Chirographe du Souverain
Pontife Jean Paul II pour le centenaire du Motu Proprio « Parmi les
sollicitudes » du Saint pape Pie X sur la musique sacrée.
Il faut noter aussi,
toujours dans le domaine liturgique, le « Chirographe de Jean Paul II pour le centenaire du Motu Proprio
« Parmi les sollicitudes » sur la musique sacrée » du Pape Saint
Pie X.
Ce texte a été signé
par le Pape Jean Paul II le 22 novembre 2003.
Il est publié dans l’OR en langue française du 23 décembre 2003.
a. Rappel de quelques principes qui font la musique sacrée
1
. La sainteté.
Dans ce texte, le Pape
veut « à la lumière du magistère de
Saint Pie X et de (ses) autres prédécesseurs (comme Benoît XIV et
surtout Pie XII et en tenant compte en particulier des orientations du Concile
Vatican II …reproposer certains principes fondamentaux dans ce domaine » de la
musique sacrée.
Et parmi ces principes
fondamentaux, le Pape rappelle, en tout premier lieu, le principe
de la « sainteté » : « Dans le sillage des
enseignements de Saint Pie X et du Concile Vatican II, il faut d’abord
souligner que la musique destinée aux rites sacrés doit avoir comme point de
référence la sainteté ».
Et c’est ainsi, écrit
le Pape, que « la réforme opérée
par saint Pie X visait spécifiquement à purifier la musique de l’Eglise de toute contamination de la musique profane
destinée à la scène, qui, dans de nombreux pays, avait entaché le répertoire et
la pratique musicale liturgique »
C’est pourquoi
Jean-Paul II lui-même a aussi attiré l’attention des fidèles dans sa récente
encyclique Ecclesia de Eucharistia
sur cette nécessaire sainteté de la musique sacrée : « A notre époque
également, il faut considérer avec attention…que toutes les expressions des
arts figuratifs et de la musique ne sont pas en mesure « d’exprimer de manière adéquate le Mystère
accueilli dans la plénitude de la foi de l’Eglise.
Par conséquent, toutes les formes musicales ne peuvent pas être considérées
comme adaptées pour les célébrations liturgiques »
C’est clair.
2. la beauté.
Le Pape Jean Paul II
rappelle, toujours à la suite de Saint Pie X, le deuxième principe de la
musique sacrée : celui de la
« beauté formelle » « Un autre principe énoncé par Saint
Pie X… est celui de la beauté formelle. Il ne peut y avoir de musique destinée
à la célébration des rites sacrés qui ne soit d’abord de l’art
véritable ». Et c’est ainsi que le pape Jean Paul II rappelle, en
particulier, « que le cadre sacré de la célébration liturgique ne doit
jamais devenir un laboratoire d’expérimentation et de pratiques de composition
et d’exécution introduites sans avoir été attentivement étudiées ».
b . Le
grégorien
Sainteté. Beauté formelle de la musique sacrée, le Pape rappelle que
le chant grégorien respecte ces
deux principes de la meilleure manière possible
et c’est pourquoi ce chant grégorien reste toujours le chant par excellence de
l’Eglise.
L’insistance du Pape
sur ce point, particulièrement soutenue, doit
être notée. Il écrit et c’est son 7ème paragraphe :
« Parmi les expressions musicales qui répondent le mieux aux qualités
requises par la notion de musique sacrée, en particulier la musique liturgique,
le chant grégorien occupe une place particulière. Le Concile Vatican II le
reconnaît comme « le chant propre à la liturgie romaine » auquel doit
être réservée, à condition égale, la première place dans les actions
liturgiques chantées en langue latine. Saint Pie X soulignait que l’Eglise l’a « hérité des pères antiques », l’a
« jalousement conservé au cours des siècles dans ses codes
liturgiques » et encore aujourd’hui le « propose aux fidèles »
comme une forme qui lui est propre, en le considérant « comme le modèle
suprême de la musique sacrée. Le chant grégorien continue donc d’être
aujourd’hui encore un élément d’unité de la liturgie romaine. »
c. La schola.
Aussi comprend-on
l’importance de la « Schola cantorum » Ceci
fait l’objet des paragraphes 8 et 9 de ce document. Il en rappelle la finalité : « Elle
remplit dans l’assemblée liturgique le rôle de guide et de soutien et, à
certains moments de la Liturgie, possède son rôle spécifique … De la bonne
coordination de tous…naît ce juste climat spirituel qui rend la célébration
liturgique véritablement intense, vécue et fructueuse ».
d. La formation musicale.
Le pape ensuite insiste
sur l’importance de la formation musicale tout particulièrement des clercs.
« On accordera une grande importance à l’enseignement et à la pratique de
la musique dans les séminaires… »
Il rappelle aussi
l’importance des écoles de musique. L’activité du Pape Pie X en ce domaine fut
intense avec la création de « l’Ecole supérieure
pontificale de musique sacrée » en 1911, il en rappelle les nombreux
services qu’elle a rendus à l’Eglise.
e. Les créations musicales.
Qui dit formation, qui
parle d’école, parle également de création musicale. Sur ce sujet, Jean-Paul II
reprend, là aussi, l’enseignement de
Saint Pie X : « Concernant les compositions musicales liturgiques, je
fais mienne la « loi générale », que Saint Pie X formulait en ces
termes : « Une composition pour église est d’autant plus sacrée et
liturgique qu’elle s’approche de la mélodie grégorienne du point de vue du
rythme, de l’inspiration et du goût ; mais plus on perçoit qu’elle est
éloignée des formes de ce modèle suprême ,
moins elle est digne du temple ». Il dit lui-même que les nouvelles
compositions doivent s’ « imprégner du même esprit ».
f. Les instruments de musique.
Enfin il parle des
instruments de musique C’est l’objet du paragraphe 14. Là, il parle de l’orgue.
Avec le Saint Pape Pie X, il « reconnaît sans hésitation la priorité de
l’orgue ». Il remarque que « le Concile Vatican II a pleinement suivi
l’orientation » de Saint Pie X : « On estimera hautement, dit le
Concile, dans l’Eglise
latine, l’orgue à tuyaux comme l’instrument traditionnel, dont le son peut
ajouter un éclat admirable aux cérémonies de l’Eglise
et élever puissamment les âmes vers Dieu ». Il n’exclut pas l’usage d’autres instruments
mais « il faut toutefois être
vigilant à ce que les instruments soient adaptés à l’usage sacré, qu’ils
conviennent à la dignité du temple, qu’ils soient en mesure de soutenir le
chant des fidèles et qu’ils en favorisent l’édification ».