50. La sobriété ; — vice opposé : l’ébriété

— Y a-t-il, en plus de l’abstinence, une autre vertu qui aide l’homme à prévenir de tels effets ?

— Oui, c’est la vertu de sobriété (q. 149).

— Qu’entendez-vous par la vertu de sobriété ?

— J’entends une vertu spéciale, qui a pour objet propre de faire que l’homme n’use que comme il convient de toute boisson capable d’enivrer (q. 149, a. 1, 2).

— Quel est le vice opposé à cette vertu ?

— C’est le vice qui consiste à dépasser la mesure, dans l’usage de ces boissons, au point de tomber dans l’état d’ébriété ou d’ivresse (q. 150).

Qu’entendez-vous par l’état d’ébriété ou d’ivresse ?

— J’entends un état physique où l’excès de boisson a fait perdre l’usage de la raison (q. 150, a. 1).

— Cet état d’ébriété ou d’ivresse est-il toujours un péché ?

— Cet état est toujours un péché quand on s’y est mis par sa faute, ne laissant pas de boire avec excès, alors qu’on pouvait et qu’on devait se méfier du caractère capiteux de la boisson (q. 150, a. 1).

— Que faut-il pour que cet état soit un péché mortel ?

— Il faut qu’on ait prévu que l’excès de la boisson pouvait amener l’ivresse et qu’on ait accepté cette conséquence possible plutôt que de se priver du plaisir trouvé dans cette boisson (q. 150, a. 2).

— Quand ce péché passe à l’état d’habitude, de quel nom s’appelle-t-il ?

— Il s’appelle l’ivrognerie.

L’ivrognerie est-elle un vice particulièrement laid et avilissant ?

— Oui, l’ivrognerie est un vice particulièrement laid et avilissant ; parce qu’il prive sciemment l’homme de l’usage de sa raison, le mettant d’une manière plus ou moins renouvelée et fréquente dans un état inférieur même à celui de la brute, qui garde au moins toujours son instinct pour la conduire (q. 150, a. 3).