L’épiscopat français en visite « ad limina » à Rome

 

 

 

L’épiscopat français, depuis la fin novembre 2003, jusqu’au mois de mars 2004, est en visite « ad limina » à Rome. C’est l’occasion pour les évêques de faire le point sur la situation de leur diocèse et de le présenter à Pape et aux différents dicastères romains. A cette occasion, ils sont reçus par les présidents des différentes Congrégations romaines et tout particulièrement par le Souverain Pontife qui leur adresse un discours.

Dans  nos « chroniques romaines » prochaines, nous porterons une attention particulière aux discours du  pape.

 

A) – Les évêques des provinces de Cambrai et de Reims.

 

C’est ainsi que le 28 novembre dernier, le pape Jean-Paul II a reçu en audience le premier groupe d’Evêques français des provinces ecclésiastiques de Cambrai et de Reims

 

Le pape centra son discours « sur le mystère de l’Eglise » et, dans cette lumière, il leur rappela « la mission »  de l’évêque qui est essentiellement une mission  de « communion », de « collaboration fraternelle ». Ce sont ses mots.  Et pour expliciter la chose, il leur dit entre autres : 

« Les Evêques sont sans cesse appelés à donner un témoignage fort de la communion apostolique, entre eux et avec l’ensemble du collège épiscopal autour du successeur de Pierre, travaillant dans une grande confiance mutuelle et prenant soin de ne rien faire qui puisse briser cette communion ni donner une éventuelle image négative aux fidèles, et plus largement au monde, restant sauf le respect des pouvoirs propres de chaque évêque sur le territoire diocésain et le pouvoir suprême du Pontife romain. Dans son action, dans ses prises de parole, dans ses décisions, chaque évêque engage d’une certaine manière tout le corps épiscopal et toute l’Eglise ; l’unité de l’église s’enracine dans l’unité de l’épiscopat et l’Eglise diocésaine, autour de son Pasteur, est l’image de l’Eglise, une et unie, car toutes les « Eglises particulières sont formées à l’image de l’Eglise universelle. De même, dans chaque communauté ecclésiale unie à son Pasteur, si petite soit-elle, est présente l’Eglise du Christ et elle trouve dans cette dernière son origine et la source de son apostolat ».

 

C’est bien !

Nous savons le désir,fortement  et nouvellement exprimé, par Rome en faveur de la messe tridentine.

 Nous nous souvenons, entre autres, des paroles écrites par le Cardinal Ratzinger dans son livre : « Voici quel est notre Dieu », à la page 291 : « Pour la formation de la conscience dans le domaine de la liturgie, il est important  aussi de cesser de bannir la forme de la liturgie en vigueur jusqu’en 1970 ». C’est clair.

Nous nous souvenons aussi de la messe tridentine célébrée par le Cardinal  Castrillon  Hoyos  à Rome , à Sainte Marie Majeure, le 24 mai 2OO3, et à ses paroles prononcées, qui sont dans la mémoire de tous…

Nous ne doutons pas que nos évêques sauront garder pleine « communion » avec Rome sur ce retour, dans leur diocèse,  de la mess tridentine.

 

Le pape n’a pas craint, non plus, de  parler aux évêques de la « légitime diversité »  dans leur diocèse. Ce point me parait important :

 

« Il convient de souligner que la communion n’est pas en contradiction avec la légitime diversité, qui permet  à chaque Eglise diocésaine d’avoir un visage propre, en fonction des pasteurs et des communautés qui la composent. Il serait dommageable que l’exercice de la communion devienne une entrave au dynamisme des différentes communautés locales, et d’une certaine manière en contradiction avec le sens même de la communion ». (O.R. 2décembre 2003 p.5 col. 3) 

 

Enfin le pape a rappelé aux évêques la nécessité de la vie surnaturelle pour bien accomplir leur fonction de pasteur :

 

« Dans le monde actuel, comme vous le faites apparaître dans vos rapports quinquennaux, votre mission est devenue sans aucun doute plus complexe et plus délicate, notamment en raison de la situation de crise à laquelle vous continuez à être affrontés, en grande partie  marquée par la fragilité spirituelle et pastorale, et par un climat social où les valeurs chrétiennes et l’image même de l’Eglise ne sont pas perçues de manière positive dans une société où règne souvent  une démarche morale subjective et laxiste. De même, vous êtes largement confrontés  à la raréfaction du clergé et des personnes consacrées. Cependant, quelles que soient les circonstances  apostoliques  qui sont les vôtres, pour que l’espérance du Christ ne cesse de vous habiter et guide votre ministère, je vous encourage… à demeurer attentifs à votre propre vie spirituelle, enracinant votre ministère dans une forte relation avec  le Christ, dans la méditation prolongée  de l’Ecriture et dans une intense  vie  sacramentelle.

(O.R. 2 décembre 2003 p.5  Col 1)

 

 

B) – Les évêques des provinces ecclésiastiques de Rouen et de Rennes.

 

Le samedi, 6 décembre 2003, le pape Jean-Paul II a reçu en visite « ad limina » les évêques des provinces de l’Ouest de la France, ceux de Rouen, Le Havre, Evreux, Bayeux, Coutances et Sées pour la province de Rouen, ceux de Rennes, Nantes, Vannes, Quimper, Saint Brieux, Angers, Laval, Le Mans et Luçon, pour la province de Rennes. Au cours de cet entretien, le Pape  a surtout abordé la question des vocation sacerdotales et de la formation des prêtres..

Il a surtout insisté sur le problème du manque de prêtre et comment y palier :

 

« Si les difficultés des jeunes d’aujourd’hui à répondre à cet appel sont multiples, il semble qu’on puisse  discerner trois raisons majeures.

La première difficulté est la crainte de l’engagement à long terme, parce qu’on a peur de prendre des risques sur un avenir incertain et qu’on vit dans un monde changeant où l’intérêt semble fugitif, lié essentiellement à la satisfaction de l’instant. C’est certainement un frein essentiel à la disposition des jeunes, qu’on ne pourra surmonter qu’en leur donnant confiance dans une perspective à la mesure  de l’espérance chrétienne. C’est tout l’enjeu du travail éducatif qui est assuré d’abord par la famille et par l’école, et qui s’accomplit également à travers les diverses propositions pastorales pour les jeunes : je pense particulièrement aux mouvements de jeunes, comme le scoutisme, aux aumôneries, aux divers lieux d’accueil qui leur sont proposés, où ils peuvent apprendre à faire confiance aux adultes, à la société, à l’Eglise, aux autres jeunes et à eux-mêmes.

 

« La deuxième difficulté concerne la proposition du ministère sacerdotal lui-même. En effet, depuis plusieurs générations, le ministère des prêtres a considérablement évolué dans ses formes ; il a parfois été ébranlé dans les convictions même de bien des prêtres concernant leur propre identité ; il a été souvent dévalué aux yeux de l’opinion. Aujourd’hui, les contours de ce ministère peuvent sembler encore flous, difficilement repérables par les jeunes et manquent de stabilité. Il importe donc de soutenir le ministère ordonné, de lui donner toute sa place dans l’Eglise, dans un esprit de communion qui respecte les différences et leur  vraie complémentarité ,  et non pas dans un esprit de concurrence dommageable avec le laïcat.

 

« La troisième difficulté, la plus fondamentale, concerne le rapport de jeunes avec le Seigneur lui-même. Leur connaissance du Christ est souvent superficielle et relative, au milieu de propositions religieuses multiples, alors que le désir d’être prêtre se nourrit essentiellement de l’intimité avec le Seigneur, dans un dialogue vraiment personnel, puisqu’il s’exprime d’abord comme le désir d’être avec Lui (cf Mc 3,14)  Il est clair que tout ce qui peut favoriser chez les enfants et chez les jeunes une découverte authentique  de la personne de Jésus et de la relation vivante avec Lui, qui s’exprime dans la vie sacramentelle, dans la prière et dans le service des frères, sera bénéfique à l’éveil des vocations. Qu’il s’agisse d’école de prière pour les enfants, de récollections ou de veilles de prière pour les jeunes, mais aussi de propositions de formation théologique et spirituelle adaptées aux jeunes, il y a là comme un terreau fertile et nécessaire, où l’appel de Dieu pourra germer jusqu’à porter du fruit. Veillez donc à ce que les divers services spécialisés qui concourent dans une étroite collaboration à nourrir la vie diocésaine, la pastorale familiale, la catéchèse, la pastorale des jeunes, soient ouverts généreusement à cette perspective des vocations, qui donne sens à leur action, grâce notamment aux interpellations et aux propositions des Services diocésains des Vocations, chargés de faire entendre à l’Eglise diocésaine, dans ses différentes composantes, l’appel du Seigneur aux vocations particulières de prêtres et de diacres, mais aussi de vocations à la vie consacrée ».(O.R. 9 décembre 2003 p4, col.4)..

 

 

Des informations importantes

 

Le  28 novembre 2003

 

L’Osservatore Romano du 9 décembre 2003 annonce que le pape Jean-Paul II a reçu les cardinaux Joseph Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et Francis Arinze, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

 

Nous attendons toujours la publication de ce « fameux » texte annoncé sur la discipline liturgique….

 

Son éminence le cardinal Tauran a été nommé, par le Saint Père, à de nombreuses Congrégations romaines. Notons.  Il a été nommé :

-         membre du Conseil des cardinaux et des évêques de la Section pour les relations avec les Etats de la secrétairerie d’Etat,

-         membre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi,

-         membre de la Congrégation pour les Eglises orientales,

-         membre de la Congrégation  pour les Evêques.