11. Des vices qui peuvent être, dans l’homme, principe de ses actes mauvais
— Y a-t-il une autre
vie dont l’homme puisse vivre sur cette terre, et qui soit opposée à la vie
des vertus et des dons s’épanouissant dans les béatitudes et les fruits du Saint-Esprit ?
— Oui, c’est la vie du péché ou du vice (q. 71
et 89).
— Qu’est-ce que vous
entendez par le vice ?
— J’entends, par le vice, l’état de l’homme qui vit
dans le péché (q. 71, a. 1-6).
— Qu’est-ce que le
péché ?
— Le péché est un acte ou une omission volontaire qui
est chose mauvaise (q. 71, a. 5-6).
— Quand est-ce qu’un
acte ou une omission volontaire est chose mauvaise ?
— Quand cet acte ou cette omission est contraire au
bien de Dieu, ou au bien du prochain, ou au bien de l’homme lui-même (q. 72,
a. 4).
— Comment se fait-il
que l’homme puisse ainsi vouloir quelque chose qui soit contraire au bien de
Dieu, ou au bien du prochain, ou à son propre bien à lui ?
— Parce qu’il peut vouloir quelque autre bien qui s’oppose
au bien de Dieu, ou au bien du prochain, ou à son propre bien à lui (q. 71,
a. 2 ; q. 77, a. 4).
— Quel est cet autre
bien que l’homme peut vouloir et qui s’oppose au bien de Dieu, ou au bien du
prochain, ou à son propre bien à lui ?
— C’est le bien qui flatte ses sens, ou son ambition,
ou son orgueil (q. 72, a. 2-3 ; q. 77, a. 5).
— Et d’où vient que
l’homme peut ainsi vouloir le bien qui flatte ses sens, ou son ambition, ou
son orgueil, en opposition avec le bien de Dieu, le bien du prochain et son
propre bien à lui ?
— Cela vient de ce que ses sens peuvent se porter à
ce qui leur plaît, prévenant ou entraînant la raison et la volonté, qui ne s’y
opposent pas, quand elles pourraient et devraient s’y opposer (q. 71, a. 2,
ad 3).
— C’est donc dans
la recherche indue des biens sensibles et temporels que se trouvent, pour l’homme,
le commencement, et, en quelque sorte, la raison de tous ses péchés ?
— Oui, c’est dans la recherche indue des biens sensibles
et temporels, que se trouvent, pour l’homme, le commencement, et, en quelque
sorte, la raison de tous ses péchés.
— Comment appelle-t-on
cette pente à rechercher, d’une façon indue, les biens sensibles et temporels,
qui se trouve dans l’homme ?
— On l’appelle la concupiscence ou la convoitise (q. 77,
a. 1-5).