« Eglise
Saint-Eloi » à Bordeaux »
A - Et d’abord les derniers faits
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Le Conseil
d’Etat a rejeté le recours de l’association « Eglise Saint-Eloi » qui fait
célébrer depuis 2002 des messes traditionnelles dans ce lieu de culte
historique de Bordeaux en dépit de deux décisions de justice contestant la
convention mettant cette église à sa disposition (Présent des 11, 12,
13, 18 et 24 décembre 2002 et du 29 avril 2004).
C’est Gilles
Savary, élu PS de la ville, qui a fait connaître cet arrêt rendu le 2 mars mais
dont il a reçu seulement la copie mardi dernier. Il avait saisi en mars 2002 le
tribunal administratif de Bordeaux en demandant l’annulation de la délibération
municipale attribuant cette église du XIIIe siècle à cette association « proche
de
« Rien ne s’oppose désormais à ce que la double décision de rejet du
tribunal administratif de Bordeaux du 20 décembre 2002 et de la cour
administrative d’appel du 27 avril 2004 ne soit exécutée par les voies de droit
à la disposition des pouvoirs publics », indique dans un communiqué Gilles Savary, député européen et
ancien président du groupe PS au conseil municipal de Bordeaux. « Nous attendons du gouvernement qu’il
ordonne à la préfecture d’exécuter ces décisions de justice en application de
la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat»,
ajoute t-il.
C’est en
janvier 2002 que la mairie de Bordeaux, dont Alain Juppé était à l’époque le
premier magistrat, avait mis pour huit ans cette église située en plein centre
historique à la disposition de cette association, en échange de quoi cette
dernière
s’engageait à rénover le bâtiment et à l’animer culturellement (ce qu’elle a
fait largement dans un esprit de réhabilitation authentique).
L’opposition
socialiste à la municipalité et l’archevêché de Bordeaux – lequel considère
être toujours l’affectataire des lieux malgré l’état d’abandon où il avait
scandaleusement laissé le bâtiment – avaient obtenu à deux reprises un jugement
mettant en cause la délibération du conseil municipal.
L’association
avait alors engagé un recours en cassation devant le Conseil d’Etat.
Rappelons que
l’église Saint- Eloi, classée depuis 1921, était sans curé depuis 1973 et avait
été abandonnée
en 1981 au
pillage et au vandalisme de sans-papiers turcs, kurdes et autres. Après des
travaux de restauration, de nettoyage et de réaménagement de
municipaux
(archives), preuve de sa désaffection attestée du reste par un avis préfectoral
de 2001 (contesté par les socialistes et l’évêché). Arguant du fait que la
municipalité n’avait pas les moyens d’entretenir cet édifice très délabré,
Alain Juppé
l’avait donc mis à la disposition de l’association Saint-Eloi en vue de la
rendre à sa destination originelle. Mais l’évêché, qui n’avait rien trouvé à
redire au squat dévastateur des sans-papiers étrangers et à l’affectation de
l’église au
service des archives municipales, ne supporte pas aujourd’hui l’usage
respectueux et religieux du lieu par les « sans-papiers de l’Eglise » : plutôt
des archives que des traditionalistes !
RÉMI FONTAINE (Présent n° 5802 jeudi 3& mars 2005)
B -Et maintenant mon commentaire.
C’est très bien
ainsi. Oui ! C’est très bien ainsi.
J’ai toujours
pensé que Mr l’abbé Laguérie et son confrère, Mr l’abbé Héry ne gagneraient pas
ce procès. Ils ne pouvaient pas le gagner. La loi de 1905 est contre leur « occupation », absolument contre.
Elle est formelle : seul l’évêque, - son clergé et les fidèles, du moins
ceux qui sont en communion avec lui –
est affectataire des églises construites
avant 1905. (Pour les autres églises construites après, le fondement juridique
d’occupation est différent. C’est le simple titre de propriété qui joue en ce
cas. Ce qui n’est pas pour les églises
construites avant 1905 qui sont les propriétés de l’Etat, des communes…)
C’est la loi de
1905. C’est comme cela.
Cette église de
Saint Eloi, malgré son abandon pratique par l’archevêché, n’a jamais été « désaffectée », aucune
procédure administrative n’a jamais été diligentée en ce sens. C’est le seul
problème que les tribunaux ont pris en considération.
Et, sous un
certain rapport, c’est heureux. Et, quitte à surprendre, je dirais,
volontiers, qu’il est même grandement heureux que Mgr
Ricard ait fait valoir son droit devant
les diverses juridictions de l’Etat. Il le fallait. Il le fallait, tout
particulièrement, à l’heure, où de nombreuses églises se vident et où, au même
moment, une religion islamique
s’implante en France… une « intrusion » pourrait toujours être à craindre…On sait que la chose
ne serait pas tolérée… La loi de 1905 protège vraiment les droits de
l’affectataire des lieux. Oui,
réaffirmer le droit de l’affectataire, en une telle période, était une
bonne chose pour l’épiscopat français.
C’est la
première chose qu’il faut dire.
Et c’est la
raison pour laquelle les autorités de
Toutefois, les
abbés de Bordeaux ont bien fait
d’entreprendre cette action. Ils avaient des éléments qui pouvaient les en
décider, les en convaincre. L’affectataire, manifestement, n’avait pas respecté la finalité de
l’affectation des lieux : le culte
catholique. Ce fut , du reste, l’argument avancé, auprès des instances
juridiques, par nos confrères de Bordeaux et de leur avocat. Mais manifestement
l’argument n’a pas été retenu….Il le devait cependant…Quel lien y a-t-il entre
le culte catholique et la conservation des archives ? Ce que, de fait,
était devenue l’église Saint Eloi. Personne ne s’en inquiétait… De plus, ils ont même eu en mains un titre d’occupation
juridique des lieux…celui signé par le
maire de Bordeaux qui fut Premier Ministre. La loi, il doit connaître…
Ce bail a permis que démarre l’affaire : « l’occupation ».
Et puis qui
n’ose rien, n’ a rien….Cela, on a du mal à le comprendre dans un « bureau ». Le droit n’est pas tout, ne
règle pas tout dans la vie. La preuve…
Ils sont donc
dans les lieux. Et ils y sont pour longtemps encore…
Malgré le désir de Gille Savary, l’élu PS de la
ville, de les voir « expulsés », je doute que les forces de l’ordre
interviennent pour les déloger… Elles pourraient difficilement le faire sans l’avis de
l’archevêque et je pense que l’archevêque, son droit reconnu, en restera là, quelles que soient les agitations de son
vicaire général.
De plus, donner
cet ordre aurait quelque chose de très odieux
à un moment où la chose est fortement médiatisée…Hier, précisément, FR3
et d’autres médias, « Sud-Ouest » ont parlé de l’ « affaire ».
De très belles photos ont été prises. Il faut savoir que Saint Eloi est
vraiment une très belle église…Demain, tout une émission sera faite sur la
restauration des orgues… On ne peut plus
exclure l’abbé Laguérie, l’abbé Hery et leur
communauté…Psychologiquement, ce serait une grave faute…Il n’y a guère
que les autorités de
Toute l’affaire
est maintenant entièrement et uniquement dans les mains de Mgr Ricard.
Et cela
est très heureux…pour nous.
Que va-t-il se
passer ?
Mgr Ricard
va-t-il chasser la communauté de Saint Eloy ? J’en doute fort. Ce serait,
vous dis-je odieux…Surtout à un moment où les flasches de l’actualité montrent
le travail énorme réalisé. Demain gros plan sur l’orgue…
Les abbés Laguérie
et Héry vont -ils donner l’ordre à la communauté de fidèles de partir. Vous les voyez monter en chaire et
dire : « Mes bien chers frères, les instances juridiques nous ont
donné tort…Il faut partir… ». A d’autres ! Ils seraient hués…comme le
fut, hier, Mr l’abbé de Cacqueray. A
juste titre ! Il reste dans les lieux. A tout coup.
L’archevêque ne
peut accepter le « statu quo ». Ce serait la pire des situations.
Que va-t-il se
passer ?
Il va nécessairement se retrouver
« discrètement » autour d’une table avec nos abbés. Et la
conversation va s’engager et une
solution « canonique » va nécessairement être trouvée…
Elle sera au
bénéfice de l’Eglise…toutes tendances confondues…. Et je ne suis pas prophète.
Et voilà
pourquoi il ne fallait pas que l’autorité actuelle de
Optimiste ?
Toujours.
Abbé Paul
Aulagnier