38. Effets du sacrement de pénitence

— L’effet propre du sacrement de pénitence est-il de remettre les péchés ?

— Oui, l’effet propre du sacrement de pénitence est de remettre les péchés de tous ceux qui le reçoivent dans les sentiments d’une vraie pénitence (q. 86, a. 1).

— Quels sont les péchés que remet le sacrement de pénitence ?

— Le sacrement de pénitence remet tous les péchés qu’un homme peut avoir sur sa conscience et qui sont de nature à tomber sous le pouvoir des clefs comme ayant été commis après le baptême (q. 86, a. 1).

— Ces péchés peuvent-ils être remis sans le sacrement de pénitence ?

— S’il s’agit de péchés mortels, ils ne peuvent jamais être remis, sans que le pécheur ait la volonté, au moins implicite, de les soumettre au pouvoir des clefs par la réception du sacrement de pénitence, selon qu’il lui sera possible de la recevoir ; mais, pour les péchés véniels, quand le sujet est déjà en état de grâce, il suffit d’un acte fervent de charité, sans qu’il soit nécessaire de recourir au sacrement (q. 86, a. 2).

— S’ensuit-il qu’il n’y ait que ceux qui ont des péchés mortels sur la conscience qui aient à recevoir ce sacrement ?

— Non ; car, bien que le sacrement ne soit nécessaire que pour eux, il est d’un très grand prix et d’un très grand secours, même pour les justes : d’abord, à l’effet de les purifier toujours davantage de leurs péchés passés, s’ils en ont eu de mortels ; et ensuite, pour mieux les aider à se purifier des péchés véniels et à se prémunir contre eux, en augmentant en eux la grâce (q. 87, a. 2, ad 2, 3).

— Si, après avoir reçu, par le sacrement de pénitence, le pardon de ses anciennes fautes, l’homme retombe dans les mêmes fautes graves ou en d’autres fautes graves qui lui font perdre la grâce du sacrement, son péché et son état sont-ils chose plus grave en raison de cette rechute ?

— Oui, son péché et son état sont chose plus grave : non pas que les péchés passés qui furent remis soient de nouveau imputés par Dieu ; mais en raison de l’ingratitude et du mépris plus grand de la bonté de Dieu qu’implique le péché de rechute (q. 88, a. 1, 2).

— Ce mépris de la bonté de Dieu et cette ingratitude, sont-ils un nouveau péché spécial qui s’ajoute au péché de rechute ?

— Ils ne le seraient que si le pécheur se proposait directement ce mépris de la bonté divine et du bienfait reçu ; mais, dans le cas contraire, ils ne sont qu’une circonstance qui aggrave le nouveau péché (q. 88, a. 4).

— Il est donc certain que le mal détruit par le sacrement de pénitence, l’est, de soi, à tout jamais, et que Dieu ne l’impute plus en lui-même ou selon qu’il a été pardonné ?

— Oui ; c’est là chose tout à fait certaine, parce que les dons de Dieu sont sans repentance (q. 88, a. 1).

— Et par rapport au bien qui préexistait d’abord dans le juste, mais que le péché avait détruit, devons-nous attribuer au sacrement de pénitence quelque efficacité, de telle sorte que par lui ce bien puisse revivre ?

— Oui ; très certainement, le bien qui avait préexisté dans le juste, mais que le péché avait détruit, peut revivre par la vertu du sacrement de pénitence : de telle sorte que s’il s’agit du bien essentiel qu’était la grâce et le droit à la vision de Dieu, on retrouve son état premier dans la mesure où l’on reçoit le sacrement avec des dispositions excellentes. Si les dispositions restaient en deçà de la première ferveur, le bien essentiel serait dans un degré moindre ; mais toute la somme des anciens mérites revivrait dans l’ordre de la récompense accidentelle (q. 89, a. 1-4, 5, ad 3).

— Il est donc souverainement important de recevoir le sacrement de pénitence dans les meilleures dispositions possibles ?

— Oui, cela est souverainement important ; parce que l’effet du sacrement est proportionné aux dispositions de celui qui le reçoit.