15. Du principe extérieur qui dirige l’homme dans ses actions : ou de la loi
— Qu’entendez-vous
par la loi ?
— J’entends un ordre de la raison, en vue du bien commun,
émanant de l’autorité, et manifesté par elle (q. 90, a. 1-4).
— Un ordre qui serait
contraire à la raison ne serait donc pas une loi ?
— Non ; un ordre ou un commandement contraire
à la raison n’est jamais une loi ; c’est un acte d’arbitraire ou de tyrannie
(q. 90, a. 1, ad 3).
— Et qu’entendez-vous
lorsque vous dites que la loi est un ordre de la raison, en vue du bien commun ?
— Cela signifie que la loi pourvoit d’abord au bien
de l’ensemble ou du tout ; et ne s’occupe de la partie ou de l’individu,
qu’en tant qu’il doit concourir lui-même au bien de l’ensemble (q. 90,
a. 2).
— Quelle est cette
autorité de laquelle émane la loi ?
— C’est la raison à qui il incombe de veiller au bien
de l’ensemble comme à son bien propre (q. 90, a. 3).
— Est-il nécessaire
qu’une loi soit manifestée et connue pour qu’elle oblige ?
— Oui, il est nécessaire qu’une loi soit manifestée
de façon à pouvoir être connue pour qu’elle oblige (q. 90, a. 4).
— Et si on l’ignorait
par sa faute, serait-on excusé de ne pas y obéir ?
— Non ; si on l’ignore par sa faute, on n’est
pas excusé de ne pas y obéir.
— Il est donc très
important de s’instruire des lois qui peuvent nous regarder ?
— Oui, il est souverainement important de s’instruire
des lois qui peuvent nous regarder.