Le pape Jean-Paul II – la Famille « son caractère sacré »

 

Son discours à la Rote le 30 janvier 2003

 

A l’occasion de l’inauguration de l’année judiciaire du Tribunal de la Rote romaine, le Pape prononça, devant ces «éminents juristes, au cours de l’audience qu’il leur réserva – le jeudi 30 janvier 2003 – un discours sur la dimension surnaturelle de la famille, son « caractère sacré »

 

« Après m’être arrêté au cours des années précédentes sur la dimension naturelle du mariage, je voudrais aujourd’hui attirer votre attention sur le rapport particulier que le mariage des baptisés possède avec le mystère de Dieu, un rapport qui, dans l’Alliance Nouvelle et définitive au christ, revêt la dignité du sacrement » (O R n 6 du 11 février 2003 p 4 n 2).

Aussi rappela-t-il l’enseignement de St Paul aux Ephésiens.

 

« La lettre de St Paul aux Ephésiens relie directement le récit de la genèse à ce mystère (celui de l’alliance du christ avec l’Eglise) : §voici donc que l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme et les deux ne feront qu ‘une seule chair. Ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Eglise (Eph 5 22).

 

En conséquence, il rappela que l’amour conjugal est de soi « un amour fidèle ».

 

Il en donna le fondement : « c’est pourquoi la raison ultime du devoir d’amour fidèle n’est autre que celle qui est à la base de l’alliance divine avec l’homme Dieu est fidèle » (O R id 5)

 

Il rappela aussi d’une manière très heureuse que l’amour conjugal a une relation particulière avec le mystère de la rédemption.

« Dans chaque mariage est présent le mystère de la rédemption : celle-ci ayant lieu à travers une réelle participation à la croix du Sauveur, selon ce paradoxe chrétien qui lie le bonheur à la prie en charge de la douleur dans un esprit de foi » (O R idem).

 

De ce caractère sacré du mariage, le Pape tira une conséquence importante :

 

« il n’y a pas de place dans l’Eglise pour une vision purement immanente et profane du mariage, simplement parce que cette vision n’est pas théologiquement et juridiquement véridique » (O R id n 6).

Et parce qu’il en est ainsi , le Pape rappela à ces éminents juristes, chargés des problèmes matrimoniaux, « le caractère absolument transcendant de leur fonction, le lien qui l’unit de façon réel  à l’économie du Salut ».

 

Ainsi que :

 

« l’obligation formellement imposée au juge par le can 1676, d’encourager et de chercher attentivement la consolidation possible du mariage  et la réconciliation » (or n6).

 

Enfin et d’une manière générale :

 

« tous doivent garder à l’esprit qu’ils sont confrontés à un domaine qui touche le salut des âmes »

 

Il rappelle également que c’est- de fait- « la perte de vue entre les contractants de ce qui implique dans la célébration du mariage chrétien, le caractère sacré de la famille, aujourd’hui très fréquemment ignoré dans sa signification profonde, dans sa valeur intrinsèque surnaturelle et dans ses effets positifs sur la vie conjugale », qu’ explique la crise profonde actuellement le mariage et la famille » (or id n2).

 

Aussi « pour retrouver de façon effective la vérité dans ce domaine (du mariage), il faut redécouvrir la dimension transcendante qui est intrinsèque à la pleine vérité sur le mariage et sur la famille, en surmontant  toute dichotomie tendant à sépare les aspects profanes es aspects religieux, comme s’il existait deux mariages : l’un profane et l’autre sacré » (O r id3)

Et de citer - - alors la très belle Encyclique de Léon XIII  « areanum divinae sapientiae » et surtout de s’en inspirer.

 

« Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.

L’image de Dieu se trouve également dans la dualité homme-femme et dans leur communion inter- personnelle. C’est pourquoi la Transcendance est contenu dans la nature même du mariage, car elle l’est dans la distinction naturelle entre l’homme et la femme, dans  l’ordre de la création. Etant une « seule chair » l’homme et la femme que ce soit dans leur assistance réciproque ou dans leur fécondité, participent à quelque chose de sacré et de religieux, comme le souligne bien, en se référant à la conscience des peuples antiques sur les noces, l’Encyclique de mon prédécesseur Léon XIII.

 

Enfin le Pape souligna les conséquences néfastes de la désacralisation du mariage.

 

« la crise sur le sens de Dieu sur le sens du bien et du mal moral est arrivée à obscurcir la connaissance des points capitaux du mariage lui-même et de la famille qui se fonde en lui »…

l’éloignement de Dieu implique en soi une déshumanisation proportionnée de toutes les relations familiales . (or n3)