41. Du sacrement de l’extrême-onction

— Parmi les sacrements de l’Église en est-il un qui ait pour objet spécial de préparer l’homme à entrer dans le ciel quand il est sur le point de mourir ?

— Oui ; c’est le sacrement de l’extrême-onction (q. 29, a. 1).

— Qu’entendez-vous par le sacrement de l’extrême-onction ?

— J’entends ce rite sacré, institué par Jésus-Christ, qui consiste à oindre, avec les saintes huiles, un infirme en péril de mort, en demandant à Dieu que tout ce qui peut rester de faiblesse spirituelle, en raison de ses péchés passés, lui soit remis, à l’effet de recouvrer la pleine et parfaite santé spirituelle, qui lui per­mettra d’entrer, en pleine vigueur d’âme, dans la vie de la gloire au ciel, pour y jouir de Dieu éternellement (q. 29-32).

— Est-ce que ce sacrement a pour effet de remettre les péchés ?

— Non ; car il n’est ordonné, ni contre le péché originel, comme le bap­tême, ni contre les péchés mortels, comme la pénitence, ou, en un sens, contre les péchés véniels, comme l’eucharistie ; mais à rétablir les forces quand a été enlevé le mal du péché. Toutefois, en raison de la grâce spéciale qu’il confère, laquelle grâce est incompatible avec le péché, il peut remettre, par voie de conséquence, les péchés qui se trouveraient dans l’âme, pourvu qu’il n’y ait pas d’obstacle du côté du sujet, c’est-à-dire qu’il soit de bonne foi, et qu’il ait déjà fait lui-même ce qui dépendait de lui pour que ses péchés fussent remis (q. 30, a. 1).

— Le sacrement de l’extrême-onction peut-il rendre aussi la santé du corps ?

— Oui ; et c’est même là un des effets propres de ce sacrement ; de telle sorte que toujours, si le sujet qui le reçoit ne met pas d’obstacle à la vertu de ce sacrement, par la vertu sacramentelle qui lui est propre, ce sacrement rend les forces physiques et la santé corporelle, dans les circonstances et dans la mesure où ce retour à la santé corporelle est utile à la parfaite santé spirituelle que le sa­crement a pour effet premier et principal de produire (q. 30, a. 2).

— Quand peut-on et doit-on recevoir ce sacrement ?

— On ne peut le recevoir que dans l’état d’infirmité ou de faiblesse corpo­relle qui met en péril de mort ; mais on doit faire tout le possible pour qu’il soit reçu en pleine connaissance et avec la plus grande ferveur (q. 32, a. 1, 2).

— Peut-on recevoir plusieurs fois le sacrement de l’extrême-onction ?

— On ne peut pas le recevoir plusieurs fois dans le même péril de mort. Mais si, après l’avoir reçu, on revient à la santé, ou tout au moins on cesse d’être dans le premier péril de mort, on peut de nouveau le recevoir et autant de fois que ces sortes de périls de mort, en raison de diverses maladies, ou dans la suite d’une même maladie qui se prolonge, pourraient se renouveler (q. 33, a. 1, 2).

— Le sacrement de l’extrême-onction est-il le dernier des sacrements que Jésus-Christ a institués pour assurer aux hommes le bienfait de la vie de sa grâce ?

— Oui, il est le dernier des sacrements ordonnés au bien de la vie de la grâce selon que l’individu en vit pour lui-même. Mais il y a encore deux autres sacrements, d’une importance souveraine, qui sont ordonnés à assurer le bien de cette vie de la grâce, selon que les hommes forment une société pouvant et de­vant s’étendre jusqu’aux extrémités du monde et jusqu’à la fin des temps.

— Quels sont ces deux autres sacrements ?

— Ce sont : l’Ordre et le mariage.