14. Du don de conseil, qui correspond à la prudence
— La vertu de prudence
a-t-elle un don spécial du Saint-Esprit qui lui correspond ?
— Oui, c’est le don de conseil (q. 52).
— Qu’entendez-vous
par le don de conseil ?
— J’entends cette disposition surnaturelle ou transcendante
qui perfectionne la raison pratique de l’homme, la rendant prompte et docile
à recevoir de l’Esprit-Saint, dans la recherche ou l’enquête et le conseil qui
se rapportent à l’action, dans tout l’ordre de la vie humaine, tout ce qui est
nécessaire au salut, venant ainsi au secours de la raison de l’homme, qui, même
pourvue de toutes les vertus acquises ou infuses en vue du bon conseil devant
amener le jugement parfait et l’acte parfait du commandement, demeure toujours
sujette à l’erreur ou à la surprise, dans la complexité quasi infinie des circonstances
qui peuvent intéresser son acte, soit pour elle-même, soit pour les autres,
en vue du ciel à conquérir (q. 52, a. 1, 2).
— Ce don du conseil
pourra-t-il continuer d’exister au ciel après cette vie ?
— Oui, mais d’une manière particulièrement transcendante
(q. 52, a. 3).
— Quel sera ce mode
spécial selon lequel le don de conseil continuera d’exister au ciel ?
— Il consistera en cela, que toutes les intelligences
y seront merveilleusement éclairées par Dieu sur tout ce qui, dans le domaine
de l’action, s’harmonise pour elles avec l’obtention de leur fin déjà réalisée :
soit qu’il s’agisse des actes qui découleront pour elles, éternellement, de
l’obtention même de cette fin, soit qu’il s’agisse du secours qu’elles sont
destinées à prêter, jusqu’au dernier jour à ceux qui doivent encore travailler
à la conquête ou à l’obtention de cette fin (q. 52, a. 3).