De l’agence Zénit (agence officieuse du Vatican) ce 28.02.05
L’eugénisme de Auschwitz à nos jours
Des programmes de mort
qui touchent les enfants à naître et les nouveaux-nés
ROME, lundi 28
février 2005 (ZENIT.org) - Le sujet de
la vulnérabilité de la vie humaine a été mis en évidence début février à
l’occasion de deux commémorations importantes. En Pologne, le 60ème
anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz nous a
rappelé encore une fois les horreurs du programme d’extermination du Régime
Nazi. Et en parallèle, aux Etats-Unis, les groupes pro-vie
ont organisé des rencontres pour rappeler la décision de
« Trente-deux
ans après, le mal inhérent à la sentence Roe contre Wade persiste, et le sang des innocents continue à souiller
notre Constitution », a déclaré le cardinal William Keeler
dans son homélie du dimanche 23 janvier, dans
La massacre
de vies innocentes continue à un rythme toujours plus soutenu dans différentes
parties du monde.
Les détails de
ces délits ont été rapportés dans une étude publiée par le Dutch
Journal of Medicine, qui parle aussi de la
suppression d’enfants atteints de la spina-bifida.
Selon un sondage, entre 15 et 20 nouveaux-nés handicapés sont supprimés chaque
année, par des médecins hollandais, mais la plupart de ces cas ne sont pas
soumis à l’attention de l’opinion publique, selon
La coutume
hollandaise d’éliminer des enfants déformés a été rapportée aussi dans
l’article du Telegraph de Londres du 26 décembre. Eduard Verhagen, chef du service
de pédiatrie à l’hôpital Groningen, a pris la défense de ces pratiques,
soutenant que le fait d’administrer du poison à ces enfants était un « choix
humain » qui leur évitait la contrainte de la souffrance. Verhagen
a affirmé que le gouvernement hollandais était en train d’élaborer des normes
pour permettre aux médecins de pratiquer l’euthanasie sur des enfants.
Mais l’évêque
catholique de Groningen, Wim Eijk, a rappelé dans le
quotidien britannique qu’il ne relève pas des compétences de l’Etat d’autoriser
des médecins à mettre fin à la vie des enfants, n’étant pas en mesure de
décider de leur propre mort.
« C’est un
cauchemar darwinien et une grave violation des lois de Dieu, a déclaré un porte-parole
de l’évêque. Cela signifie dépasser des limites que l’on considérait jusqu’à
aujourd’hui infranchissables : l’euthanasie pour les enfants, dans des
circonstances qui font qu’on ne peut obtenir le consensus des intéressés. C’est
un terrain dangereux qui pourrait amener les médecins à s’approprier le droit
d’imposer la vie ou la mort, et cela pourrait devenir un motif pour l’étendre à
tous ».
Les inquiétudes
à propos d’un nouveau relâchement des normes sur l’euthanasie ont été
confirmées dans un reportage du British Medical
Journal du 8 janvier. Une enquête triennale, commissionnée par
La loi qui
réglemente l’euthanasie ne fait pas savoir expressément si le patient doit
avoir une condition physique ou mentale précise, mais elle dit seulement que le
patient doit être en train de « souffrir d’une façon désespérée et
insupportable ». Mais en 2002,
Jos Dijkhuis, le professeur de psychologie clinique qui a
dirigé l’enquête, a affirmé: « Nous tenons compte du fait que le devoir du
médecin est de réduire la souffrance. Cependant, nous ne pouvons pas prévoir
l’exclusion de ces cas. Nous devons regarder plus loin pour voir si nous
pouvons mettre une limite, et si c’est le cas, voir de quelle façon ».
Toutefois, le rapport reconnaît que les docteurs ne sont pas suffisamment
spécialisés dans ce domaine.
L’article cite Henk Jochemsen, Directeur du Lindeboom Institute for Medical Ethics, qui s’oppose à
l’euthanasie. Selon ce dernier, il y aurait dans le rapport des signes
dangereux : « en tant que société nous aurions le devoir de dire aux personnes
qui ont le sentiment que leur vie n’a plus d’intérêt : c’est juste et c’est
mieux que tu t’en ailles ».
D’autres
déclarations récentes semblent nous faire revenir à des projets dignes des
programmes nazis pour l’amélioration de la qualité de la race. « Si tu as prévu
d’avoir un enfant, tu dois avoir le meilleur enfant qui existe », a affirmé
Julian Savulescu lors d’un séminaire l’année dernière
à l’Université de Melbourne en Australie.
D’après un
reportage paru le 16 novembre dans le quotidien The
Age, Savulescu, professeur à l’Université d’Oxford,
et au Murdoch Children's Research Institute,
a invité les parents à utiliser les technologies génétiques pour obtenir le «
meilleur » enfant possible.
Savulescu a
prédit qu’un jour les parents pourront utiliser ces techniques pour
sélectionner des traits de caractère et autres caractéristiques. Il a
recommandé aux parents d’opérer leurs choix sur la base de ce qui peut être «
la meilleure opportunité pour leur propre enfant ».
En Grande
Bretagne, une ex présidente de l’association du planning familial, Mme
Flather, a souhaité que les pauvres cessent d’avoir
beaucoup d’enfants, selon le Times du 5 décembre. Mme Flather,
actuellement directrice de
Aux Etats-Unis,
la pratique de la sélection des embryons dans le but d’éliminer ceux qui
présentent des défauts génétiques attire de plus en plus de partisans. Dans un
reportage du Wall Street
Journal du 23 novembre, on apprend que les gens ont de plus en plus recourt à
cette technique car le service sanitaire public couvre la plus grande partie
des dépenses. Le diagnostic génétique préimplantatoire (DPI) peut coûter de
3000 à 4000 euros, en plus de la fécondation in vitro (FIV) qui coûte environ
6000 euros.
Environ 1500
enfants dans le monde sont nés grâce au DPI, selon Yury
Verlinsky, directeur du Reproductive Genetics Institute de Chicago. «
Le DPI est en train de faire un boom », a ajouté William Kearns,
directeur du Shady Grove Center
for Preimplantation Genetic
Diagnosis de Rockville,
dans le Maryland.
En Ecosse, les
couples pourront bientôt recourir aux techniques de DPI, grâce au service
sanitaire national, annonçait le quotidien Scotland on Sunday le 19 décembre
dernier. Grâce à cette technique de diagnostic préimplantatoire, depuis qu’elle
a été introduite, les médecins de
Cette requête a
été fortement critiquée par Ian Murray, directeur de
« Il y a 60
ans, on condamnait des docteurs nazis pour eugénisme, a rappelé Murray. Et le
diagnostic préimplantatoire n’est rien d’autre qu’une application moderne ».
Un
éditorialiste du quotidien Scotsman du 27 décembre, Dec Katie Grant a souligné que
« L’idée
d’éliminer des défauts au moyen de la procréation c’est de l’eugénisme pur et
dur, nous dit Grant, et nous ne rendons service ni à la société, ni à
nous-mêmes, en employant des euphémismes pour cacher notre embarras face aux
connotations négatives de l’eugénisme depuis Hitler ».
Utiliser le
génie de l’homme pour aider des personnes à mieux vivre est un objectif digne
de louanges. Mais « est-il juste que les être humains se prennent pour des
créateurs puis des exécutants » ? Bien qu’erronée, cette technique se répand à
une vitesse phénoménale. n ZF05022808