8. Des vertus, qui peuvent et doivent être dans l’homme le principe de ses actes bons

Qu'entendez-vous par l’acquisition de la vertu ?

– J’entends l’obtention ou le perfectionnement de toutes les bonnes habitudes qui portent l’homme à bien agir (q. 49 à 68).

– Que sont ces bonnes habitudes qui portent l’homme à bien agir ?

– Ce sont des dispositions ou des inclinations qui se trouvent dans ses diverses facultés et qui rendent bons les actes de ces facultés (q. 55, a. 1-4).

– D’où viennent, dans les diverses facultés de l’homme, ces dispositions ou ces inclinations qui le portent à bien agir ?

– Elles viennent tantôt, partiellement, de la nature elle-même ; quelquefois, du sujet agissant dans le sens de la vertu ; quelquefois aussi directement de Dieu, qui les produit dans l’âme par son action surnaturelle (q. 43, a. 1-4).

– Y a-t-il de ces dispositions ou de ces bonnes habitudes et de ces vertus dans l’intelligence de l’homme ?

– Oui, il y a de ces inclinations ou de ces bonnes habitudes et de ces vertus dans l’intelligence de l’homme (q. 56, a. 3).

– Quel effet ont ces vertus dans l’intelligence de l’homme ?

– Elles la portent à ne se prononcer que pour la vérité (q. 56, a. 3).

– Quelles sont-elles, ces vertus, dans l’intelligence de l’homme ?

– Ce sont : l’intelligence, la science, la sagesse, l’art et la prudence (q. 57, a. 1-6).

– Quel est l’objet de chacune de ces vertus dans l’intelligence ou la raison de l’homme ?

– La première donne la connaissance des principes ; la seconde, la connaissance des conclusions ; la troisième, la connaissance des plus hautes causes ; la quatrième, la direction pour l’exécution des œuvres extérieures ; la cinquième, la direction de toute la vie morale (q. 57, a. 1-6).

– C’est donc la prudence qui est la plus importante dans la pratique de la vie morale ?

– Oui, c’est la prudence qui est la plus importante dans la pratique de la vie morale (q. 57, a. 5).

– N’y a-t-il que ces sortes de vertus dans l’intelligence de l’homme ?

– Il y a encore une autre vertu dans l’intelligence de l’homme, et qui est d’un ordre tout à fait supérieur (q. 62, a. 1-4).

– Quelle est cette autre vertu dans l’intelligence de l’homme, qui est d’un ordre tout à fait supérieur ?

– C’est la vertu de foi (Ibid.).

– Y a-t-il aussi des vertus du même ordre dans la volonté ?

– Oui, il y a aussi des vertus du même ordre dans la volonté (Ibid.).

– Comment les appelle-t-on, ces vertus du même ordre, dans la volonté ?

– On les appelle l’espérance et la charité (Ibid.).

– Ces vertus de foi, d’espérance et de charité portent-elles un nom spécial ?

– Oui, on les appelle vertus théologales (Ibid.).

– Qu’est-ce qu’on entend par ces mots : vertus théologales ?

– On entend signifier, par ces mots, que les vertus de foi, d’espérance et de charité s’occupent de Dieu lui-même, et qu’elles ont aussi leur unique source en Dieu (q. 62, a. 1).

– Y a-t-il encore quelque autre vertu dans la volonté ?

– Oui, il y a encore, dans la volonté, la vertu de justice ; et les autres vertus qui en dépendent (q. 56, a. 6 ; q. 59, a. 4 ; q. 60, a. 2-3).

– Y a-t-il d’autres facultés, dans l’homme, où des vertus se trouvent ?

– Oui, il y a les facultés affectives sensibles (q. 56, a. 4 ; q. 60, a. 4).

– Quelles sont les vertus qui se trouvent dans les facultés affectives sensibles ?

– Ce sont les vertus de force et de tempérance, et les autres vertus qui en dépendent.

– Comment appelle-t-on les vertus de justice, de force et de tempérance, et aussi de prudence ?

– On les appelle des vertus morales (q. 58, a. 1).

– Ne les appelle-t-on pas encore du nom de vertus cardinales ?

– Oui, on les appelle encore du nom de vertus cardinales (q. 56, a. 1-4).

– Qu’entend-on signifier par ces mots : vertus cardinales ?

– On veut dire par là que ce sont des vertus particulièrement importantes, qui sont comme les gonds (en latin cardo, cardinis), sur lesquels roulent toutes les autres vertus, en deçà des vertus théologales (Ibid.).

– Les vertus d’ordre naturel, ou acquises, intellectuelles ou morales, doivent-elles avoir, dans l’homme, des vertus correspondantes, qui soient d’ordre surnaturel, infusées par Dieu, en vue de perfectionner l’homme dans chacun des actes de sa vie morale ?

– Oui ; car ces vertus infuses seules sont proportionnées aux actes qu’impose à l’homme, dans sa vie morale surnaturelle, la fin surnaturelle que les vertus théologales lui donnent d’atteindre (q. 58, a. 3-4).

– Toutes ces vertus, théologales et cardinales, sont-elles nécessaires pour que l’homme vive bien ?

– Oui, toutes ces vertus sont nécessaires pour que l’homme vive bien (q. 65, a. 1-5).

– Et si l’homme manquait d’une quelconque de ces vertus, ne pourrait-il pas être dit vertueux ?

– Non ; car, si l’homme manque de l’une quelconque de ces vertus, ce qui peut lui rester des autres vertus n’a jamais en lui le caractère ou la raison de vertu parfaite (q. 65, a. 4).