42. La force : vertu ; acte : le martyre ;  — vices opposés : la peur ; l’insensibilité ; la témérité

— Quelle est la troisième vertu qui appartient aux vertus cardinales et qui vient après la justice ?

— C’est la vertu de force (q. 123-140).

— Qu’entendez-vous par la vertu de force ?

— J’entends cette perfection d’ordre moral de la partie affective sensible, qui a pour objet de tenir contre les plus grandes craintes ou de modérer les mouvements d’audace les plus hardis, portant sur les périls de mort au cours d’une guerre juste, afin que jamais l’homme, à leur occasion, ne se détourne de son devoir (q. 123, a. 1-6).

— Cette vertu a-t-elle un acte plus spécial où paraissent toute son excellence et toute sa perfection ?

— Oui, c’est l’acte du martyre (q. 124).

— Qu’entendez-vous par l’acte du martyre ?

— J’entends cet acte de la vertu de force qui fait que, dans cette sorte de guerre particulière qu’on a à soutenir contre les persécuteurs du nom chrétien ou de tout ce qui s’y rattache, on ne craint pas d’accepter la mort pour rendre témoignage à la vérité (q. 124, a. 1-5).

— Quels sont les vices opposés à la vertu de force ?

— Ce sont : d’une part, la peur, qui ne tient pas assez devant les périls de mort, ou l’insensibilité devant le péril, qui manque de l’éviter quand il doit être évité ; et, d’autre part, la témérité, qui fait aller au-devant du danger contrairement à la juste prudence (q. 125-127).

— On peut donc pécher par excès de bravoure ?

— On ne pèche jamais par excès de bravoure ; mais on peut, sous le coup d’une trop grande hardiesse, non modérée par la raison, se porter à des actes qui n’étant pas des actes de vrai courage n’ont que l’apparence de la bravoure (q. 127, a. 1, ad 2).