3. Ce que le Fils de Dieu a pris et s’est uni de nous dans son incarnation
— Quand nous disons
que le Fils de Dieu s’est incarné, ou que le Verbe s’est fait chair, ou qu’il
s’est fait homme, que signifient ces divers termes, en ce qui touche à ce que
le Verbe ou le Fils de Dieu a pris de nous pour se l’unir dans sa personne ?
— Toutes ces expressions signifient que le Verbe ou
le Fils de Dieu a pris, pour se l’unir dans sa personne, notre nature humaine,
telle qu’elle se trouve réalisée dans son être individuel parmi les descendants
du premier homme après son péché (q. 4, a. 1-6).
— S’ensuit-il qu’il
y ait dans le Verbe incarné ou le Fils de Dieu fait homme, un individu humain ?
— Nullement. Il y a en lui une nature humaine individuée,
mais non un individu humain ou une personne humaine, car cette nature est individuée
en la seule et unique personne du Verbe ou du Fils de Dieu (q. 4, a. 3).
— Cette nature humaine
que s’est unie, dans sa propre personne, le Fils de Dieu, est-elle, dans ses
deux parties essentielles, exactement ce qu’est la nature humaine en chacun
de nous ?
— Oui ; la nature humaine que s’est unie, dans
sa propre personne, le Fils de Dieu, est, dans ses deux parties essentielles,
exactement ce qu’est la nature humaine en chacun de nous (q. 5, a. 1-4).
— Le Fils de Dieu
incarné a donc un corps semblable au nôtre, en chair et en os comme le nôtre,
avec les mêmes membres, les mêmes sens, les mêmes organes ?
— Oui, le Fils de Dieu incarné a un corps semblable
au nôtre, en chair et en os comme le nôtre, avec les mêmes membres, les mêmes
sens, les mêmes organes (q. 5, a. 1, 2).
— A-t-il aussi une
âme comme la nôtre, avec ses mêmes parties, ses mêmes facultés, y compris notre
intelligence et notre volonté ?
— Oui, il a aussi une âme comme la nôtre, avec ses
mêmes parties, ses mêmes facultés, y compris notre intelligence et notre volonté,
telle en un mot que nous l’avons décrite, quand nous avons étudié notre nature,
œuvre de Dieu (q. 5, a. 3, 4).
— Est-ce en même temps
que le Fils de Dieu s’est uni toutes les parties qui constituent la nature humaine
individuée, dans son essence et dans son intégrité ?
— Oui, c’est en même temps que le Fils de Dieu s’est
uni toutes les parties qui constituent la nature humaine individuée, dans son
essence et dans son intégrité ; mais il se les est unies dans un certain
ordre (q. 6, a. 1-6).
— Quel est cet ordre
dans lequel le Fils de Dieu s’est uni la nature humaine et ses parties ?
— Il consiste en ce que le Fils de Dieu a pris le corps
et toutes ses parties en raison de l’âme ; l’âme et ses autres puissances,
en raison de l’esprit ; et le corps, l’âme et l’esprit, en raison de la
nature humaine que tout cela constitue dans son essence et dans son intégrité
(q. 6, a. 1-5).
— L’union de la nature
humaine et de toutes ses parties à la personne du Fils de Dieu a-t-elle été
faite directement et immédiatement, sans qu’il y ait aucune réalité créée qui
s’interpose entre cette nature et ses parties et la personne du Fils de Dieu ?
— Oui, c’est directement et immédiatement qu’a été faite l’union de la nature humaine et de toutes ses parties à la personne du Fils de Dieu, sans qu’il y ait aucune réalité créée, non pas même d’ordre gratuit, qui s’interpose entre cette nature et ses parties et la personne du Fils de Dieu, précisément parce que cette union a pour terme l’être même de la personne du Fils de Dieu communiqué à cette nature humaine et à toutes ses parties (q. 6, a. 6).