L’Episcopat Français et sa
communication :
cherchez l’erreur !
Premier acte : le fait : le livre de Duquesne sur Marie.
Marie, le dernier livre de Duquesne imprimé en juin, a été
diffusé tout l’été pour faire l’objet de recensions (le journal de 20h sur l’A2
en a même fait de la pub .) et être présent dans
toutes les librairies pour la venue du pape à Lourdes, le 15 août. J. Duquesne,
homme de presse, savait que le voyage papal allait susciter, dans tous les
media, des articles sur Lourdes et
Or ce livre est mauvais et il est méchant.
D’entrée de jeu l’auteur avour qu’il ne
veut pas faire œuvre de vérité mais « déconstruire » la
dogmatique mariale. Il veut aller - et, de fait, il y va - « à l’encontre de ce qui a été
présenté des siècles durant comme des vérités absolues,
« « vérités » qui ont nourri la foi et la prières (des fidèles).
Mais ces « vérités »-là n’étaient pas, quoi qu’on ait dit souvent,
fondamentales. Seules le sont l’Incarnation et
Quand on lit ces 227 pages on sent vers la fin la précipitation : le pape arrive. Le 15 août n’est plus très loin. Aussi les bourdes, les erreurs de transcriptions, l’embrouillamini des références qui témoignent d’un savoir pire qu’approximatif, augmentent au fil du texte. Tout est mal écrit, mal argumenté, trop court.
Juste quelques citations de la théologie duquesnienne qui descend largement en dessous du degré zéro du catéchisme de première année :
« On ne peut guère croire à la fois en l’Incarnation et en
la conception virginale. On ne peut guère croire à la fois en celle-ci et à ce
qu’écrit l’Epître aux Hébreux, c’est-à-dire que Jésus « devait se rendre semblable
en tout à ses frères » (p. 217).
« Pour que Jésus soit « vrai homme », il est
indispensable qu’il soit né d’un père humain et d’une mère humaine dans une
relation sexuelle normale, l’intervention de l’Esprit-Saint
n’étant pas charnelle ».(p.58)
« Et si l’idée de « conception virginale » a eu un
tel succès, c’est qu’elle a été propagée par des hommes qui avaient peine à
croire en l’Incarnation parce qu’ils méprisaient le corps, sous l’influence des
Grecs qui confondaient chair et animalité » (p 58)
« le fait de la conception de Jésus
sans intervention physique de Joseph n’est pas avéré, bien au contraire »
(p 58).
« on ne peut plus nier aisément
aujourd’hui qu’elle fut, au contraire, une mère de famille nombreuse »
Deuxième Acte : l’épiscopat français par
le président de sa commission doctrinale annonce qu’il va parler.
La première réaction au nom de l’épiscopat français s’est faite par
la bouche de Mgr Jean-Louis Brugès, en sa qualité de
président de la commission doctrinale de l’Episcopat Français. Elle fut
recueillie par le journal
« Ce livre important, publié dans une collection réputée pour son sérieux, [chez Plon ndlr], contient des affirmations qui méritent discussion. L’auteur se trompe sur quelques points. Mais nous ne sommes pas Rome et le Saint-Office. La note que nous préparons n’est pas une condamnation. C’est une réflexion critique. Pas plus, pas moins ».
Ainsi ce livre qui compile toutes les hérésies anti-mariales, et par le fait même agressant le Mystère central de l’Incarnation, est promu au rang de « livre important » ?
L’auteur se tromperait seulement sur « quelques points », alors que son livre est une parfaite négation de la foi catholique vécue et définie par l'Église ?
Ce livre ne mérite donc pas de « condamnation »…
Troisième acte.
L’année
du rosaire s’est terminée en octobre 2003. Les catholiques de France viennent
de recevoir la visite du Saint-Père, venu en pèlerinage à Lourdes. Nous nous
apprêtons à célébrer, le 8 décembre prochain, l’anniversaire de la proclamation
du dogme de l’Immaculée Conception (1854).
De
nombreux livres et articles ont été publiés dans ces occasions, souvent d’une
belle venue : ils auront nourri le peuple de Dieu. En revanche, deux
d’entre eux manquent gravement à la foi catholique : le livre de M.
Jacques Duquesne, « Marie » (Paris, 2004), et celui du père Dominique Cerbelaud,
« Marie, un
parcours dogmatique » (Paris, 2003) . Le premier,
par sa diffusion et la coïncidence de sa sortie avec la visite du Pape à
Lourdes, le 15 août, a même constitué aux yeux de beaucoup une véritable
provocation.
Dans le
style de la théologie scientifique, le livre du père Cerbelaud
ne fait, en réalité, que fournir le gros des arguments de la thèse de M.
Duquesne : les dogmes sur Marie seraient des inventions, nées dans
l’Église pour des motifs repérables de psychologie collective. Ces deux auteurs
ne parviennent plus à reconnaître dans le témoignage des Écritures les
fondements révélés des aspects mariaux de la foi catholique.
Depuis
toujours, l’Église a honoré
1. Marie
est vraiment « Mère de Dieu », puisque le Fils éternel de Dieu a reçu en elle son
humanité. L’Église célèbre ce mystère à Noël, le 25 décembre et le 1er janvier.
2. Elle
est « toujours
vierge »,
puisque Dieu avait choisi son cœur et son corps pour l’incarnation de son Fils,
l’Unique du Père. L’Église le rappelle en la fête de l’Annonciation, le 25
mars.
3. On
parle de son « Immaculée Conception », puisque, par la croix de son Fils, elle fut
préservée de cette fêlure originelle qui fait dissoner le cœur des hommes. Tel
est le sens de la prochaine fête du 8 décembre.
4. On
parle enfin de son « Assomption », parce qu’elle fut enlevée en son âme et en son corps
dans la gloire de Dieu, à l’issue de son existence terrestre. Marie, selon la
liturgie du 15 août, « brille déjà comme un signe d’espérance assurée » pour le peuple de
Dieu en pèlerinage. Elle est devenue l’image de l’Église à venir.
+ Mgr
Jean-Louis Bruguès, évêque d’Angers, président de
Le 23 novembre sort une longue note d’analyse doctrinale qui démonte pas à pas et de manière probante toutes les supercheries du livre de Duquesne. Nous ne pouvons la citer ici à cause de sa longueur et de sa technicité qui sont hors de notre sujet.
Premier Constat :
le communiqué ne colle pas avec son annonce
Relisez
l’annonce du communiqué telle que la faite Mgr Bruguès
en personne dans
Que s’est
il passé : quand il répond à
Deuxième
constat : Un communiqué publié pour rien.
Volontairement
ou pas… ou pire : par inconscience de l’essentiel ?
Le
communiqué publié ci-dessus est clair, exact ; il rappelle de manière
compréhensible par tout un chacun, la foi de l’Église en la matière. A ces
titres il mérite la gratitude des catholiques blessés par les fielleries injurieuses de Duquesne, et il s’offre comme un
moyen simple d’apostolat auprès des personnes peu formées à réfléchir sur le
contenu de la foi.
On pourra
cependant regretter l’absence de toute mesure canonique vis-à-vis de Duquesne
qui a objectivement défait de la foi catholique minimale : cette absence
de gouvernement authentiquement pastoral augure mal de l’avenir et des
récidives possibles, d’autant que Duquesne est coutumier du fait. On ne peut que
se demander si ce texte correspond moins à un acte posé par l’autorité propre
aux Evêques reçue lors de leur consécration, qu’à la nécessité de ‘rassurer’
les ‘mécontents’.
La
question se prolonge naturellement ainsi : ce texte si personne ne le
lit ? Quelles sont les revues diocèsaines
officielles qui l’ont retranscrit ? Si vous en connaissez merci de le
faire savoir ! Quels sont les évêques et les prêtres qui ont fait leur
travail de pasteur en le commentant à leurs fidèles… ?
On ne
sent pas du tout dans la publication de ce ‘bon’ communiqué la volonté minimale
de lui éviter de faire « plouf ». Comme si c’était un acte de
‘politique ecclésiastique’ (vis-à-vis des fidèles outrés par Duquesne ?
vis-à-vis de ‘Rome’ –on ne sait jamais- … ?) et non un acte vrai du
magistère épiscopal catholique : comment se fait il que sur le site internet officiel de l’épiscopat, il faille faire un vrai
parcours du combattant pour le trouver ? Il a disparu une semaine après sa
parution des actualités pour tomber dans les archives, et encore quand on
regarde la liste des communiqués y compris par la rubrique ‘archives’ pour le
trouver, on ne trouve rien ! On le trouve en cherchant au hasard ‘duquesne’ sur tout le site !
Y a-t-il
donc vraiment de la part de l’Episcopat –normalement les Evêques succèdent aux
Apôtres pour ‘proposer la foi’ comme ils le disent- une volonté d’expliquer
On peut
se poser d’autant la question que la liste des communiqués épiscopaux proposés
à tout venant révèle en soi ce que l’épiscopat juge prioritaire de faire
connaître de sa part : il n’y a aucun sujet touchant la foi dans son
contenu propre. Pourquoi non seulement la première place mais même une simple
place n’est-elle pas faite à ce qui relève de la première Mission spécifique de
l’Église Catholique de France ? Le Pape pendant ce temps là peut continuer
à s’époumonner en demandant une ‘nouvelle
évangélisation’…
Voici
donc la page des communiqués à la date du 27 janvier 2005 (et quand on cherche
communiqués archivés dans les archives… on retombe sur la même
page !) :
Conseil
d’Églises chrétiennes Déclaration des présidents du Conseil d’Églises
chrétiennes en France au sujet du 60e
anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz Birkenau. Le 20
janvier 2005
Catholiques
en France la nouvelle
revue mensuelle de
Les
Journées chrétiennes de la communication Message de Mgr J-M di Falco, président du comité permanent pour l’information et
la communication : Témoigner c’est communiquer ; chaque chrétien est
le premier média de Dieu. 10 janvier 2005
La mer
existe, on l’avait oublié Suite aux événements tragiques qui se sont déroulés en
Asie, Mgr Pierre Molères, évêque de Bayonne et
président du Comité épiscopal de
La
radio, une centenaire toujours jeune À l’occasion
des Journées chrétiennes de la communication programées
du 1° au 6 février, le diocèse de Chalons-en-Champagne
organise une exposition sur
la radio du 15 janvier au 6 février 2005 10 janvier 2005
Appel
à la solidarité Mgr
Louis Dufaux, évêque de Grenoble et Mgr Guy de Kerimel célébreront une messe à 10h30 le dimanche 9 janvier au centre
œcuménique Saint-Marc à Grenoble (4 janvier 2005) * Message de
Mgr Maurice de Germiny, évêque de Blois
qui part en Inde en Février 2005 (4 janvier 2005) La terrible
tragédie qui a précipité l’Asie du Sud et du Sud-Est
dans la mort, la douleur et le désespoir réveille notre solidarité et appelle à
rejoindre l’aide internationale + Mgr André Lacrampe, Archevêque de Besançon,
Président du Conseil national de la solidarité * Mgr Jean-Michel Di Falco, évêque de Gap : Epiphanie
2005 * KTO crée une chaîne de prière le dimanche 9 janvier de midi à minuit 30
décembre 2004
Union
européenne : adhésion de
Assemblée
plénière Synthèse de la 39e Assemblée plénière de
Assemblée
plénière Elections
au cours de l'Assemblée plénière de
Côte
d'Ivoire Neuf soldats français ont été tués. Déclaration
commune des présidents de Pax Christi-France et de
Justice et Paix-France 8 Novembre 2004
Assemblée
plénière Elections
au cours de l'Assemblée plénière de la conférence des évêques de France 6
Novembre 2004
3° constat :
pourtant quand l’épiscopat le veut, il sait communiquer !
La commission doctrinale de l’épiscopat français sait pourtant
intervenir au moment opportun quand elle juge un sujet grave. Apparemment
blasphémer publiquement
La commission doctrinale de l’épiscopat français a su se procurer le film pour le voir et diffuser son intervention avant qu’il ne soit projeté. Elle a organisé ou du moins collaboré, au sens ‘historique’ du mot, à une véritable campagne de lynchage dans tous les ‘relais’ ecclésiaux possibles et imaginables. Un évêque qui vient juste de prendre sa retraite, et qui avait érigé urbi et orbi la ‘liberté des fidèles’ comme grand principe de son action, a même pris la peine d’un communiqué qu’il a bien su faire diffuser, pour le déconseiller solennellement et des prêtres se sont vus ‘interpellés’ par lui pour avoir enfreint son « interdiction » (sic).
Quand l’Episcopat le veut, il sait donc se faire entendre !
Il y a évidemment au moins un diable dans la maison ‘Episcopat de France’ et peut être davantage, sinon de Judas, du moins de « Pierre en bas dans la cour en train de se chauffer » (Marc 14, 66.)
Héli Trottincas