24 . Des sacrements de Jésus-Christ qui assurent aux hommes, formant son corps mystique, l’Église, les fruits des mystères du salut accomplis dans la personne du Sauveur : nature de ces sacrements ; nombre et harmonie ; nécessité ; efficacité

— Comment est-ce que Jésus-Christ ou le Fils de Dieu fait homme pour notre salut, depuis les mystères accomplis en sa personne pour le salut des hommes, assure aux hommes le fruit de ces mystères en vue de leur salut ?

— C’est par les sacrements qu’il a lui-même institués et qui tiennent de lui leur vertu (q. 60, prologue).

— Qu’entendez-vous par ces sacrements ?

— J’entends certaines choses ou certains actes d’ordre sensible, accompagnés de certaines paroles qui en précisent le sens, dont le propre est de signifier et de produire dans l’âme des grâces déterminées, ordonnées à refaire sa vie en Jésus-Christ (q. 60-63).

— Combien y a-t-il de ces sortes de sacrements ?

— Il y en a sept, qui sont : le baptême ; la confirmation ; l’eucharistie ; la pénitence ; l’extrême-onction ; l’ordre ; et le mariage (q. 65, a. 1).

— Pouvons-nous assigner quelque raison qui nous fasse entrevoir le pourquoi de ces sept sacrements institués par Jésus-Christ ?

— Oui. Cette raison se tire de l’analogie qui existe entre notre vie spirituelle par la grâce de Jésus-Christ et notre vie naturelle corporelle.– Notre vie corporelle, en effet, comprend deux sortes de perfections, selon qu’il s’agit de la vie des individus, ou de la société dans laquelle et par laquelle ils vivent. – Pour ce qui est de l’individu, sa vie se perfectionne directement et indirectement. Elle se perfectionne directement, par le fait d’y venir, d’y grandir et de s’y nourrir. Elle se perfectionne indirectement, par le fait de recouvrer la santé, si on l’avait perdue, et par le fait d’un complet rétablissement, quand on a été malade. – Pareillement, dans l’ordre spirituel de la vie et de la grâce, il y a un sacrement qui nous la donne : c’est le baptême ; un autre sacrement, qui nous fait grandir : c’est la confirmation ; un troisième sacrement, qui nous nourrit dans cette vie : c’est l’eucharistie. Et quand on l’a perdue après le baptême, le sacrement de pénitence est destiné à nous la rendre ; comme le sacrement de l’extrême-onction est ordonné à faire disparaître les dernières traces du péché. – Pour ce qui est de la société où se conserve cette vie, deux sacrements en assurent le bien et la perpétuité : c’est le sacrement de l’ordre, pour le côté spirituel de cette société ; et le sacrement de mariage, pour son côté matériel ou corporel (q. 65, a. 1).

— De tous ces sacrements, quel est le plus grand et en un sens le plus important, ou celui auquel tous les autres sont ordonnés et dans lequel en quelque sorte tous les autres s’achèvent ?

— C’est le sacrement de l’eucharistie. En lui, en effet, comme nous le verrons, se trouve contenu substantiellement Jésus-Christ lui-même, tandis que dans tous les autres ne se trouve qu’une vertu dérivée de lui. Aussi bien tous les autres paraissent être ordonnés, ou à réaliser ce sacrement, comme l’ordre ; ou à rendre digne ou plus digne de le recevoir, comme le baptême, la confirmation, la pénitence, l’extrême-onction ; ou, du moins, à le signifier, comme le mariage. De même, c’est presque toujours par la réception de l’eucharistie, que se terminent les cérémonies relatives à la réception des autres sacrements ; même pour le baptême, quand il s’agit des adultes (q. 65, a. 3).

— Les sacrements institués par Notre-Seigneur Jésus-Christ, en vue de nous assurer le fruit des mystères accomplis dans sa personne pour notre salut, sont-ils de simple conseil et facultatifs, ou, au contraire, absolument nécessaires, chacun pour l’obtention de la grâce qui lui correspond ?

— Ces sacrements sont absolument nécessaires, en ce sens que si par sa faute on négligeait de les recevoir, on n’aurait pas la grâce qui leur correspond ; et il en est même trois dont un certain effet produit par eux n’est jamais produit si le sacrement n’est pas reçu (q. 65, a. 4).

— Quels sont ces trois sacrements et quel est l’effet qui en dépend à ce point ?

— Ce sont : le baptême, la confirmation et l’ordre ; et l’effet dont il s’agit est le caractère que ces sacrements impriment dans l’âme (q. 63, a. 6).

— Qu’entendez-vous par ce caractère ?

— J’entends une certaine qualité d’ordre spirituel, constituant, dans la partie supérieure et intellectuelle de l’âme, une sorte de puissance ou de faculté qui rend participants du sacerdoce de Jésus-Christ, à l’effet d’exercer les actes hiérarchiques qui relèvent de ce sacerdoce ou d’être admis à bénéficier des actes hiérarchiques accomplis dans la sphère de ce même sacerdoce (q. 63, a. 1-4).

— Ce caractère est-il ineffaçable dans l’âme ?

— Oui, ce caractère est ineffaçable dans l’âme et il demeurera éternellement en tous ceux qui l’ont une fois reçu, pour leur gloire, au ciel, s’ils en ont bien usé ou s’en sont montrés dignes, et pour leur confusion, dans l’enfer, s’ils n’y ont pas répondu comme ils le devaient (q. 63, a. 5).

— Quel est celui de ces caractères qui marque proprement les hommes à l’image de Jésus-Christ et les rend aptes purement et simplement à participer, dans l’Église, aux effets de son sacerdoce ?

— C’est le caractère du sacrement de baptême (q. 63, a. 6).