2. De la fin dernière de l’homme en toutes ses actions, qui est le bonheur

– L’homme a-t-il toujours un but en chacune de ses actions ?

– Oui, l’homme a toujours un but en chacune de ses actions, quand il agit comme homme et non comme une machine ou par impulsion et réaction purement physique ou instinctive (q. 1, a. 1).

– N’y a-t-il que l’homme, dans le monde matériel, à avoir un but dans ses actions ?

– Oui, il n’y a que l’homme, dans le monde matériel, à avoir un but dans ses actions (q. 1, a. 2).

– S’ensuit-il que tous les autres êtres, dans le monde matériel, agissent sans aucun but ?

– Non, il ne s’ensuit pas que tous les autres êtres, dans le monde matériel, agissent sans aucun but ; et tous, au contraire, agissent toujours pour un but très déterminé ; mais eux-mêmes n’ont point ce but comme une chose qu’ils se proposent ; c’est Dieu qui l’a pour eux et qui le leur a fixé (q. 1, a. 2).

– Tous les autres êtres agissent donc en vue d’une fin ou pour atteindre un but qui leur a été marqué par Dieu ?

– Oui, tous les autres êtres agissent en vue d’une fin ou pour atteindre un but qui leur a été marqué par Dieu (q. 1, a. 2).

– Est-ce que Dieu n’aurait point marqué à l’homme le but pour lequel il agit ?

– Si ! Dieu a marqué aussi à l’homme le but pour lequel il agit.

– Quelle est donc la différence entre l’homme et les autres êtres du monde matériel, quand il agit ?

– C’est que l’homme peut se fixer à lui-même, sous l’action supérieure de Dieu et en dépendance de cette action, le but pour lequel il agit, tandis que les autres êtres du monde matériel ne font qu’exécuter aveuglément, par leur nature ou leur instinct, ce que Dieu a marqué comme fin de leur action (q. 1, a. 2).

– A quoi tient cette différence entre l’homme et les autres êtres matériels, dans ses actions ?

– Cette différence tient à ce que l’homme a la raison et que les autres ne l’ont pas (q. 1, a. 2).

– Y a-t-il pour l’homme un but suprême ou une fin dernière qu’il se propose dans ses actions ?

– Oui, il y a toujours pour l’homme un but suprême ou une fin dernière qu’il se propose dans ses actions ; puisque sans cette fin dernière ou ce but suprême, il ne pourrait rien vouloir (q. 1, a. 4-5).

– Est-ce que l’homme ordonne tout, dans ses actions, à cette fin dernière ou à ce but suprême qu’il se propose dans ses actions ?

– Oui, l’homme ordonne tout, dans ses actions, à cette fin dernière ou à ce but suprême qu’il se propose dans ses actions, sinon toujours d’une façon consciente et explicite, du moins implicitement et par une sorte d’instinct naturel dans l’ordre de la raison (q. 1, a. 6).

– Quelle est la fin dernière ou quel est le but suprême que l’homme se propose toujours et à laquelle ou auquel il ordonne tout dans ses actions ?

– Cette fin dernière ou le but suprême que l’homme se propose toujours et à laquelle ou auquel il ordonne tout dans ses actions, c’est le bonheur (q. 1, a. 7).

– L’homme veut donc nécessairement être heureux ?

– Oui, l’homme veut nécessairement être heureux.

– Est-il absolument impossible de rencontrer un homme qui veuille être malheureux ?

– Il est absolument impossible de rencontrer un homme qui veuille être malheureux (q. 5, a. 8).

– L’homme peut-il se tromper sur l’objet de son bonheur ?

– Oui, l’homme peut se tromper sur l’objet de son bonheur ; parce que, pouvant chercher son bien en des biens multiples et divers, il peut se tromper sur son bien véritable (q. 1, a. 7).

– Qu’arrive-t-il si l’homme se trompe sur l’objet de son bonheur ?

– Il arrive, si l’homme se trompe sur l’objet de son bonheur, qu’au lieu de trouver le bonheur au terme de ses actions, il n’aura pour lui que le plus affreux malheur.

– Il est donc souverainement important pour l’homme de ne pas se tromper sur l’objet de son bonheur ?

– Il n’y a rien de plus important pour l’homme que de ne pas se tromper sur l’objet de son bonheur.