37. L’amitié ; — vices opposés : dédain ; flatterie
— Y a-t-il encore
une autre dette morale qui s’impose, dans la société des hommes, pour le bien
parfait de cette société, quoiqu’elle ne s’impose pas avec la même rigueur que
celle de la reconnaissance, du soin de la vengeance ou de la vérité ?
— Oui, c’est la dette de l’amitié (q. 114, a. 2).
— Qu’entendez-vous
par l’amitié ?
— J’entends une vertu qui fait que l’homme, dans ses
rapports avec les autres, s’applique, en tout ce qui est de son extérieur, qu’il
s’agisse de ses paroles ou de ses actes, à traiter avec eux comme il convient,
pour donner à leur vie commune l’agrément le plus parfait (q. 114, a. 1).
— Est-ce là une vertu
qui soit d’un grand prix dans les rapports que les hommes ont entre eux ?
— Oui ; c’est la vertu de société par excellence,
et on pourrait l’appeler comme la fleur ou le parfum le plus exquis, tant de
la vertu de justice que de la vertu de charité.
— De quelle manière
peut-on pécher contre cette vertu ?
— On peut pécher contre cette vertu de deux manières :
ou par défaut, se préoccupant peu, ou ne se préoccupant pas du tout de ce qui
peut faire plaisir ou déplaisir aux autres ; ou par excès, tombant dans
le vice de la flatterie, ou ne sachant point témoigner au dehors, quand il le
faut, la désapprobation que peuvent mériter les actes ou les paroles de ceux
avec lesquels on vit (q. 115 ; 116).