33. L’observance envers les supérieurs

— Y a-t-il encore une autre vertu où l’obéissance puisse être requise, outre les vertus de religion et de piété ?

— Oui, c’est la vertu d’observance (q. 102).

— Qu’entendez-vous par la vertu d’observance ?

— J’entends une vertu qui a pour objet de régler les rapports des inférieurs aux supérieurs, en deçà de la supériorité ou du domaine propre à Dieu ou aux parents et aux autorités qui personnifient ou représentent la patrie (q. 102 ; 103).

— Est-ce la vertu d’observance, qui garde les rapports des élèves aux maîtres, des apprentis aux patrons, ou de tous autres inférieurs à leurs supérieurs ?

— Oui, c’est la vertu d’observance qui garde les rappports des élèves aux maîtres, des apprentis aux patrons, ou de tous autres inférieurs à leurs supérieurs (q. 103, a. 3).

— La vertu d’observance implique-t-elle toujours la vertu d’obéissance ?

— Non ; la vertu d’obéissance n’est requise par la vertu d’observance que s’il s’agit de supérieurs ayant autorité sur leurs inférieurs.

— Y a-t-il d’autres ordres de supériorité en dehors de ceux qui impliquent autorité sur les inférieurs ?

— Oui, comme sont par exemple la supériorité du talent, du génie, des richesses, de l’âge, de la vertu et autres de ce genre (q. 103, a. 2).

— Dans tous ces ordres-là, y a-t-il lieu de pratiquer la vertu d’observance ?

— Oui, la vertu d’observance fait que l’homme rend à toute supériorité, quelle qu’elle soit, les honneurs qui lui sont dus ; avec ceci pourtant qu’elle rend ces honneurs d’abord aux supérieurs en autorité, à qui elle rend en même temps le culte ou le service qui leur est dû (Ibid.).

— Est-ce là chose importante pour le bien de la société ?

— Oui, c’est une chose très importante pour le bien de la société ; parce que toute société implique multiplicité et, en quelque sorte, subordination ; et que tout subordonné doit pratiquer la vertu d’observance sous peine de troubler la beauté et l’harmonie qui font le charme de la vie des hommes entre eux.

— Tout homme peut-il avoir à pratiquer la vertu d’observance ?

— Oui ; parce qu’il n’est aucun homme, quelque supérieur qu’il soit dans un certain ordre, qui ne soit, dans un autre ordre, inférieur à quelque autre (q. 103, a. 2, ad 3).