52. Vertus annexes de la tempérance : la continence ; vice opposé : l’incontinence
— Outre les vertus
qui ont la raison d’espèce à l’endroit de la tempérance, n’y a-t-il pas d’autres
vertus qui ont par rapport à elle la raison de vertus annexes ?
— Oui, ce sont les vertus qui imitent son acte ou son
mode d’agir, savoir la modération de ce qui est de nature à entraîner, mais
en des matières moins difficiles à maîtriser ; ou qui n’atteignent pas
la perfection de son acte (q. 155).
— Quelles sont ces
autres vertus ?
— Ce sont : la continence ; la clémence et
la mansuétude ; et la modestie (q. 155-170).
— Qu’entendez-vous
par la continence ?
— J’entends cette vertu, d’ailleurs imparfaite dans
la raison de vertu, qui consiste à choisir de ne pas suivre les mouvements violents
de la passion qui entraînerait, mais qu’on ne suit pas pour un motif de raison
(q. 155, a. 1).
— Pourquoi dites-vous
que c’est là quelque chose d’imparfait dans l’ordre de la vertu ?
— Parce que la vertu parfaite suppose ou tient les
mouvements de la passion soumis, tandis que la continence ne fait que leur résister
(ibid).
— Cette vertu imparfaite
a-t-elle un vice qui lui soit opposé ?
— Oui, c’est l’incontinence (q. 156).
— En quoi consiste
l’incontinence ?
— Elle consiste en ce que l’homme cède à la violence
de la passion et se met en quelque sorte à sa remorque (q. 156, a. 1).
— De l’intempérant
ou de l’incontinent, quel est celui qui pèche plus gravement ?
— C’est l’intempérant ; car, de même que la continence
est moins parfaite que la tempérance dans l’ordre de la vertu ; de même,
dans l’ordre du vice, l’incontinence est moins parfaite ou moins mauvaise que
l’intempérance (q. 156, a. 3).