La mort de sœur Lucie de Fatima.

 

 

 

Correspondance Europénne, du 20 mars, n° 128, donne deux  bons papiers sur le décès de sœur Lucie de Fatima et sur la canonisation de François et de Jacinte Marto.

 

«  Dans l’après-midi du dimanche 13 février, au monastère des carmélites de sainte Thérèse de Coïmbra, au ¨Portugal, est morte, à l’age de 97 ans, sœur Lucie de Jésus dos santos, la dernière des trois jeunes bergers à qui, en 1917,  Notre-Dame était apparue à Fatima.

 

Née en 1907, dans le village d’Azljustrel, près de Fatima, après les apparitions mariales, sœur Lucia était entrée, en 1921, à l’âge de 14 ans , au monastère de Vilar di Oporto. En octobre 1928, elle avait prononcé ses vœux temporaires et, le 3 octobre 1934, ses vœux perpétuels. En 1948, elle était entrée au Carmel de Sainte Thérèse d’Avila de Coïmbra, prenant le non de sœur  Marie Lucia de Jésus et du Cœur immaculé. Sa vie , depuis lors, a été caractérisée par l’enfouissement et la prière  et fut favorisée par d’autres apparitions de la Vierge.

 

Avec la mort de la dernière des voyantes de Fatima, et après la publication, en mai 2000, de la troisième partie du secret, cet événement, qualifié par certains et non sans justesse, le plus important du siècle à peine écoulé, semble avoir eu sa conclusion définitive, et pouvoir désormais être considéré comme un fait définitif remis à l’histoire.

 

Mais en est-il vraiment ainsi ? Ou cet événement n’est-il pas  plutôt encore entouré d’une auréole de mystère ? De l’avis de sœur Lucia, la vision de Fatima « concerne surtout la lutte du communisme athée contre l’Eglise et les chrétiens et décrit la souffrance indicible des victimes de la foi au XXe siècle » (cf. « L’Osservatore Romano » , 14-15 février 2005). Si le communisme, dans sa forme primordiale qu’est la dictature du prolétariat, réalisée au travers de la construction de l’URSS et de ses Etats satellites, semble défunt après l’écroulement du Mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l’Union soviétique en 1991, on ne peut oublier que son essence, le relativisme philosophique et moral, s’est répandu plus encore en Occident paradoxalement, depuis les événements  en question et peut-être même à cause d’eux. En d’autres termes, si le cancer communiste était précédemment confiné et circonscrit dans les murs du Kremlin et si l’Occident faisait bonne garde à ses frontières, avec l’écroulement de ces murs, il a dispersé ses métastases en sein du monde libre qui, entre-temps, confiant en l’apparente défaite de l’ennemi, a abaissé ses défenses psychologiques. Que penser, par exemple, des réformes radicalement anti-chrétiennes mises  en œuvre en Espagne par le socialiste Zapatero, au mépris des protestations de l’Eglise et de la population chrétienne ?  ou encore de la nouvelle intransigeance laïciste s’exprimant au sein de la législation ecclésiastique française ou dans les sentences qui, telle celle du tribunal de Stockholm à l’encontre du pasteur Ake Green, heureusement revue en appel, condamnent les religieux en ce qu’ils osent stigmatiser le vice contre nature et prêcher leur foi ?

Et si le message de Fatima concerne, comme l’affirmait sœur Lucia, « l’indicible souffrance des victimes de la foi », comment ne pas penser à ceux qui, de la Chine communiste au sous-continent indien en passant par les pays musulmans, sont encore aujourd’hui férocement persécutés à cause de leur foi en Jésus-Christ ?

Peut être l’invitation de l’Ange, faite lors de la dernière des visons des trois bergers, celle qui a été révélée officiellement par le Saint-Siège en mai 2000, qui posait comme condition à la rémission du châtiment : « Pénitence, Pénitence, Pénitence » n’a-t-il pas été pleinement et universellement observé.

 

La troisième partie du secret, avec son ton apocalyptique décrivant un évêque vêtu de blanc et d’autres évêques , prêtres, religieux et religieuses et simples laïcs qui, arrivés au sommet d’une montagne, sont mis à mort par un groupe de soldats concerne-t-elle des événements déjà advenus, comme le soutiennent certains, ou est-elle encore actuelle ?

 

Les prophéties, on le sait , sont toujours porteuses de mystère et, en leur sein, les éléments temporels ne sont jamais clairs et se mélangent souvent. Ce qui est sûr, c’est que le message de Fatima se conclut par une promesse solennelle : « enfin, mon Cœur immaculé triomphera ». Cette promesse, bien évidemment, ne s’est pas encore réalisée. Elle est, sinon chronologiquement, du moins logiquement, imminente. Devant ce mystère, le cœur d’un catholique doit se mettre dans la perspective  du psalmiste : « Expectans expectavi ».

(CE du 20 mars n° 128)

 

La canonisation des deux petits bergers de Fatima : Fançois et Jacinte Marto.

 

«  L’épiscopat de  Leiria-Fatima, au Portugal, a annoncé  la conclusion du procès diocésain de canonisation des bergers Francisco et Jacinta Marto, témoins, avec sœur Lucia, des apparitions de 1917 de la Vierge Marioe à Fatima.

 

« Je peux affirmer que, le 19 février, a été remise la Positio en vue de la canonisation de Francisco et Jacinta Marto », a déclaré Mgr Serafin Ferreira e Silva, évêque de Leira-Fatima, au cours de la célébration liturgique des bienheureux Francisco et Jacinta Marto, dimanche 20 février au sanctuaire de Fatima, selon l’agence « Ecclesia ».

 

Le prélat a également affirmé espérer que « le pape Jean-Paul II pourra déclarer la canonisation des bienheureux Francisco et Jacinta », processus qui connaît des étapes décisives au Vatican et se conclut par la Position Super Miraculum.

Au terme de la célébration, Mgr Ferreira e Silvza a expliqué que la clôture de la Positio « indique que le procès documentaire est achevé, traduit en italien, définitivement clos et remis  à son Eminence le Cardinal Préfet de la Congrégation pour la cause des saints. A partir de ce moment, il sera soumis à l’avis de jurys de cardinaux et de médecins. La sentence finale est ensuite la décision du pape ».

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La date choisie pour la célébration  - le 20 février – célébration qu’est  déroulée pour la cinquième fois au sanctuaire de Fatima, est liée au fait qu’elle constitue le Dies natalis ou l’anniversaire de la mort de la bienheureuse Jacinta Marto, qui acheva son pèlerinage terrestre le 20 février 1920 à l’hôpital D. Estefania de Lisbonne après une longue et douloureuse maladie offrant toutes ses souffrances pour la conversion des pécheurs, la paix dans le monde et le Saint-Père.

 

Franscisco et Jacinta ont été proclamés bienheureux par Jean-Paul II au cours d’une cérémonie qui s’est tenue à Fatima le 13 mai 2000, en l’anniversaire de la première apparition mariale dans cette localité du Portugal. » (CE 20 mars n° 128