31. Vices opposés à la religion : la superstition ; la divination ; — l’irréligion : la tentation de Dieu ; le parjure ; le sacrilège
— Quels sont les vices
opposés à la vertu de religion ?
— Il y a deux sortes de vices opposés à la vertu de
religion : les uns par excès, qu’on appelle du nom de superstition ;
et les autres par défaut, qui s’appellent l’irréligion (q. 92, prologue).
— Qu’entendez-vous
par la superstition ?
— J’entends cet ensemble de vices qui consiste à rendre
à Dieu un culte qui ne peut lui être agréable, ou à rendre à d’autres qu’à Dieu
le culte qui n’appartient qu’à lui seul (q. 92 ; 93 ; 94).
— Y a-t-il un mode
plus particulièrement fréquent de cette dernière sorte de vices ?
— Oui, c’est le désir immodéré de connaître l’avenir
ou les choses cachées, qui fait qu’on se livre aux multiples pratiques de la
divination ou des vaines observances (q. 95 ; 96).
— Et l’irréligion,
que comprend-elle ?
— L’irréligion comprend deux choses : le fait
de ne pas traiter avec le respect qui convient les choses qui regardent le service
ou le culte de Dieu ; ou le fait de s’abstenir entièrement de tout acte
de religion.
— Ce dernier vice
est-il particulièrement grave ?
— Ce dernier vice est d’une gravité extrême ;
parce qu’il implique le mépris ou l’oubli dédaigneux de celui à qui nous sommes
le plus obligés et que tout homme a le devoir le plus strict d’honorer et de
servir.
— Sous quelle forme
spéciale se présente aujourd’hui ce dernier vice ?
— Il se présente sous la forme du laïcisme.
— Qu’entendez-vous
par le laïcisme ?
— J’entends ce système de vie qui consiste à mettre
Dieu complètement de côté : soit d’une manière positive, en chassant Dieu
de partout et en le persécutant, lui, ou tout ce qui est de lui, partout où
on le trouve ; soit d’une façon négative, ou en ne tenant aucun compte
de lui dans l’organisation de la vie humaine, individuelle, familiale ou sociale.
— D’où provient ce
grand vice du laïcisme, dans sa double forme positive et négative ?
— La forme positive procède de la haine ou du fanatisme
sectaire ; la forme négative, d’une sorte de stupidité intellectuelle et
morale dans l’ordre métaphysique et surnaturel.
— Doit-on s’opposer
de toutes ses forces au laïcisme ?
— Il n’y a pas de plus grand devoir que de s’opposer
de toutes ses forces au laïcisme et de le combattre par tous les moyens en son
pouvoir.
— Quels sont les autres
vices d’irréligion ?
— Ce sont : la tentation de Dieu et le parjure,
qui sont contre Dieu lui-même ou son saint nom ; le sacrilège et la simonie,
qui sont contre les choses saintes (q. 97 ; 99).
— Qu’entendez-vous
par la tentation de Dieu ?
— J’entends ce péché contre la vertu de religion, qui
consiste à manquer de respect envers Dieu en faisant appel à son intervention,
comme pour s’assurer de sa puissance ; ou en des circonstances qui ne lui
permettent pas d’intervenir sans aller contre ce qu’il se doit à lui-même (q. 97,
a. 1).
— Est-ce tenter Dieu
que de compter sur un secours spécial de sa part, alors qu’on ne fait pas soi-même
ce qu’il est possible de faire ?
— Oui, c’est tenter Dieu d’agir ainsi, et on doit l’éviter
avec le plus grand soin (q. 97, a. 1 ; a. 2).
— Qu’entendez-vous
par le parjure ?
— J’entends ce péché contre la vertu de religion, qui
consiste à en appeler au témoignage de Dieu pour une chose fausse, ou qu’on
manque de tenir après l’avoir ainsi promise (q. 98, a. 1).
— Est-ce un péché
qui se rattache à celui du parjure, que d’en appeler à Dieu par l’évocation
de son saint nom à tout propos et de façon inconsidérée ?
— Oui, sans être proprement un parjure, c’est un manque
de respect envers le saint nom de Dieu, qui s’y rattache, et qu’on ne saurait
éviter avec trop de soin.
— Qu’entendez-vous
par le sacrilège ?
— J’entends la violation des personnes, ou des choses,
ou des lieux, revêtus d’une consécration ou d’une sanctification spéciales qui
les voue au culte ou au service de Dieu (q. 99, a. 1).
— Le sacrilège est-il
un grand péché ?
— Oui, le sacrilège est un grand péché ; car toucher
aux choses de Dieu, c’est en quelque sorte toucher à Dieu lui-même, et Dieu
réserve à ce péché, même sur cette terre, les plus grands châtiments (q. 99,
a. 2-4).
— Qu’entendez-vous
par la simonie ?
— J’entends ce péché spécial d’irréligion, qui consiste,
imitant en cela l’impiété de Simon le Magicien, à faire injure aux choses saintes,
en les traitant comme de viles choses matérielles, dont les hommes disposent
en maîtres et qu’ils vendent ou achètent à prix d’argent (q. 100, a. 1).
— La simonie est-elle
un grand péché ?
— Oui, la simonie est un grand péché, que l’Église
punit de peines très sévères (q. 100, a. 6).