35. Le ministre du sacrement de l’eucharistie
— A qui appartient-il en propre, et exclusivement, de consacrer le sacrement
de l’eucharistie ?
— C’est au prêtre
validement ordonné selon le rite de l’Église catholique, qu’il appartient en
propre et exclusivement de consacrer le sacrement de l’eucharistie (q. 82,
a. 1).
— Est-ce également au prêtre
seul qu’il appartient de distribuer ce sacrement ?
— Oui ; avec ceci toutefois
que le diacre a le pouvoir ordinaire de distribuer le précieux sang contenu
dans le calice, là où l’Église permettrait de communier sous les deux espèces ;
il pourrait aussi, par délégation du prêtre, en cas de besoin, et comme chose
extraordinaire, distribuer la communion sous l’espèce du pain (q. 82, a. 3).
— Tout prêtre, même s’il est
en état de péché mortel, peut-il consacrer et distribuer le sacrement de l’eucharistie ?
— Il le peut validement, en
ce sens que cela ne nuit en rien à la vérité et à l’efficacité du sacrement
pour les fidèles ; mais lui-même pèche gravement en le faisant (q. 82,
a. 5).
— La messe d’un mauvais prêtre
a-t-elle moins de valeur que celle d’un bon prêtre ?
— La valeur de la messe est
absolument la même de part et d’autre, en ce qui est du sacrement de la passion
de Jésus-Christ que réalise la consécration faite par le prêtre. Mais, pour
ce qui est des prières qui se font durant la messe, les prières du bon prêtre
ont une efficacité que n’ont pas celles du mauvais prêtre, en raison de la dévotion
du sujet. Toutefois, même pour ces prières, l’efficacité est la même du côté
de la dévotion de l’Église, au nom de laquelle ces prières sont dites par tous
les prêtres (q. 82, a. 6).
— Un prêtre hérétique, schismatique,
excommunié, peut-il consacrer le sacrement de l’eucharistie ?
— Il ne le peut pas licitement ;
mais il le peut validement, s’il est vraiment prêtre, et s’il a l’intention
de faire ce que fait l’Église catholique en célébrant ce sacrement (q. 82,
a. 7).
— Un prêtre qui serait dégradé
serait-il vraiment prêtre et pourrait-il consacrer validement ?
— Oui ; parce que la dégradation
n’enlève pas le caractère du sacrement de l’Ordre, qui est de soi indélébile
(q. 82, a. 8).
— Peut-on, sans péché, entendre
la messe d’un prêtre hérétique, schismatique, excommunié, ou notoirement pécheur
et indigne, et recevoir de lui la communion ?
— Il est absolument interdit,
sous peine de péché grave, d’entendre la messe d’un prêtre hérétique, schismatique,
excommunié ; ou même d’un prêtre notoirement pécheur et indigne, si son
état est rendu public par une sentence de l’Église qui le prive du droit de
célébrer : dans le cas contraire, on pourrait sans pécher entendre sa messe
et recevoir de lui la communion (q. 82, a. 9)
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