26. Des éléments de la vertu de justice : faire le bien et éviter le mal ; — vices opposés : l’omission ; la transgression
— Quand il s’agit
de la vertu de justice, outre ses diverses espèces, pouvons-nous considérer
encore comme des éléments qui la constituent, ainsi qu’il a été dit pour la
prudence ?
— Oui ; et ces éléments ne sont autres que ce
qu’on appelle : faire le bien et éviter le mal (q. 79, a. 1).
— Pourquoi ces deux
éléments sont-ils propres à la vertu de justice ?
— Parce que dans les autres vertus morales, comme la
force ou la tempérance, il n’y a pas à les distinguer, ne pas faire le mal s’identifiant
en elles à ce qui est faire le bien, tandis que, dans la vertu de justice, faire
le bien consiste à faire, par nos actes, que l’égalité règne entre nous et le
prochain ; et ne pas faire le mal consiste à ne rien faire qui puisse aller
contre cette égalité, qui doit régner entre nous et le prochain (q. 79,
a. 1).
— Comment s’appelle
le péché contre le premier mode ?
— Il s’appelle l’omission (q. 79, a. 3).
— Et comment s’appelle
le péché contre le second mode ?
— Il s’appelle la transgression (q. 79, a. 2).
— De ces deux péchés,
quel est le plus grave ?
— En soi, le plus grave est le péché de trangression,
bien que telle omission puisse être plus grave que telle transgression. Et,
par exemple, il est plus grave d’injurier quelqu’un que de ne pas lui rendre
le respect qu’on lui doit ; mais, s’il s’agit d’un supérieur très élevé,
il sera plus grave de manquer au respect qu’on lui doit en ne lui rendant pas
le témoignage extérieur que le respect demande, notamment devant le public,
que ne sera un léger signe de dédain ou une parole légèrement blessante à l’endroit
d’une personne infime dans la société (q. 79, a. 4).