18. Du baptême de Jésus-Christ
— D’où vient que Jésus-Christ étant ce que nous venons
de préciser, il ait voulu, au début de sa vie publique, être baptisé du baptême
de Jean ?
— Précisément pour commencer sa mission, qui était
d’opérer l’œuvre de notre salut, laquelle devait consister dans la rémission
des péchés qui se ferait par le baptême qu’il allait promulguer et inaugurer.
Or, ce baptême, qui serait le sien, devait se donner dans l’eau, au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit ; et tous les hommes sans exception devraient
le recevoir, étant tous pécheurs. C’est pourquoi, voulant montrer cette nécessité
pour tous, il demanda lui-même, qui pourtant n’avait que la similitude de notre
chair de péché, à recevoir le baptême de Jean, simple figure de l’autre baptême.
Et il reçut ce baptême dans l’eau, afin de sanctifier l’eau par son contact
et de la préparer ainsi à être la matière du sacrement. Et, dans son baptême,
toute la Trinité se manifesta, lui dans sa nature humaine, l’Esprit-Saint sous
la forme d’une colombe, et le Père dans la voix qui se fit entendre, afin de
déclarer ce qui serait la forme même du sacrement. Il en montre aussi l’effet,
en ce que les cieux s’ouvrirent au-dessus de sa tête ; car ce devait être
par son baptême que le ciel nous serait rouvert à nous-mêmes, en vertu du baptême
de sang où il laverait dans sa propre personne le péché du monde (q. 39,
a. 1-8).