45. La patience ; — la longanimité et la constance
— Quel est le propre
de la vertu de patience ?
— Le propre de la vertu de patience est de supporter,
en vue du bien de la vie future, objet de la charité, toutes les tristesses
qui peuvent être causées à chaque instant de notre vie présente par les contrariétés
inhérentes à cette vie et plus spécialement par les actions des autres hommes
dans leurs rapports avec nous (q. 136, a. 1-3).
— La patience est-elle
la même chose que la longanimité et la constance ?
— Non ; car, si toutes trois aident à tenir contre
les tristesses de cette vie, la patience tient surtout contre les tristesses
que nous causent les ennuis ou les contrariétés qui proviennent de nos rapports
quotidiens avec les autres hommes ; tandis que la longanimité tient contre
les tristesses que nous cause le délai apporté à la réalisation du bien que
nous attendons ; et la constance, contre les tristesses que nous causent
les divers ennuis qui peuvent survenir au cours de la pratique du bien (q. 136,
a. 5).