La dépouille de Jean Paul II offerte aux
yeux du monde
La dépouille de
Jean Paul II offerte aux yeux du monde, hommage planétaire
L'image de la dépouille de Jean Paul II a été offerte dimanche au monde entier,
en direct sur les télévisions, pendant qu'une foule immense se recueillait
place Saint-Pierre et que les hommages à l'homme de paix, décédé samedi soir,
affluaient de toute la planète.
Allongé sur un catafalque recouvert d'un tissu de couleur bronze-or,
Jean Paul II est apparu, le visage serein. Vêtu d'une chasuble blanche et d'une
cape rouge, les mains repliées sur la poitrine et tenant sa crosse au creux du
bras gauche, sa tête coiffée d'une mitre blanche reposait sur plusieurs
coussins.
Le président de
Les membres de
De la salle Clémentine où il repose, au 2ème étage du palais apostolique situé
sur la place Saint-Pierre, le corps de Jean Paul II sera transporté à la
basilique Saint-Pierre voisine où les fidèles pourront à leur tour le voir à
partir de lundi après-midi.
Sur le parvis de la place, plus de 100.000 personnes ont assisté en milieu de
matinée, dans l'émotion et le recueillement, à la première messe d'après Jean
Paul II, présidée par le cardinal Angelo Sodano, qui
fut le secrétaire d'Etat de Jean Paul II.
A l'issue de la cérémonie, l'archevêque Leonardo Sandri
a lu un message posthume du pape, préparé pour la fête de
Un dispositif de sécurité de plusieurs milliers de personnes a été mobilisé
dimanche alors que deux millions de fidèles sont attendus à Rome dans les jours
à venir pour les funérailles.
Chef spirituel de plus d'un milliard de catholiques, le pape, qui aurait eu 85
ans le 18 mai, sera inhumé dans un délai de quatre à six jours dans la
basilique Saint-Pierre. Dans les quinze à vingt jours à venir, le collège des
cardinaux se réunira pour lui désigner un successeur.
Sa mort, samedi à 21h37 (19h37 GMT), dans son appartement privé du palais,
avait été annoncée en quelques mots par le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro-Valls.
Le certificat de décès rendu public dimanche par le Vatican, et signé par le
médecin personnel du pape, Renato Buzzonetti,
précise que Jean Paul II est décédé d'un "choc septique et d'une
insuffisance cardiaque irréversible".
Il s'est éteint en tenant la main de son secrétaire particulier, l'archevêque
polonais Stanislaw Dziwisz,
pendant que la foule des fidèles rassemblée sur la place Saint-Pierre priait et
chantait pour lui. Selon la presse italienne citant des sources indirectes, son
dernier mot aurait été "amen" (ainsi soit-il).
Les condoléances et les hommages sont venus du monde entier. Du secrétaire
général de l'Onu, Kofi Annan,
au président français, Jacques Chirac, de la reine Elizabeth II d'Angleterre au
président américain Georges W. Bush, en passant par son homologue russe
Vladimir Poutine.
L'Italie, imitée par Cuba,
A Wadowice, la ville natale de Jean Paul II, près de
Cracovie, et partout en Pologne, des dizaines de milliers de fidèles se sont
massés dans les églises dans la nuit de samedi à dimanche afin de prier pour le
repos de leur pape.
Des centaines de personnes éplorées sont allées s'agenouiller en silence devant
la basilique Notre-Dame de Wadowice, tout près de la
maison où Karol Wojtyla
était né le 18 mai 1920. Plus de 15.000 personnes ont veillé dans la seule
église Sainte-Anne de Varsovie.
"
L'Eglise orthodoxe russe, qui a entretenu des relations difficiles avec le
pape, a salué dimanche la mémoire de Jean Paul II, tandis que l'Eglise
catholique officielle chinoise, qui n'entretient pas de relations avec le
Vatican, a présenté ses "profondes condoléances".
Après deux hospitalisations successives et une trachéotomie en février, l'état
de santé de Jean Paul II s'était brusquement aggravé jeudi. Il avait souhaité
ne pas être hospitalisé une nouvelle fois, pour mourir dans ses appartements.
Privé de la parole depuis sa trachéotomie, le pape s'était néanmoins montré à
quelques reprises à la fenêtre de sa chambre d'hôpital, parvenant seulement à
prononcer quelques mots en public le 13 mars, avant son retour au Vatican.
Premier pape slave de l'histoire de la chrétienté, premier pape non italien
depuis 455 ans, Karol Wojtyla,
élu chef de l'Eglise à 58 ans, le 16 octobre 1978, s'était imposé comme un chef
spirituel doublé d'un homme d'action.
Polyglotte et inlassable pèlerin, il aura attiré des foules considérables à
chacun de ses déplacements - 104 voyages à l'étranger et 129 pays visités.
Mais ce pontificat aura aussi été marqué par les multiples problèmes de santé
de cet homme, autrefois grand sportif, affaibli par la maladie de Parkinson et
par les séquelles des blessures reçues lors de l'attentat de l'extrémiste turc Mehmet Ali Agca, le 13 mai 1981
sur la place Saint-Pierre, d'un cancer à l'intestin et de deux fractures, une à
l'épaule et une au fémur.