Le décès du Souverain Pontife :
Jean-Paul II
L’Eglise de Rome et son évêque.
On
a donc annoncé le décès du pape Jean-Paul II, hier, le deux avril, vers 21h37.
C’est
l’heure de la prière. Je suis allé
faire, dans mon oratoire, en ce samedi, un chemin de Croix à son intention pour
le repos de son âme, en méditant le texte du chemin de croix du Vendredi Saint
dernier, composé et lu par le cardinal Ratzinger que je trouvais dans l’Osservatore Romano, en langue française, de cette
semaine.
Il
a donc paru devant son « Seigneur et Maître », lors du chant des
premières Vêpres de la fête qu’il institua : la fête de
Méditons
alors les belles paroles de saint Jean dans sa première épître, au chapitre 5,
versets 4 à 10 que l’Eglise utilise
comme Epître de cette messe. Elles sont belles : « Frères bien-aimés,
tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde, et la victoire qui a vaincu
le monde, c’est notre foi.. Qui est le vainqueur du
monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui qui
est venu par l’eau et pas le sang, Jésus-Christ, non pas avec l’eau seulement,
mais avec l’eau et le sang ; et c’est l’Esprit –Saint qui rend ce
témoignage : que le Christ est la vérité. Car ils sont trois à rendre
témoignage dans le ciel : le Père, le Verbe et l’Esprit-Saint ;
et les trois ne font qu’un. Et ils sont trois à rendre témoignage sur
terre : l’Esprit, l’eau et le sang ; et les trois ne font qu’un. Si
nous recevons le témoignage des hommes,
le témoignage de Dieu est plus grand. Car le témoignage de Dieu, qui est plus
grand, le voici : il a rendu témoignage au sujet de son Fils. Qui croit au
Fils de Dieu possède en soi le témoignage de Dieu ».
Ces
paroles nous ont fait penser aux paroles que le Saint-Père adressait aux
jeunes, le dimanche des Rameaux : « …il y a maintenant vingt ans, sur
cette place, ont commencé les Journées mondiales de
Très
chers jeunes ! Au mois d’août prochain la rencontre mondiale de la
jeunesse aura lieu à Cologne, au cœur de
l’Allemagne et de l’Europe. Dans la
magnifique cathédrale de cette cité, on vénère les reliques des saints
Mages qui sont pour cela devenus dans un certain sens nos guides vers ce
rendez-vous.
Ils
sont venus d’Orient pour rendre hommage à Jésus et ont déclaré :
« Nous sommes venus pour
l’adorer » (Mt 2 2). Ces paroles, si riches de
signification, constituent le thème de votre itinéraire spirituel et
catéchétique vers
Aujourd’hui,
vous adorez
Oui !
Il faut prier pour lui, il a eu, en tant que successeur de Pierre, tant de
responsabilités sur les épaules, il a du assumer tant et tant de décisions, il
a pris tant d’initiatives « nouvelles » en matière œcuménique, en
matière de relations entre les religions, je pense à Assise, mais aussi à sa
présence dans
Je
retiendrai, dans l’immédiat, les efforts soutenus qu’il a manifesté avec les
dicastères romains, pour la restauration
du culte eucharistique et éradiquer les abus liturgiques qui se sont
introduits, pour le grand malheur des fidèles,
dans la vie eucharistique des églises. A-t-il réussi ? Il est
encore trop tôt pour le dire. Il a voulu également, timidement,
faiblement, mais réellement, je crois, le retour, sur les autels de la
chrétienté, de la messe dite de Saint Pie V. Il aurait pu la
dire lui-même, cela eut été une véritable affirmation. Il n’a pas vraiment réussi. Mais il y a,
mystérieusement, en cette affaire, tant d’oppositions. C’est que le modernisme se cache toujours dans les
rouages de l’Eglise et de son gouvernement.
Une
récente interview du cardinal Medina dans «
Il
faut retenir l’affirmation du cardinal.
On
lui pose la question du retour de
Je
pense que cette restauration et du culte catholique et de la messe dite de
Saint Pie V sera l’œuvre, vraiment nécessaire, du prochain pontificat.
Oui,
il faut prier pour notre pape.
Il
faut prier pour le prochain « Conclave » qui va se réunir dans quelques jours pour élire le
nouveau pape, successeur de Pierre, le « Vicaire du Christ ».
Le
pape est élu par les cardinaux, réunis
en « conclave ». Les cardinaux sont les électeurs du pape parce
qu’ils sont « curés de Rome ».
C’est pourquoi tous les cardinaux sont nécessairement « titulaires »
d’une église à Rome. C’est parce qu’ils sont « curés de Rome » qu’ils
sont les électeurs du pape qui est, de droit, l’évêque de Rome
Il
faut en profiter aussi pour se rappeler
l’enseignement de l’Eglise sur le Pontife Romain, sur l’évêque de Rome.
Ce
rappel est d’autant plus nécessaire que beaucoup d’erreurs sont dites
aujourd’hui.
C’est
ainsi que le journaliste Henri Tincq vient d’écrire
dans le « Monde » que le Pape n’est « que » l’évêque de
Rome. Ce propos se veut « réducteur », peut-être méprisant.
Mais il est faux et Tincq se trompe…
C’est
précisément toute la grandeur du pape d’être l’évêque de Rome.
C’est
précisément parce qu’il est « l’évêque de Rome » qu’il est le
Souverain Pontife et qu’il a un pouvoir
de juridiction suprême sur toute l’Eglise. C’est le Christ lui-même qui a bâti
son Eglise sur Pierre : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai
mon Eglise »(Mt 16 16).
C’est précisément le Christ Seigneur qui a remis à Pierre et à ses successeurs
la plénitude de juridiction sur
l’Eglise., lorsqu’il lui dit « Pais mes agneaux, pais mes brebis » (Jn 21 15) Or Saint Pierre
a donné « son beau témoignage de foi », sous Néron, à Rome et
c’est sur son tombeau que s’est
construite l’Eglise, celle voulue par le Christ. Les successeurs de Pierre sont nécessairement
« évêque de Rome » avec la plénitude de juridiction sur l’Eglise.
C’est ce qui fait toute la grandeur de
Rome. Rome est Rome, c’est-à-dire « Mère et Maîtresse »de toutes les
églises parce qu’elle garde le tombeau
de Pierre.
Il
faut aussi insister sur cette juridiction universelle du Pontife Romain sur
toute l’Eglise.
Comme
le résume très bien le Père Berto :
« Il est de foi définie au Concile du
Vatican :
Que
le Pontife romain possède par institution divine plus qu’un
office de surveillance (inspectionis) ou
d’orientation générale (directionis), une pleine
et suprême puissance de juridiction, et non seulement dans les choses qui
touchent la foi et les mœurs, mais dans ce qui se rapporte à la discipline et
au gouvernement de l’Eglise ;
Que
de cette puissance de juridiction, le Pontife romain ne possède pas seulement
la part principale , mais toute la
plénitude ;
Enfin
que de sa nature cette juridiction est ordinaire et immédiate, sur toutes les églises particulières et sur chacune
d’elles, sur tous les pasteurs et tous les fidèles et sur chacun d’eux.
Et
le père Berto, très heureusement en conclut :
« Une juridiction ordinaire et immédiate, c’est précisément une
juridiction épiscopale ». Il serait bon que Tincq
le lise ou se souvienne de son catéchisme…
Précisons
encore, poursuit le Père Berto : « Le degré
pontifical de juridiction ne tire pas sa prééminence du fait que l’Evêque de
Rome aurait sur les fidèles du diocèse de Rome un pouvoir plus étendu que les
autres évêques sur les fidèles de leurs diocèses respectifs ; ni davantage
du fait que l’Evêque de Rome aurait sur les autres évêques et sur eux seuls un
pouvoir semblable à celui des autres Evêques sur leur fidèles. Ces deux
opinions seraient hérétiques.
La
prééminence de la juridiction épiscopale dans le Pontife romain se tire de ce
qu’elle est universelle, et de ce qu’elle est souveraine.
Universelle, et en tant même qu’épiscopale, c’est-à-dire
ordinaire et immédiate. L’Evêque de Rome est l’Evêque propre et immédiat non
seulement des autres évêques mais de chacun des fidèles, lesquels sont tous
astreints par les lois de ce Législateur universel, tous obligés d’obéir aux
ordres de ce Pasteur universel, tous justiciables de ce Juge universel, sans
autres conditions ni réserves que celle qu’il lui plaît à lui-même
d’apposer » -
NDLR :
Et ce dernier point aujourd’hui, mériterait d’être particulièrement
développé…Les ordres du Pape doivent être claires, précis, dans un style
« canonique » approprié…Par exemple, peu clair fut l’ordre du pape Paul VI concernant
l’obligation de la « nouvelle messe », le 3 avril 1969. Pendant longtemps on a fait croire au peuple
que la messe dite de Saint Pie V avait été abolie par le Souverain Pontife Paul
VI dans sa Constitution apostolique
« Missale Romanum ».
Or il n’en est rien. Il n’en était rien.. Le cardinal Medina vient encore de le confirmer dans son interview tout
récent de «
« Souveraine, c’est-à-dire supérieure à toute autre juridiction,
tout autre lui étant non seulement inférieure mais subordonnée.
Ces
deux prérogatives du Pontificat le distinguent de l’Episcopat mais elles ne
l’empêchent pas d’être un Episcopat, c’est-à-dire un pouvoir ecclésiastique
ordinaire et immédiat :
Ordinaire, c’est-à-dire
non extraordinaire, exceptionnel ou surajouté, mais permanent ; et non
délégué, mais inhérent à la fonction.
Immédiat, c’est-à-dire atteignant tous les sujets sans intervention nécessaire d’aucun degré
hiérarchique inférieur, et réciproquement accessible à tous les sujets sur
aucun passage nécessaire par quelques voie hiérarchique que ce soit ».(P Berto. Pour la sainte Eglise
romaine. (p.217 et ss)
Tel
est le pouvoir de juridiction souveraine du pape, évêque de Rome, sur toute
l’Eglise.
Prions.
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