29. Nécessité, nature, effets du sacrement de confirmation ; — devoirs qu’il impose ; Instruction religieuse qu’il requiert

— Pour mener dans toute sa perfection cette vie digne de Jésus-Christ, la grâce du baptême est-elle suffisante ?

— Non ; car la grâce du baptême n’est qu’une grâce de commencement, si l’on peut ainsi dire ; elle a pour effet de nous donner la vie de Jésus-Christ, mais non de nous y faire grandir, ou de nous y perfectionner en la maintenant (q. 65, a. 1 ; q. 70, a. 7, ad 1).

— Quelles seront les autres grâces qui auront cet effet ?

— Ce sont : la grâce de la confirmation ; et la grâce de l’eucharistie (q. 65, a. 1).

— Qu’entendez-vous par la confirmation ?

— La confirmation est précisément ce sacrement de la loi nouvelle qui est ordonné à nous conférer la grâce qui fait grandir dans la vie de Jésus-Christ reçue par la grâce du baptême (q. 72, a. 1).

— En quoi consiste ce sacrement ?

— Il consiste en une onction faite en forme de croix sur le front de celui qu’on confirme, avec le saint chrême, tandis que sont prononcées ces paroles par le ministre du sacrement : Je te marque du signe de la croix et je te confirme du chrême du salut, au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il (q. 72, a. 2, 4, 9).

— Que signifie le saint chrême dont on use comme matière dans ce sacrement ?

— Il signifie la plénitude de la grâce de l’Esprit-Saint qui conduit le chrétien à l’âge parfait et lui permet de faire rayonner autour de lui, par la grande pratique des vertus, la bonne odeur de Jésus-Christ : le saint chrême, en effet, est composé d’huile d’olive, symbolisant la grâce, et de la plante odoriférante par excellence qu’est le baume (q. 72, a. 2).

— Que comprennent les paroles prononcées par le ministre et qui sont la forme de ce sacrement ?

— Elles comprennent trois choses : la source ou la cause, d’où provient la force spirituelle qui est l’effet de ce sacrement ; cette cause ou cette source est l’auguste Trinité. Elles comprennent ensuite la force elle-même conférée par ce sacrement, quand il est dit : Je te confirme du chrême du salut. Enfin, elles comprennent l’insigne qui doit marquer le soldat de Jésus-Christ, armé pour les grands combats de la vie chrétienne ; et cet insigne ou ce signe et cette marque, est le signe de la croix, instrument du triomphe de notre chef et de notre roi Jésus-Christ (q. 72, a. 4).

— Le sacrement de confirmation est donc proprement le sacrement de la virilité chrétienne, faisant du chrétien-enfant un chrétien-homme capable de tenir contre tous les ennemis extérieurs de sa vie de chrétien ?

— Oui, le sacrement de confirmation est exactement cela ; et c’est pour ce motif qu’il a pour ministre ordinaire l’évêque à qui appartient d’office tout ce qui regarde la perfection dans l’Église de Dieu (q. 72, a. 11).

— Puisque le sacrement de confirmation est ce qui vient d’être dit, pourquoi donne-t-on aux confirmés un parrain ou une marraine, comme au baptême ?

— Parce que dans toute milice il est d’usage que les nouveaux enrôlés soient confiés à des instructeurs pour tout ce qui regarde les choses de la milice et de la guerre (q. 72, a. 10).

— Il y aurait donc, pour le parrain ou la marraine, dans la confirmation, une obligation stricte de s’occuper du nouveau confirmé et de l’initier aux choses de la perfection de la vie chrétienne et du combat spirituel ?

— Oui, très certainement ; et il serait à souhaiter que dans la pratique on se rendît un compte plus exact de cette obligation afin de la mieux remplir.

— Est-ce que le sacrement de confirmation imprime un caractère ?

— Oui ; et c’est pour cela qu’on ne peut le recevoir qu’une seule fois (q. 72, a. 5).

— Si, quand on l’a reçu, on n’était pas dans les dispositions requises pour en recevoir les fruits, peut-on, dans la suite, réparer ce dommage ?

— Oui ; car le caractère demeure et le fruit du sacrement sera perçu par son entremise dès qu’on aura fait disparaître l’obstacle qui s’y opposait. Pour la même raison, on ne saurait trop souvent se renouveler dans la grâce propre à ce sacrement, et qui est la grâce de la force spirituelle, nous mettant à même de combattre contre tous les ennemis extérieurs de notre foi chrétienne.

— Ce sacrement est-il d’une importance spéciale quand on vit dans une société ou parmi des hommes qui sont plus particulièrement hostiles à tout ce qui est de la vraie vie chrétienne catholique ?

— Oui ; car c’est alors surtout que les vrais enfants de l’Église doivent s’armer d’un courage viril pour rester eux-mêmes fidèles et pour défendre comme il convient autour d’eux ce que tant d’autres méprisent ou s’appliquent à ruiner.

— Que faudrait-il, en particulier, pour assurer ce grand bien, de la part des chrétiens confirmés ?

— Il faudrait que tous ceux qui ont eu l’honneur insigne de recevoir ce sacrement, et, par lui, l’Esprit-Saint avec la plénitude de ses dons, se souviennent toujours ou rappellent fréquemment à leur esprit, qu’ils portent au front, marqué dans leur âme d’un signe indélébile, le caractère si glorieux de soldats de Jésus-Christ ; et que s’il n’y a rien de plus noble qu’un soldat fidèle à son chef, il n’y a rien de plus vil ni de plus odieux qu’un homme vêtu d’un uniforme qu’il déshonore par sa lâcheté.

— En vue de ces obligations qui incombent au chrétien confirmé, est-il requis, pour la bonne réception du sacrement de confirmation, que le sujet qui s’y présente soit plus particulièrement instruit des choses de la foi et de la vie chrétienne ?

— Oui ; car il faut qu’il en soit instruit non seulement pour en vivre lui-même dans sa vie personnelle et individuelle, mais encore pour pouvoir s’en constituer le défenseur contre tous ceux qui, extérieurement, oseraient y porter atteinte (q. 72, a. 4, ad 3).