4. Des préceptes relatifs à la foi – de l’enseignement catéchistique et de la Somme de saint Thomas d’Aquin
— Y a-t-il dans la loi
de Dieu quelques préceptes relatifs à la foi ?
— Oui, il y a, dans la loi de Dieu, notamment dans
la loi nouvelle, des préceptes relatifs à la foi (q. 16, a. 1 et 2).
— Pourquoi dites-vous :
notamment dans la loi nouvelle ?
— Parce que, dans la loi ancienne, il n’y avait point
de préceptes qui eusssent trait aux détails des choses à croire, ces choses-là
n’ayant pas encore été détaillées par Dieu comme devant être imposées à la foi
de tout le peuple (q. 16, a. 1).
— Et pourquoi ces
choses à croire qui sont données maintenant dans le détail, au moins en ce qui
concerne les deux principaux mystères de la Trinité et de l’Incarnation, comme
devant être imposées à la foi de tous les hommes, ne l’étaient-elles point dans
l’Ancien Testament ?
— Parce que, dans l’Ancien Testament, le mystère de
Jésus-Christ n’existait encore qu’à l’état de promesse ou de figure, et qu’il
devait être réservé à Jésus-Christ lui-même, quand il paraîtrait, de révéler
aux hommes, dans toute leur plénitude, les deux mystères essentiels de la Trinité
et de l’Incarnation.
— Qu’était-ce donc
que les hommes de l’ancienne loi étaient tenus de croire ?
— Il n’était rien, en fait de ces deux mystères, qu’ils
fussent tenus de croire explicitement ; mais d’une façon implicite, ils
les croyaient en croyant à l’excellence divine et aux promesses de salut que
Dieu leur avait faites et ne cessait de leur renouveler (q. 16, a. 1).
— Cela suffisait-il
pour qu’ils pussent faire l’acte de foi de la vertu théologale ?
— Oui, cela suffisait pour qu’ils pussent faire l’acte
de foi de la vertu théologale.
— Notre état, aujourd’hui,
est-il préférable à celui des hommes de l’ancienne loi, au point de vue de la
foi ?
— Notre état, aujourd’hui, est sans comparaison préférable
à celui des hommes de l’ancienne loi au point de vue de la foi.
— En quoi consiste
cette supériorité ?
— En ce que les mystères dont la claire vue fera notre
bonheur éternel au ciel nous sont maintenant manifestés directement et en eux-mêmes,
bien que d’une manière encore voilée et obscure, tandis que dans l’ancienne
loi on ne les connaissait qu’implicitement et d’une façon vague ou figurée.
— Y a-t-il un devoir
spécial pour nous, dans la loi nouvelle, de vivre de la pensée de ces grands
mystères et de nous appliquer à les entendre de mieux en mieux par la mise en
œuvre des dons de science et d’intelligence ?
— Oui, ce devoir spécial existe pour tous les fidèles
dans la loi nouvelle, et c’est pour nous aider à mieux le remplir que l’Église
s’applique avec tant de soin à instruire les fidèles des choses de la foi.
— Quelle est la forme
à la portée de tous qui est plus spécialement usitée par l’Église pour cet enseignement ?
— C’est la forme même du catéchisme.
— Il y a donc un vrai
devoir pour tous les fidèles de connaître l’enseignement du catéchisme et de
s’y appliquer selon qu’il est en leur pouvoir ?
— Oui, c’est là un devoir strict pour tous les fidèles.
— Cet enseignement
du catéchisme se présente-t-il avec une valeur et une autorité spéciales ?
— Oui, cet enseignement du catéchisme est comme la
mise à la portée de tous de ce qu’il y a de plus sublime et de plus lumineux
dans l’ordre des plus hautes vérités qui sont le pain de nos intelligences.
— Qui est l’auteur
de cet enseignement ?
— C’est l’Église elle-même dans la personne de ses
plus grands génies et de ses plus grands docteurs.
— Peut-on dire que
cet enseignement vient de ce qui est le fruit par excellence des dons de science
et d’intelligence dans l’Église de Dieu ?
— Oui, cet enseignement vient de ce qui est le fruit
par excellence des dons de science et d’intelligence dans l’Église de Dieu ;
car il n’est que la reproduction, à des degrés divers, du plus merveilleux de
ces fruits, qui est la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin.
— Cette Somme théologique de saint Thomas d’Aquin
jouit-elle d’une autorité spéciale dans l’Église de Dieu ?
— Oui ; et l’Église ordonne que tous ceux qui
enseignent en son nom s’en inspirent dans leur enseignement (Code de
droit canonique, can. 589, 1366).
— Il n’y a donc rien
de plus excellent que de vivre de cet enseignement ?
— Il n’y a rien de plus excellent que de vivre de cet
enseignement, car on est sûr de vivre alors dans la pleine lumière de la raison
et de la foi.