10. Des béatitudes et des fruits du Saint-Esprit, résultat des vertus et des dons

– Lorsque l’homme est ainsi revêtu des vertus et des dons, a-t-il tout ce qu’il faut, en ce qui est de lui, pour vivre d’une vie parfaite en vue du ciel à conquérir ?

– Oui, lorsque l’homme est ainsi revêtu des vertus et des dons, il a tout ce qu’il faut, en ce qui est de lui, pour vivre d’une vie parfaite en vue du ciel à conquérir.

– Peut-on dire même qu’il a déjà en quelque sorte cette vie du ciel commencée ici sur la terre ?

– Oui, on peut dire même qu’il a déjà en quelque sorte cette vie du ciel commencée ici sur la terre ; et c’est en ce sens qu’on parle de béatitudes, sur cette terre, et de fruits du Saint-Esprit (q. 69, 70).

– Qu’entend-on par les béatitudes ?

– On entend, par les béatitudes, les actes des vertus et des dons, énumérés par Notre Seigneur Jésus-Christ dans l’Évangile, et qui, par leur présence dans l’âme, ou par les mérites qu’ils y ont laissés, forment pour nous comme le gage de la future béatitude promise à chacun d’eux (q. 69, a. 1).

– Et qu’entend-on par les fruits du Saint-Esprit ?

– On entend, par les fruits du Saint-Esprit, des actes bons, de nature à causer du plaisir à l’homme vertueux, alors qu’il agit, dans l’ordre surnaturel, sous l’influence de l’Esprit-Saint (q. 70, a. 1).

– Les fruits se distinguent-ils des béatitudes ?

– Si les fruits sont tout ce qu’il y a de plus parfait, au sens absolu, pour l’homme, ils se confondent avec le fruit par excellence, qui est la béatitude du ciel. Ils peuvent aussi s’identifier aux béatitudes de la terre ; mais ils s’en distinguent en ce sens que la seule raison de bonté leur suffit, sans requérir la raison de perfection ou d’excellence essentielle aux béatitudes (q. 70, a. 2).

– Quelles sont les béatitudes et leurs récompenses ?

– Ce sont : Bienheureux les pauvres en esprit, parce que le Royaume des Cieux est à eux ; – bienheureux ceux qui sont doux, parce qu’ils posséderont la terre ; – bienheureux ceux qui pleurent, parce qu’ils seront consolés ; – bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, parce qu’ils seront rassasiés ; – bienheureux les miséricordieux, parce qu’ils obtiendront miséricorde ; – bienheureux les purs de cœur, parce qu’ils verront Dieu ; – bienheureux les pacifiques, parce qu’ils seront appelés enfants de Dieu (q. 69, a. 2-4).

– Quels sont les fruits du Saint-Esprit ?

– Les fruits du Saint-Esprit sont : la charité, la joie, la paix, la patience, la bénignité, la bonté, la longanimité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence et la chasteté (q. 70, a. 3).

– Où trouve-t-on énumérés ces fruits du Saint-Esprit ?

– On les trouve énumérés dans l’épître de saint Paul aux Galates, ch. 5, vv. 22-23.

Et les béatitudes, où les trouve-t-on énumérées ?

– On trouve les béatitudes énumérées en saint Matthieu, ch. 5, vv. 3-10 ; et, d’une manière moins complète, en saint Luc, ch. 6, vv. 20-22.

– N’y a-t-il pas une huitième béatitude en saint Matthieu qui se trouve aussi reproduite en saint Luc ?

– Oui, c’est la béatitude de ceux qui souffrent persécution pour la justice ; mais elle se ramène aux sept premières, et en est comme le résumé ou la conséquence (q. 69, a. 3, ad 5).

– Il ne peut donc y avoir rien de meilleur pour l’homme, sur cette terre, que de vivre ainsi de la vie des vertus et des dons s’épanouissant dans les béatitudes et les fruits du Saint-Esprit ?

– Non, il ne peut rien y avoir de meilleur pour l’homme, sur cette terre, que de vivre ainsi de la vie des vertus et des dons s’épanouissant dans les béatitudes et les fruits du Saint-Esprit.