27. Des effets de ce sacrement
— Le baptême, quand il est
reçu de telle sorte qu’aucun obstacle ne s’oppose à sa vertu, a-t-il de grands
effets dans l’âme ?
— Oui ; car, incorporant
l’homme à la passion de Jésus-Christ, il fait que cette passion porte tout son
fruit dans l’homme. Et, dès lors, il n’y a plus de trace de péché dans celui
qui est baptisé, ni aucune obligation de satisfaire pour les péchés passés.
En droit, même, toutes les pénalités de la vie présente sont enlevées par le
baptême ; mais Dieu les laisse jusqu’à la résurrection, afin que les baptisés
puissent ressembler à Jésus-Christ, acquérir de nombreux mérites, et témoigner
qu’ils viennent au baptême, non pour les commodités de la vie présente, mais
en vue de la gloire future (q. 69, a. 1-3).
— Le baptême produit-il dans
l’âme la grâce et les vertus ?
— Oui, parce qu’il unit à Jésus-Christ
comme à la tête dont tous les membres participent la plénitude de grâce et de
vertu ; avec ceci, d’ailleurs, qu’on y reçoit, d’une façon très spéciale,
une grâce de lumière pour la connaissance de la vérité, et de divine fécondité,
pour la production des bonnes œuvres propres à la vie chrétienne (q. 69,
a. 4, 5).
— Est-ce que ces derniers effets
sont produits par le baptême, même dans l’âme des enfants ?
— Oui ; sauf que tout
cela n’est en eux qu’à l’état de germe, ou à l’état habituel, attendant pour
se manifester d’une façon actuelle qu’ils soient à même de vivre de la vie de
la grâce et des vertus (q. 69, a. 6).
— Doit-on dire que d’ouvrir
la porte du royaume céleste est l’effet propre du baptême ?
— Oui ; parce qu’il ne
laisse rien du péché, ou de la peine due au péché ; et que c’est là l’unique
obstacle empêchant d’entrer au ciel, depuis que le ciel nous a été ouvert par
la passion de Jésus-Christ (q. 69, a. 7).
— Un adulte qui recevrait le
baptême dans de mauvaises dispositions recevrait-il tous les effets du baptême
qui ont été marqués ?
— Non ; il ne recevrait
que le caractère du sacrement ; mais en raison de ce caractère qui demeure,
il peut recevoir tous les autres effets du baptême, quand il renonce, dans la
suite, à ses mauvaises dispositions (q. 69, a. 9, 10).
— Outre ces effets qui sont
propres au baptême, y a-t-il certains effets qui sont attachés aux cérémonies
du baptême ?
— Oui ; mais ce sont des
effets d’un autre ordre, et qui restent en deçà de la grâce proprement dite ;
ils visent plutôt l’enlèvement des obstacles qui empêcheraient de recevoir le
baptême avec tous ses fruits ou de recueillir ces fruits dans toute leur plénitude ;
et c’est en raison de cela que ces sortes de cérémonies n’ont pas la raison
de sacrement, mais seulement la raison qui convient aux sacramentaux (q. 71,
a. 3).