19. La loi divine – le Décalogue

— Qu’entendez-vous par la loi divine ?

— J’entends, par la loi divine, la loi que Dieu a donnée aux hommes, en se manifestant à eux surnaturellement (q. 91, a. 4 et 5).

— Quand Dieu a-t-il donné cette loi aux hommes ?

— Dieu a donné cette loi aux hommes, une première fois, d’une manière très simple, avant leur chute, dans le paradis terrestre ; mais il l’a donnée, d’une façon beaucoup plus spéciale, plus tard, par l’entremise de Moïse et des prophètes ; et, d’une manière beaucoup plus parfaite, par Jésus-Christ et les apôtres (q. 91, a. 5).

— Comment s’appelle la loi divine donnée par Dieu aux hommes par l’entremise de Moïse ?

— Elle s’appelle la loi ancienne (q. 98, a. 6).

— Et comment s’appelle la loi divine donnée par Dieu aux hommes par Jésus-Christ et les apôtres ?

— Elle s’appelle la loi nouvelle (q. 106, a. 3 et 4).

— La loi ancienne était-elle pour tous les hommes ?

— Non, la loi ancienne était seulement pour le peuple juif (q. 98, a. 4 et 5).

— Pourquoi Dieu avait-il donné une loi spéciale au peuple juif ?

— Parce que ce peuple était destiné à préparer dans l’ancien monde la venue du Sauveur des hommes qui devait sortir de lui (q. 96, a. 4).

— Comment s’appellent les préceptes qui étaient propres au peuple juif et ne regardaient que lui dans la loi ancienne ?

— Ils s’appellent les préceptes judiciaires et les préceptes cérémoniels (q. 99, a. 3 et 4).

— N’y avait-il pas aussi dans la loi ancienne d’autres préceptes qui sont demeurés dans la loi nouvelle ?

— Oui, il y avait aussi dans la loi ancienne des préceptes qui sont demeurés dans la loi nouvelle.

— Comment s’appellent ces préceptes de la loi ancienne qui sont demeurés dans la loi nouvelle ?

— On les appelle les préceptes moraux (q. 99, a. 1 et 2).

— Pourquoi ces préceptes moraux de la loi ancienne sont-ils demeurés dans la loi nouvelle ?

— Parce qu’ils constituent ce qu’il y a d’essentiel et d’absolument inaliénable dans les règles de la moralité se rapportant à tout homme, du simple fait qu’il est homme (q. 100, a. 1).

— Ces préceptes moraux ont donc toujours été et seront toujours les mêmes pour tous les hommes ?

— Oui, ces préceptes moraux ont toujours été et seront toujours les mêmes pour tous les hommes (q. 100, a. 8).

— Sont-ils la même chose que la loi naturelle ?

— Oui, ces préceptes moraux sont la même chose que la loi naturelle (q. 100, a. 1).

— Pourquoi dites-vous donc qu’ils font partie de la loi divine ?

— Parce que, pour leur donner encore plus de force et pour empêcher que la raison humaine dévoyée ne les oublie ou ne les corrompe, Dieu a voulu les promulguer lui-même solennellement, quand il s’est manifesté à son peuple choisi, du temps de Moïse ; et aussi parce que Dieu les a promulgués en vue de la fin surnaturelle à laquelle tout homme est appelé par lui (q. 100, a. 3).

— Comment s’appellent ces préceptes moraux ainsi promulgués solennellement par Dieu du temps de Moïse ?

— Ils s’appellent le Décalogue (q. 100, a. 3 et 4).

— Que signifie ce mot : Décalogue ?

— Ce mot est un mot grec qui veut dire les dix paroles, parce que c’est au nombre de dix que Dieu donna ces préceptes.

— Quels sont ces dix préceptes du Décalogue ?

— Ces dix préceptes du Décalogue sont les suivants :

1°) Tu n’auras point d’autres dieux que moi ;

2°) Tu ne prendras point en vain le nom du Seigneur, ton Dieu ;

3°) Tu sanctifieras le jour du Seigneur ;

4°) Honore ton père et ta mère ;

5°) Tu ne tueras point ;

6°) Tu ne commettras point d’adultère ;

7°) Tu ne commettras point de vol ;

8°) Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain ;

9°) Tu ne convoiteras point la femme de ton prochain ;

10°) Tu ne convoiteras rien de ce qui est à ton prochain (q. 100, a. 4, 5 et 6).

— Ces dix préceptes suffisent-ils à régler toute la vie morale de l’homme dans l’ordre de la vertu ?

— Oui ; ils suffisent, quant aux vertus principales, qui regardent les devoirs essentiels de l’homme envers Dieu et le prochain ; mais, pour la perfection de toutes les vertus, ils ont dû être expliqués et complétés par l’enseignement des prophètes dans l’ancienne loi, et plus encore par l’enseignement de Jésus-Christ et des apôtres dans la loi nouvelle (q. 100, a. 3 et 11).

— Quel est le meilleur moyen de bien entendre ces préceptes et ce qui les explique ou les complète pour la perfection de la vie morale ?

— C’est de les étudier à l’occasion de chacune des vertus considérées dans le détail.

— Cette étude se fera-t-elle alors d’une manière aisée ?

— Oui, car la nature même de la vertu expliquera la nature et l’obligation du précepte.

— Sera-ce en même temps le moyen de bien entendre toute la perfection de la loi nouvelle ?

— Oui, parce que la perfection de cette loi consiste précisément dans son rapport avec l’excellence de toutes les vertus (q. 100, a. 2 ; q. 108).

— Cette excellence de toutes les vertus revêt-elle un caractère particulier dans la loi nouvelle ?

— Oui, elle y revêt le caractère de conseils s’ajoutant aux préceptes (q. 108, a. 4).

— Qu’entendez-vous par les conseils s’ajoutant aux préceptes ?

— J’entends les invitations faites, par Jésus-Christ, à toutes les âmes de bonne volonté, de se détacher, par amour pour lui et pour obtenir une plus parfaite jouissance de lui dans son ciel, des choses qu’elles pourraient vouloir sans compromettre l’essentiel de la vertu, mais qui peuvent être un obstacle à la perfection de cette vertu (q. 108, a. 4).

— A combien se ramènent ces conseils ?

— Ils se ramènent à trois : la pauvreté, la chasteté et l’obéissance (q. 108, a. 4).

— Y a-t-il un état spécial où l’on puisse pratiquer excellemment ces conseils ?

— Oui, c’est l’état religieux (q. 108, a. 4).