19. Suite de la vie de Jésus-Christ parmi nous : sa tentation ; — sa prédication ; — ses miracles ;— la transfiguration
— Cette entrée de Jésus-Christ au monde par sa naissance,
et, dans sa vie publique, par son baptême, fut-elle suivie du cours qui convenait
à sa dignité et à sa mission ?
— Oui ; car il vécut au milieu des hommes d’une
vie toute de simplicité, mais de pauvreté parfaite, et en achevant l’ancienne
loi dans sa propre personne pour préparer les voies à la loi nouvelle qui devait
être la sienne (q. 40, a. 1-4).
— Pourquoi Jésus-Christ voulut-il être tenté après
son baptême et au début de sa vie publique ?
— Pour notre instruction, afin de nous montrer comment
nous devions nous-mêmes résister à notre ennemi ; et aussi pour répondre,
par sa victoire sur le démon, à la défaite qui avait été celle de nos premiers
parents, lors de la tentation au paradis terrestre (q. 41, a. 1).
— Son enseignement et sa prédication furent-ils ce
qu’ils devaient être au cours de sa vie publique ?
— Oui ; car il parcourut lui-même personnellement
tout le territoire du peuple de Dieu auquel il avait été envoyé par son Père ;
et ne cessa, durant les trois années de sa vie publique, de faire entendre sa
voix pour communiquer aux hommes, selon qu’ils pouvaient les porter, les mystères
du royaume des cieux (q. 42, a. 1-4).
— Les miracles accomplis par lui furent-ils ce qu’ils
devaient être ?
— Oui ; car par la manière dont il les faisait
et en montrant sa toute-puissance à l’endroit des créatures spirituelles, à
l’endroit des corps célestes, à l’endroit des misères des hommes, à l’endroit
des créatures inanimées elles-mêmes, il prouvait excellemment qui il était et
donnait aux hommes le moyen infaillible de le reconnaître (q. 43, 44).
— Parmi ces miracles, en est-il qui soit d’une importance
toute spéciale en raison de son caractère et des circonstances dans lesquelles
il se produisit ?
— Oui ; c’est celui de la transfiguration (q. 45).
— En quoi consiste ce que le miracle de la transfiguration
a eu de particulièrement remarquable ?
— En ceci, qu’après avoir annoncé à ses disciples les
mystères de sa passion et de sa mort ignominieuse sur la croix, leur disant
qu’il faudrait que tous les siens le suivent dans ce chemin de douleur, Jésus-Christ
voulut montrer aux trois privilégiés, dans sa propre personne, le terme glorieux
où ce chemin doit conduire tous ceux qui auront le courage d’y marcher. Et comme
cet enseignement est le point culminant de l’enseignement de Jésus-Christ, son
autorité exceptionnelle et unique parmi tous les maîtres devait être proclamée
en cette circonstance particulièrement solennelle, d’une part en ce que la loi,
personnifiée dans Moïse, et les prophètes, personnifiés dans Élie, venaient
lui rendre hommage et s’éclipser devant lui, et de l’autre, en ce que la voix
du Père lui-même le déclarait son Fils bien-aimé, celui qu’il fallait qu’on
écoute (q. 45, a. 1-4).
— Pourquoi la voix du Père, proclamant la filiation
divine de Jésus-Christ, s’est-elle fait entendre au baptême et à la transfiguration
de Jésus ?
— Parce que cette filiation divine de Jésus-Christ
est le modèle auquel doit nous conformer notre filiation adoptive, commençant
par la grâce du baptême et s’achevant dans la gloire de la patrie (q. 45,
a. 4, ad 2).
— N’est-ce point précisément du grand mystère de la
passion et de la mort de Jésus-Christ que Moïse et Élie, apparaissant dans la
gloire, s’entretenaient avec Jésus sur le Thabor ?
— Oui ; et c’est ce que saint Luc appelle d’un
mot si bien choisi, la sortie de Jésus, qu’il devait accomplir à Jérusalem
(q. 45, a. 3).