Mgr Sgreccia: "Le clonage
thérapeutique est éthiquement illicite"
ROME, lundi 16 février
2004 (ZENIT.org) - "Du point de vue éthique le
soi-disant clonage thérapeutique est doublement illicite" parce que la
procédure du clonage "est contre nature et aussi parce qu'il supprime
l'embryon cloné". C'est ce qu'a déclaré Mgr Elio
Sgreccia après l'annonce de scientifiques américains
et sud-coréens prétendant avoir cloné un embryon humain.
"S'il est monstrueux
de cloner une personne, a déclaré le vice-président de l'Académie Pontificale
pour la Vie au micro de Radio Vatican, "c'est encore plus monstrueux de
supprimer aussi l'embryon pour le soumettre à une utilisation
thérapeutique".
Mgr Sgreccia
précise que du point de vue scientifique, "l'utilisation thérapeutique n'a
pas encore été démontrée". "Il n'y a pas de preuve montrant que tout
cela sert à quelque chose", a-t-il déclaré.
"En revanche, a-t-il
poursuivi, il a été prouvé que pour guérir ces maladies les cellules souches
qui dérivent de l'adulte ou du cordon ombilical sont valides et suffisantes.
S'il y a eu des résultats c'est simplement avec les cellules souches
adultes".
"Cette insistance
sur le chemin du clonage, dit thérapeutique, avec des fins mirobolantes, a
expliqué Mgr Sgreccia, me donne l'impression qu'il
s'agit d'une bataille politique, une volonté d'obtenir à la fin la liberté de
faire de l'embryon humain ce que l'on veut sur le plan industriel".
Le vice-président de
l'Académie Pontificale pour la Vie a souligné que, moralement, le clonage est inacceptable
car - et il n'y a pas que la morale catholique à s'exprimer ainsi - "le
concept même de clonage indique que l'on va produire un être humain non pas à
travers l'union conjugale de l'homme et de la femme, mais à travers un type de
reproduction asexuée".
"Par ailleurs, a
expliqué Mgr Sgreccia, il s'agit d'une
"reproduction agamique", "qui utilise uniquement le patrimoine
génétique d'un seul individu, pris d'une cellule du corps pour avoir ainsi la
certitude qu'il reproduit la constitution biologique d'un seul individu. Ceci
est donc non pas le résultat de la somme et de la rencontre du code paternel et
du code maternel, mais d'un seul individu".
"Cette volonté de
dominer la constitution totale d'un individu humain est en soi immorale, bien
plus que l'eugénisme, le racisme etc.", estime
Mgr Sgreccia.