a trois Personnes en Dieu ?
– Non, la raison, sans la foi, ne pourrait pas
savoir qu’il y a trois Personnes en Dieu (q. 32, a. 1).
– Et quand nous savons par la foi qu’il y a trois
Personnes en Dieu, la raison peut-elle le comprendre ?
– Non, même quand nous savons par la foi qu’il
y a trois Personnes en Dieu, la raison ne peut pas le comprendre (q. 32,
a. 1, ad 2).
– Comment s’appellent ces vérités que nous connaissons
par la foi sans que la raison puisse les comprendre ?
– On les appelle des mystères.
– L’existence des trois Personnes en Dieu est
donc un mystère ?
– Oui, et c’est même le plus profond de tous les
mystères.
– Comment s’appelle ce mystère des trois Personnes
en Dieu ?
– Il s’appelle le mystère de la Sainte Trinité
(q. 31, a. 1).
– Pourrons-nous connaître un jour en lui-même
le mystère de la Sainte Trinité ?
– Oui, nous pourrons connaître un jour en lui-même
le mystère de la Sainte Trinité, et cette connaissance fera notre bonheur éternel
au ciel.
– Ne pouvons-nous pas, sur cette terre, entrevoir
quelque chose des harmonies du mystère de la Sainte Trinité en considérant la
nature des opérations qui sont le propre des esprits ?
– Oui, car ces opérations impliquent, dans le
sujet qui agit, un double rapport de principe et de terme de l’opération, soit
dans l’acte de penser, soit dans l’acte d’aimer ; d’où il résulte qu’en
Dieu, selon que la foi nous l’enseigne, dans l’acte de penser, le Père a raison
de principe qui dit, et le Verbe a raison de terme qui est dit ; et, dans
l’acte d’aimer, le Père et le Fils ont raison de principe commun à l’endroit
de l’Esprit-Saint qui a raison de terme.
– Qu’est-ce qui fonde en Dieu le mystère de la
Sainte Trinité ?
– C’est l’infinie richesse ou la fécondité de
sa nature qui fait qu’il y a place en elle pour de mystérieuses processions
d’origine (q. 27, a. 1).
– Comment s’appellent ces processions d’origine
en Dieu ?
– Elles s’appellent la génération et la procession
(q. 27, a. 2-3).
– Que s’ensuit-il de cette génération et de cette
procession en Dieu ?
– Il s’ensuit qu’entre chacun des deux termes
de la génération et de la procession existent des relations réelles que ces
divers termes constituent (q. 28, a. 1).
– Quelles sont ces relations en Dieu ?
– Ce sont, au nombre de quatre, la paternité et
la filiation, la spiration active et la procession ou la spiration passive (q. 28,
a. 4).
– Ces relations en Dieu sont-elles la même chose
que les Personnes divines ?
– Oui, ces relations en Dieu sont la même chose
que les Personnes divines (q. 40, a. 1).
– Pourquoi y a-t-il donc quatre relations et n’y
a-t-il que trois Personnes en Dieu ?
– Parce que l’une des relations, la spiration
active, ne s’opposant point, d’une opposition relative, à la paternité et à
la filiation, mais au contraire, convenant à l’une et à l’autre, il s’ensuit
que les deux mêmes Personnes qui sont constituées, l’une par la paternité, l’autre
par la filiation, peuvent et doivent être le sujet de la spiration active qui,
dès lors, ne constitue pas une personne, mais convient tout ensemble à la Personne
du Père et à la Personne du Fils (q. 30, a. 2).
– Y a-t-il un certain ordre en Dieu entre les
Personnes divines ?
– Il y a l’ordre d’origine, qui permet au Fils
d’être envoyé par le Père ; et au Saint-Esprit d’être envoyé par le Père
et par le Fils (q. 42-43).
– Quand les Personnes divines agissent d’une action
autre que les actes notionnels, qui sont l’acte de dire ou d’engendrer et l’acte
de spirer, agissent-elles d’une seule et même action commune à toutes
trois ?
– Oui : et c’est ainsi que l’acte de penser
et l’acte d’aimer conviennent à toutes les trois Personnes ; et, de même,
toutes les actions qui aboutissent à quelque effet en dehors de Dieu (q. 39-41).
– N’y a-t-il pas cependant certains actes ou certains
principes d’actions qu’on attribue plus spécialement à telle ou telle personne ?
– Oui ; et l’on fait ces sortes d’attributions
en raison d’une certaine harmonie que ces actes ou ces principes d’actions présentent
avec les caractères distinctifs de telle ou telle personne : c’est ainsi
qu’on attribue, par mode d’appropriation, la puissance au Père, la sagesse au
Fils, la bonté à l’Esprit-Saint, bien qu’elles conviennent également à tous
trois (q. 39, a. 7-8 ; q. 45, a. 6).
– Lors donc que nous parlons de Dieu dans ses
rapports avec le monde extérieur, s’agit-il toujours de Dieu dans l’unité de sa nature
et dans la Trinité de ses Personnes ?
– Oui ; à la seule exception de ce qui a
trait à la Personne du Verbe dans les mystères de son Incarnation (q. 45,
a. 6).