Flash-Info au 2 avril 2008

Les évêques de France à Lourdes

Le cardinal Vingt-Trois a ouvert  la 46e assemblée plénière des évêques de France à Lourdes

Le lundi matin 1 avril à 9h s’est ouverte à Lourdes la 46e Assemblée plénière des évêques de France

Cette session, qui se déroule à huis-clos, se tient à Lourdes jusqu’au vendredi 4 avril.

Dans son discours d’ouverture, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a d’abord exprimé toute la gratitude et la confiance des évêques à l’égard des prêtres de leurs diocèses. Dans le contexte actuel de mutation de l’Eglise, il a rappelé la nécessité de la communion du presbyterium autour de son évêque.

Le président de la Conférence des évêques de France a surtout  évoqué la question de la dignité et du respect de la vie de son commencement jusqu’à son terme naturel. Il a fait part, en particulier, « de l’estime et de l’admiration [des évêques] pour les hommes et les femmes qui assument leur vie avec courage et discrétion, pour les médecins qui cherchent sans cesse à soulager la souffrance, pour les équipes soignantes qui respectent la dignité de leurs malades, pour les familles qui accompagnent courageusement leurs membres éprouvés ».

Voici le passage qui concerne plus particulièrement ce sujet :

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« 2. Une société pour la vie.

Une récente campagne a été orchestrée, une nouvelle fois, à partir du drame personnel d’une personne gravement malade pour faire passer dans l’opinion le sentiment qu’il y aurait urgence à délivrer légalement un permis de disposer de sa vie. En réalité, il s’agirait d’un nouveau permis de disposer de la vie de son prochain, disons-le simplement : d’un permis de tuer. Alors que nous ignorions tout de la situation médicale réelle de la personne, des traitements possibles, des traitements proposés, acceptés ou refusés, on a voulu capter l’émotion légitime pour la substituer à la réflexion ; on a fait monter les enchères émotionnelles ; on a instrumentalisé une situation douloureuse pour la cause. On parle beaucoup de dignité ! Nous n’avons certainement pas la même conception ni la même pratique de ce mot.

Sournoisement, le travail admirable des équipes de soins palliatifs a été discrédité et dévalué aux yeux de l’opinion. Honteusement, des milliers de personnes gravement atteintes ou dans le dernier âge de leur vie ont été soupçonnées de ne pas avoir le courage de la « dignité ». Frauduleusement, la requête de reporter la décision de sa mort sur la société a été présentée comme un progrès humain. La loi, votée il y a deux ans et pas encore vraiment appliquée, a été occultée. La passion pour la mort a remplacé la compassion pour la vie.

Plusieurs d’entre nous se sont exprimés justement et sobrement sans faire le jeu médiatique de cette vente aux enchères de la dignité. Aujourd’hui, nous voulons dire ensemble notre conviction que la société n’a pas vocation à organiser la mort, la mort de personne : ni celle de l’enfant à naître, ni celle du grand malade en phase terminale, ni celle des vieillards en fin de vie. Si elle le faisait, elle saperait les fondements mêmes de son existence. Elle deviendrait un lieu du doute : veut-on encore de moi ?

Comme évêques mais tout simplement comme êtres humains, nous voulons rappeler que la dignité humaine n’est pas de chercher dans la mort la solution aux situations graves et angoissantes auxquelles tous les hommes sont confrontés un jour ou l’autre. Nous voulons dire encore une fois notre estime et notre admiration pour les hommes et les femmes qui assument leur vie avec courage et discrétion, pour les médecins qui cherchent sans cesse à soulager la souffrance, pour les équipes soignantes qui respectent, elles, la dignité de leurs malades, pour les familles qui accompagnent courageusement leurs membres éprouvés. Surtout, nous voulons exprimer notre résolution d’agir conformément à ces convictions en soutenant tous ceux qui se mettent vraiment au service de la vie. Nous le faisons particulièrement en n’abandonnant pas les malades graves à leur détresse et à leur souffrance. Nous voulons encourager le travail des aumôneries d’hôpitaux et de maisons de retraite. Nous voulons appeler les fidèles laïcs ou consacrés à se proposer pour des services de visite et d’accompagnement auprès des personnes malades ou des personnes âgées, en particulier celles qui sont en grande souffrance physique ou psychologique.

La dignité humaine est vraiment à promouvoir, mais cette promotion ne peut pas passer par le déni de la valeur de chaque existence humaine quels que soient ses handicaps ! Une société pour la vie est une société qui aide ses membres à vivre jusqu’au bout leur vie, qui ne les fait pas douter de la valeur de leur présence ici-bas ».

3….. »


L’Assemblée travaillera en particulier sur la mission des évêques à l’égard de la Parole de Dieu et sur la bioéthique.

Jeudi 3 avril, les évêques ont fait ensemble la démarche proposée à tous les pèlerins pour le 150e anniversaire des apparitions de la Vierge à Bernadette : démarrant à 8h45 de l’église paroissiale de Lourdes, les évêques se rendront ensuite au « cachot » puis à l’oratoire de l’hospice. Ils concélèbreront la messe à partir de 11h15 en la basilique Notre-Dame du Rosaire. Leur démarche s’achèvera avec la prière de l’Angélus et celle du jubilé devant la Grotte.
Cette
Assemblée de mars 2008 rassemble 94 évêques des diocèses de France en exercice, 8 évêques émérites (en retraite), le nonce apostolique (représentant le Pape Benoît XVI en France), 4 administrateurs diocésains (pour les diocèses dont le siège est vacant), le Secrétaire général et les secrétaires généraux adjoints de la Conférence des évêques de France.