Dimanche dans l’octave de Noël
« Tandis qu’un profond silence
enveloppait toutes choses, et que la nuit atteignait le milieu de sa course, du
haut des cieux, ta Parole toute puissante, Seigneur, s’élança du trône
royal ». C’est le chant de l’Introït de la messe
de l’octave de Noël.
Comme j’aimerais être poète et bon
orateur pour chanter les merveilles du Seigneur.
Comme j’aimerais m’enflammer de joie
et de reconnaissance, de conviction devant ce Roi de gloire, venu par bonté,
par miséricorde, nullement attiré par nos mérites, en notre
« siècle », en cette terre, au temps marqué par Dieu, assumer notre
nature humaine et par sa puissance
-
nous
réconcilier avec Dieu le Père,
-
nous
donner nouvelle filiation, une filiation divine, « un cœur nouveau »,
-
nous
donner un « nouvel esprit », son Esprit, l’Esprit
Saint, pour nous permettre de confesser et de proclamer la sainteté de Dieu et
d’avoir part à son éternité.
Voila la finalité de l’Incarnation.
Le prêtre ne le répétera jamais
assez.
Il n’en vivra lui-même jamais assez.
Les fidèles ne seront jamais assez
dans l’adoration, l’admiration de la bonté de Dieu.
Ils ne goûteront jamais assez la
miséricorde de Dieu, sa charité, son immense amour, son amour de miséricorde,
son amour de gratuité.
Voilà pourtant le cœur de notre
religion.
« Alors que nous étions encore
pécheurs,
« Dans l’immense amour dont il
nous a aimé,
« Dieu a envoyé son Fils. Il l’a
fait naître d’une femme, Il l’a soumis à la loi
-
pour
nous délivrer de la servitude de la Loi
-
et
faire de nous de véritables fils par adoption.
-
Et
la conséquence, dit Saint Paul, de cette adoption, de cette filiation, c’est la
béatitude éternelle, céleste.
« Dieu a tellement aimé
le monde qu’il a envoyé son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne
périsse pas mais ait la vie éternelle ».(Jn 3,16)
Mesurons bien cet enseignement de
Saint Jean.
« Afin que quiconque croit en
Lui, ne périsse pas mais ait la vie éternelle ».
Notre filiation divine, notre
appartenance à l’Eglise, dépend absolument de notre
foi en Notre Seigneur Jésus-Christ. « Afin que quiconque croit en
Lui ». Le « sort » d’un chacun dépend de sa foi ou non en Notre
Seigneur Jésus-Christ.
Notre vie éternelle,
Notre filiation divine,
Notre accès près du Père,
Sont attachés à notre confession, à
notre Credo, à notre foi en Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est la
manifestation de la charité de Dieu. Et donc ultimement, notre éternité est
fonction de notre foi en la charité divine. Quoi de plus important ! Quoi
de plus facile !
Saint Jean le répète au début de son
Evangile. Il l’affirme sans cesse dans son Apocalypse.
Dans son prologue, il le dit
clairement : « A tous ceux qui l’ont reçu, Il a donné le pouvoir de
devenir enfants de Dieu ». « Quotquot
autem receperunt eum, dedit eis
potestatem filios Dei fieri ».
“Et his qui
credunt in nomine eius...”
“et ceux qui croient en son nom... sont nés de Dieu,
sont fils de Dieu ».
« Tu n’es donc plus esclave,
affirme saint Jean, mais fils et si tu es fils tu es héritier de par Dieu ».
Tel est l’enseignement de l’Eglise.
Le sort d’un chacun se décide en fonction de sa foi en Notre Seigneur
Jésus-Christ.
« Voici l’Agneau
de Dieu, celui qui enlève les péchés des hommes ».
Voilà ce qu’enseigne l’Eglise.
Voilà la foi de l’Eglise
catholique.
Et c’est à cette lumière que l’on
peut mesurer la gravité de la pratique actuelle de l’œcuménisme, des réunions inter-religieuses. Des journées répétées d’Assise. De l’esprit d’Assise que
le Cardinal Etchégaray veut voir s’implanter dans les
cœurs catholiques… De ses réunions interreligieuses, de ses prochains jours, où
toutes les confessions, toutes les religions se retrouvent pour prier,
ensemble, pour la paix.
Non point que prier pour la paix soit
une mauvaise chose. C’est une bonne
chose. La finalité politique de ces
réunions est peut-être une bonne chose … On peut en discuter. Mais ce qui est détestable, c’est que de telles réunions favorisent le relativisme doctrinal dont se plaint
aujourd’hui le Cardinal Ratzinger dans son interview à Radio Vatican.
Ecoutez :
« Pour que la foi
puisse réellement répondre aux défis de notre temps, il est important
qu'elle soit forte en elle-même, c'est-à-dire que la foi surtout dans le Christ
soit complète dans le sens où elle puisse comprendre que le Christ est
l'Incarnation du Dieu unique et le Sauveur de tous les hommes. Donc parmi les
préoccupations, il y a le grand problème du relativisme, de voir le
Christ Jésus comme l'un des révélateurs de Dieu au lieu de voir en Lui
réellement l'Incarnation du Fils de Dieu ».
On ne peut dire mieux.
Il y a un unique médiateur entre Dieu et les hommes : Jésus-Christ,
Fils de Dieu et vrai homme.
« Car il y a un seul Dieu et aussi un seul
médiateur entre Dieu et les Hommes, Jésus-Christ ,
homme, Dieu, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous : c’est là un fait attesté en son temps et c’est pour
en témoigner que j’ai été établi prédicateur et apôtre, je dis la vérité, je ne
mens pas, chargé d’instruire les païens dans la foi et la vérité ». On
reconnaît le style de Saint Paul dans sa première lettre à Timothé
(1 Tim. 2,5)
Par nature, les hommes sont
« enfants de colère ».
Par Lui, en Notre Seigneur, Fils
unique de Dieu, ils ont été « réconciliés avec le Père et ce n’est que par
la foi en Lui qu’ils peuvent avoir la hardiesse de s’approcher de Dieu en toute
confiance et de lui dire, chose unique et nouvelle : « Notre
Père ».
« Il lui a plu, en effet, de
réconcilier par Lui toutes choses avec Lui, soit celles qui sont sur la terre,
soit celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de la
croix ».
« Vous aussi qui étiez autrefois
étrangers et ennemis par vos sentiments et par vos mauvaises œuvres, il vous a
maintenant réconciliés par la mort de son Fils en son corps charnel pour vous
faire paraître devant Lui saints , sans tache et sans
reproche, si du moins vous demeurez fondés et inébranlables dans la foi, ne
vous laissant pas détacher de l’espérance de l’Evangile
que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature sous le ciel et dont
moi, Paul, j’ai été fait ministre ».
« A Lui a été donné tout pouvoir
au Ciel et sur la terre ». (Mt 28,18) Et en son nom tout genou devra fléchir au Ciel, sur la terre et aux enfers.
(Ph 2,10-11)
Nul ne va au Père sinon par Lui(Jn 14,6) et il n’existe aucun autre nom sous le Ciel par
lequel l’homme puisse se sauver. (Act 4,12). C’est le
discours de Saint Pierre.
« Ce Jésus est la pierre rejetée
par vous de l’édifice et qui est devenu la pierre angulaire et le salut n’est
en aucun autre nom… »
Il est la lumière qui illumine tout
homme qui vient en ce monde… Et quiconque ne le suit pas, marche dans les
ténèbres. « Qui n’est pas pour Lui, est contre Lui » (Mt 13,30) et
qui ne l’honore pas outrage aussi son Père qui l’a envoyé. C’est à Lui que le
Père a remis le jugement des hommes. Dès lors, celui qui croit en Lui échappe
au jugement, mais celui qui ne croit pas en Lui (par sa faute) a déjà été jugé puisqu’il n’a pas cru
au nom du Fils unique de Dieu : en Lui et au Père qui l’a envoyé.
Il est, de plus, le Prince de la
Paix. C’est ce que nous avons chanté la nuit de Noël. C’est l’objet du message
de Noël du Souverain Pontife. Lisez-le sur ITEM.
Oui,
il est le Prince de la Paix. Car les divisions, les conflits, les
guerres sont le fruit amer du péché dont l’homme ne se libère pas par sa seule
vertu, mais en vertu du Sang rédempteur de Notre Seigneur.
Quelle part, Notre Seigneur
Jésus-Christ peut-il avoir dans ces journées d’Assise,
à la prière des religions « non chrétiennes », de ses prochains
jours ? Aucune ! Car Il reste pour elles soit un « inconnu », soit une
« pierre d’achoppement », soit un « signe de
contradiction ».
L’invitation qui leur est adressée,
aujourd’hui encore, pour prier pour la paix suppose et laisse inévitablement supposer
–et c’est là le syncrétisme qui engendre le relativisme doctrinal- qu’il y a
des gens –les chrétiens – qui doivent s’approcher de Dieu par la médiation de
Notre Seigneur Jésus-Christ et en son Nom : « per
Christum Dominum Nostrum ». et d’autres - le
reste du genre humain - qui peuvent s’approcher de Dieu directement et en leur
nom propre, sans tenir compte du Médiateur de Dieu, Notre Seigneur
Jésus-Christ. Des hommes qui doivent ployer le genou devant Notre Seigneur
Jésus-Christ et d’autres qui en sont exemptés. Des hommes qui doivent chercher
la paix dans le Règne de NSJC et d’autres qui peuvent obtenir la paix en dehors
de son règne et même en s’y opposant.
La rencontre de prières de ses
prochains jours, comme de celles de
hier, à Assise et ailleurs, est la négation publique de la nécessité
universelle de la Rédemption. Pas moins.
Comme on comprend le cardinal
Ratzinger dans sa profonde remarque à Radio Vatican. Lisez la sur ITEM. Elle ne
peut être plus opportune !
Car Jésus-Christ n’est pas facultatif.
C’est bien ce que veut dire le cardinal. C’est la vraie foi et non la simple
bonne foi qui est la condition du salut pour tous, même pour les païens. Si
elle vient à manquer, il est absolument
impossible d’opérer son salut éternel (Hb 11,6).
Rien, donc, n’est plus important pour
les hommes que l’acceptation du Rédempteur et que l’union au Médiateur. C’est
affaire de mort ou de vie éternelle.
Voilà ce qui doit être dit clairement
en ces jours de la Nativité.
Voilà ce qu’a rappelé le Souverain
Pontife, dans son style poétique, la nuit et le jour de Noël. Voilà ce que
rappelle, à sa manière, dans son style doctrinal, le cardinal Ratzinger, dans
son interview à Radio Vatican.
Voilà ce qu’il faut dire au monde qui
a le plus grand besoin de l’entendre, lui qui sombre dans le plus profond
relativisme. Amen.