Le Bulletin d'André Noël

SYNTHESE HEBDOMADAIRE

des problèmes politiques français et internationaux

 

 

 

FAIRE LA GUERRE A L’ IRAN ?

Faut-il faire la guerre à l’Iran ? Depuis que le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, nous a avertis qu’il

faut nous préparer « au pire », en évoquant clairement « la guerre », l’hypothèse, de théorique qu’elle était jusqu’ici,

est devenue d’actualité, même si Nicolas Sarkozy a pris quelque distance avec le propos de l’homme du Quai d’Orsay

qu’il a cru devoir nuancer.

Spontanément, tout homme de bonne volonté préfère la paix à la guerre ! Mais n’est-ce pas un prestigieux chef militaire,

le maréchal Lyautey, qui a rappelé : « Au-dessus de la guerre, il y a la paix, mais au-dessus de la paix, il y a la

liberté » ? Or, se préparer à une guerre contre un Iran qui, on ne peut plus en douter maintenant, est sur le point de se

doter de l’arme nucléaire et qui se moque des avertissements et sanctions de l’Occident comme de ceux de l’ONU, ne

relève pas d’un scénario improbable. Ce pays n’est certes pas le seul à vouloir accéder à l’arme atomique. Il en est

d’autres, notamment la Corée du Nord, la Libye ou Israël (qui en est doté mais non officiellement). Mais pour certains

des pays que nous venons de citer, un tel armement revêt un caractère défensif et dissuasif – c’était aussi, notons-le, la

démarche de De Gaulle – persuadés qu’ils sont d’être sous la menace des Etats-Unis. Pour Israël, la situation est claire :

son territoire est tellement exigu que la puissance nucléaire est seule capable de contenir à terme ses voisins arabes.

Or, l’arme iranienne n’est pas conçue pour la défense mais pour la conquête, non point territoriale, mais idéologique

en faveur de l’islam qui a vocation à soumettre le monde entier à la loi d’Allah.

Ce que nous rappelons là trouve sa source dans les textes de feu

l’ayatollah Khomeyni, dont le président actuel de l’Iran, Ahmadinejad,

se veut le continuateur et le disciple, après la parenthèse

« libérale » qu’a connue son pays. Or, que disait Khomeyni ? D’abord,

que la révolution islamique doit pouvoir s’appuyer sur la force

d’un Etat. C’est fait. Puis, soutenir les minorités chiites dans les

pays voisins pour y semer le désordre afin d’y prendre le pouvoir.

Le processus est en marche, en Irak comme au Liban. Egalement répandre

le terrorisme dans les Etats du Golfe « apostats », comme

l’Arabie Saoudite. Ce qu’il fait, même si les services secrets iraniens

font appel à des sous-traitants. Tenter aussi de rallier les sunnites à

cette cause, lesquels sont plus enclins à suivre Ben Laden mais doivent

déplorer que, depuis la chute des Talibans en Afghanistan, il

n’ait plus d’Etat pour assurer sa logistique. Enfin, se doter de l’arme

nucléaire pour conquérir le monde, en commençant par les

Etats proches et, en priorité, détruire Israël. Tout ce programme, l’Iran

entend le mettre en oeuvre comme son président l’a annoncé. De

la même façon Hitler n’avait-il pas décrit noir sur blanc son plan de

conquête dans Mein Kampf, dans l’incrédulité générale ? Le scepticisme

a prévalu jusqu’au jour où…

Nous en sommes là.

Ce qui permet à l’opinion de ne pas trop redouter « le pire », c’est

l’engagement des Etats-Unis en Irak où Bush s’enlise, ce qui – pense

-t-on – l’empêche d’ouvrir un nouveau front. C’est à la fois faux et

vrai. Faux, car le conflit en Irak est une guerre d’occupation. Les

soldats sont aux prises avec une guérilla urbaine et le terrorisme ;

seuls y sont engagés l’infanterie et les chars, l’aviation n’intervenant

que très rarement. Les forces aériennes et navales des USA sont

donc disponibles pour une offensive anti-iranienne. L’objectif, en

l’espèce, ne serait pas de chasser Ahmadinejad, comme on réduisit

N°2064 Maisons-Alfort, semaine du 1er au 7 octobre 2007

« Mieux v aut ê t re inf o rmé d’une ré a l i t é si d é p l a i san t e soi t - el l e qu’êt re du pe de s appare nce s do nt on voudrait la pa re r »

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BILLET

Ni croix, ni clocher

L’événement est trop exceptionnel pour

que nous n’attirions pas à son sujet l’attention

de nos lecteurs! L’émirat du Qatar

vient d’autoriser la construction d’une église,

la seule et la première église catholique

dans ce pays islamiste, sous le vocable de

Notre-Dame du Rosaire. Il est vrai que le

Qatar est le plus « libéral » des émirats de

la région. Réjouissons-nous donc ! Mais

non sans retenue…Car ne pourront accéder

à ce lieu de culte que les travailleurs

émigrés catholiques, essentiellement des

Philippins. D’ailleurs la future église est située

dans une lointaine banlieue de peur

que la curiosité des autochtones ne soit

aiguisée. Ce n’est pas tout ! L’église ne devra

comporter ni clocher, ni croix visible de

l’extérieur. Un peu comme si, en France,

on autorisait la construction de mosquées à

condition qu’elles n’aient ni minaret, ni même

croissant visible. On le voit, ce n’est

pas encore demain que les catholiques bénéficieront

en terre islamique du régime de

faveur accordé aux musulmans sur nos terres

chrétiennes… D.G

naguère Saddam Hussein, mais de bombarder et détruire les installations nucléaires et les centres de recherche de l’Iran.

Force est de constater cependant que, pour ce qui est de sa crédibilité et de sa capacité à convaincre l’Occident

de s’engager militairement à ses côtés, l’Amérique est en position de faiblesse. A force de crier « Au loup ! » quand

le loup n’y est pas – ce qu’elle a fait pour l’Irak en prétendant que Saddam Hussein avait partie liée avec Ben Laden

ou qu’il possédait des « armes de destruction massive » – quand le loup y est vraiment, on ne la croit plus. C’est ici

qu’intervient la France. Car Bush n’a pas découvert le propos de Kouchner en ouvrant son journal. Il y a eu à coup

sûr concertation entre Sarkozy et son homologue de la Maison- blanche. Si les Etats-Unis ne sont plus forcément crédibles,

la France, qui s’est opposée à l’équipée irakienne, le demeure. Or elle ne passe pour une va-t-en-guerre.

On espère donc que l’avertissement français sera pris très au sérieux par les Iraniens, comme un dernier ultimatum.

N’y aurait-il donc aucune alternative à la guerre pour mettre à genoux Téhéran ? Si, mais jusqu’ici la France comme

les USA et l’ONU la refusent. Ce serait le boycott intégral de l’offre du pétrole et du gaz iranien, mais cette mesure

déstabiliserait autant l’Occident que l’Iran. Rappelons que ce pays est, malgré les sanctions qu’il a déjà subies, le 2ème

producteur de l’OPEP et qu’il détient 10% des réserves de pétrole mondiales ; il est également le 2ème fournisseur

pour le gaz naturel, le premier étant la Russie… alliée de l’Iran. Si bien qu’une telle initiative plongerait l’Europe

et les Etats-Unis dans une crise terrible, ces derniers, au bord d’un krach financier, n’en ont aucunement besoin

actuellement, d’autant que le cours du pétrole est au plus haut.

La guerre est un mal, et l’on donc tout faire pour l’éviter, mais il peut arriver aussi qu’elle soit un moindre mal…

LE DIX-HUITIEME PLAN POUR « SAUVER » LA « SECU » !

Depuis 1977, il y eut dix-sept plans de « sauvetage » de la Sécurité sociale. Celui qui a été présenté la semaine

dernière est donc le dix-huitième ! Qu’ils soient concoctés par des gouvernements de droite ou de gauche, le

résultat est toujours identique : l’assujetti paiera davantage tout en étant moins remboursé. Pour calmer ce cochon

de payeur, on l’assure que, cette fois, c’est le bon plan, « le der des ders ». Allons !encore un dernier coup de collier

et les comptes seront enfin équilibrés. Vous pourrez dormir tranquilles, braves gens. Avez-vous remarqué que tous

ces plans – sans exception – comportent un volet « lutte contre la fraude et les abus » sur lequel le ministre en charge

insiste en tapant du poing sur la table. Depuis trente ans que l’on traque le fraudeur avec une fermeté et une efficacité

accrues, la fraude devrait être depuis longtemps éradiquée ! Il n’en est rien. Au point que le gouvernement l’évalue

actuellement à la somme colossale de 30 milliards €, dont il espère récupérer l’essentiel pour renflouer les caisses.

Comment expliquer cette fraude récurrente qu’aucun plan n’est jamais parvenu à juguler ?

Quand un gouvernement de droite succède à un gouvernement de gauche – ou vice-versa – il peut toujours imputer

l’échec de la réforme antérieure au laxisme, à l’incompétence ou à l’inconscience de ses prédécesseurs. Mais lorsqu’un

gouvernement libéral succède à un autre de la même inspiration ? Et, surtout, quand un ministre reprend le portefeuille

qu’il détenait déjà ? Xavier Bertrand, ministre de la Santé, était secrétaire d’Etat à… l’assurance maladie

sous Villepin, avec Philippe Douste-Blazy comme ministre de tutelle. Leur plan, avec cette idée de... « génie » du

« médecin traitant obligatoire » en 2004, devait assurer l’équilibre pour 2007. Nous y sommes et le déficit est de

plus de… 11 milliards €, record absolu dans l’histoire de la Sécu ! Xavier Bertrand, avec la même conviction, nous

promet aujourd’hui comme il le fit hier que le « trou » qu’il n’est pas parvenu à combler précédemment, le sera avec

l’adoption des nouvelles mesures. Prudemment, il précise : pas tout de suite. Mais on prend les moyens pour y parvenir.

Notons que le nouveau plan intervient alors même que le précédent n’est pas totalement en vigueur puisque l’on

attend toujours le fameux « dossier médical personnel informatisé », qui devait faire merveille et qui aurait dû être

mis en place depuis deux ans déjà.

Nous voulons bien croire qu’avec l’élection de Nicolas Sarkozy le contexte politique est plus favorable qu’il ne

l’était sous Chirac dont l’attentisme était une seconde nature. Mais une question se pose : elle concerne la crédibilité

du ministre en exercice. Il ne peut que se heurter au scepticisme des assurés sociaux, las des belles et fermes paroles

qui ne changent rien, et qui n’ont qu’une certitude : leur portefeuille s’aplatit au fil des promesses non tenues. Or,

pour être acceptées, les réformes doivent recueillir l’assentiment de ceux qu’elles concernent – dixit Sarkozy – c’est

pourquoi le même Xavier Bertrand négocie sans désemparer avec les organisations syndicales pour leur faire admettre

l’abolition des régimes spéciaux. Rien de tel cependant avec les assurés sociaux qui sont des dizaines de millions

et qui sont peu coutumiers de la grève tant leurs intérêts peuvent être divergents. Certes, en votant pour Sarkozy, qui

ne les a pas pris en traîtres, ils ont accepté le principe des franchises à acquitter sur les boîtes de médicaments, les

analyses, etc. Mais la réforme des régimes spéciaux, elle aussi, figurait dans le programme du candidat. On négocie

quand même. Sur quoi ? Ne riez pas : sur le calendrier. Les assujettis sociaux, quant à eux, devront débourser dès le

1er janvier prochain, volens nolens, sans avoir été consultés.

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N° 2064 2

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Le trou de la S.S. – avons-nous rappelé – dépasse 11 milliards € pour le récent exercice. Les déficits antérieurs – et bientôt le

dernier – sont transférés à la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades). La dette accumulée est de 87 milliards €,

presque 100 en y ajoutant le nouveau déficit. C’est pour l’éponger que la cotisation « RDS » (remboursement de la dette

sociale) a été instituée temporairement, prélevée sur tous les revenus y compris ceux du… « capital » sans distinction de

la grosseur du bas de laine. Les gouvernements successifs ont sans cesse reporté la date à partir de laquelle cesserait ce prélèvement.

La dernière date retenue était… 2014, avant que l’on décide… qu’il n’y aurait plus de date butoir. Ainsi, ce ne

sont pas seulement nos enfants et nos petits-enfants mais également les leurs qui devront rembourser nos frais médicaux et

hospitaliers passés et présents.

Toutefois le nouveau plan se présente différemment des autres. Les franchises à acquitter, qui ne devraient pas dépasser

50 euros par an (au début, c’est toujours comme ça, une somme modeste, et après, c’est autre chose… rappelons-

nous la CSG ou le forfait hospitalier !) sont destinées, officiellement, non point à boucher le trou, mais à financer

la dépendance engendrée par la maladie d’Alzheimer. Le gouvernement prend les Français par les sentiments.

Qui oserait refuser son obole pour faire face à une telle maladie qui, vieillissement de la population oblige, est appelée,

hélas ! à croître et prospérer ? Il joue aussi sur l’angoisse : qui peut assurer qu’il ne sera jamais concerné par cette

terrible affection, soit personnellement, soit à travers ses proches ? Le problème, c’est qu’il n’y a pas de Caisse

dépendance autonome, comme celle de l’assurance vieillesse ou celle des accidents du travail, à laquelle les sommes

recueillies seraient directement versées. Actuellement les frais générés par cette dégénérescence sont supportés

par les caisses d’assurance-maladie, comme toutes les autres affections. Il y a gros à parier que l’argent économisé

par la mise en place des franchises tombera dans le gouffre sans fond du déficit du régime général.

Il paraît, dit-on, que cette « réforme » n’est en réalité qu’un plan d’économies d’urgence. La vraie réforme ne devrait

voir le jour qu’après… les élections municipales ! Comme si la situation catastrophique de la Sécurité sociale

pouvait attendre six mois encore, pour des raisons électoralistes et politiciennes ! Si vraie réforme il y a, elle doit

porter sur les structures et non sur le seul aspect comptable, car c’est le système, conçu dans une période de prospérité,

au moment où l’espérance de vie dépassait peu l’âge d’accès à la retraite fixé alors à 65 ans, qui engendre le

déficit. Cette réforme, si elle veut être efficace et résoudre durablement le problème de la Sécurité sociale, devra être

sévère et coûteuse. Mais si les Français ne refusent pas de payer pour ce bien si précieux qu’est leur santé, ils ne veulent

plus avoir à supporter les charges toujours croissantes dues à la… « misère du monde » qui s’installe chez eux.

UN « GRENELLE DE L’ENVIRONNEMENT » POUR PUNIR ET

TAXER LES AUTOMOBILISTES

Les participants au « Grenelle de l’environnement » viennent de déposer leurs premières propositions. Elles confirment

que cet organisme voulu par le chef de l’Etat, à l’instigation de Nicolas Hulot, s’inscrit dans ce que l’on a justement

appelé « l’écologie punitive ». Alors que l’on ne cesse de nous rebattre les oreilles en évoquant la nécessité d’éduquer

nos comportements, dès lors qu’il s’agit de passer aux actes on échafaude un catalogue de punitions dont la

seule finalité, inavouée bien sûr, est de faucher un peu plus de blé au contribuable.

La preuve en est la préconisation du « groupe climat ». Lequel suggère de taxer davantage encore cette vache à lait

qu’est l’automobiliste par une augmentation de la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP) qui serait appelée

« contribution climat énergie ». Il est aussi question de mettre en place un mécanisme dit de « bonus-malus »,

consistant en une vignette, baptisée « écopastille », qui pénaliserait chaque année les véhicules neufs les plus polluants.

La fameuse vignette automobile, de calamiteuse mémoire, dont la suppression il y a quelques années pour les

voitures de tourisme fut peut-être la seule idée de génie du gouvernement Jospin, referait donc surface repeinte en

vert ! On ne saurait, en tout cas, dire que c’est faire preuve d’originalité ! En outre, la vitesse devrait être réduite de

10 km/h sur l’ensemble du réseau routier, elle serait donc limitée à 120 sur autoroute, 100 sur voie express et 80 sur

les voies départementales et nationales. Les amendes pour stationnement illicite seraient « modulées » – paiera-t-on

plus cher si on est plus « riche » ? – tandis que des péages urbains seraient instaurés. C’est le retour à l’octroi à l’entrée

des villes, pourtant définitivement (?) supprimé en 1948, qui était perçu sur le transport des marchandises au bénéfice

des collectivités locales !

L’ensemble de ces ressources nouvelles, ponctionnées sur les malheureux propriétaires de voitures, serait affecté

au développement de modes de transports « alternatifs », via une Agence de financement des infrastructures de

transport de France (Afitif) ou au développement des transports en commun, à travers les collectivités territoriales.

PA R R A I NAG E

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N° 2064 3

Comme l’ancienne vignette qui, elle aussi à l’origine, devait être affectée à un but précis : la situation des personnes

âgées, qui n’en ont d’ailleurs jamais vu la couleur. Si l’Etat avait respecté sa parole, peut-être que la situation des

caisses de retraites ne serait pas aussi catastrophique qu’elle l’est aujourd’hui, eu égard à l’expansion du trafic

automobile. Il est à craindre que la nouvelle vignette, l’« écopastille », après quelque temps, ne connaisse le même

sort que celle qui l’a précédée, tant l’Etat a un urgent besoin d’argent pour tout autre chose que l’environnement qui

est déjà un objectif très discutable…

Bien sûr, pour l’instant, ce ne sont là que des propositions. Il appartiendra au gouvernement de les faire siennes

ou non. Si l’on considère les engagements pris par le candidat Sarkozy, qui a signé la Charte de Nicolas Hulot et

manifesté sa volonté d’ouverture à l’écologie, nous redoutons de ne point y échapper. Il est vrai que le même candidat

avait promis qu’il n’y aurait pas d’impôts nouveaux, or il s’agirait bien dans ce cas de taxes nouvelles. Il

veut le beurre de l’écologie et l’argent du beurre de la croissance, laquelle implique de développer le secteur automobile

qui est à la peine. On ne saurait encourager les Français à acheter des voitures pour rapatrier dans les caisses

de l’état une montagne de taxes diverses, pour les punir ensuite de les sortir du garage.

L’INSTITUT CATHOLIQUE DE PARIS VA FORMER… DES IMAMS !

Dans le domaine de l’ouverture de l’Eglise de France à l’islam et aux musulmans, au nom d’un oecuménisme mal

compris, on croyait avoir tout vu et tout entendu. On a tort. On peut toujours aller plus loin. En revanche – rappelons-

le à cette occasion – il n’y a aucune ouverture des musulmans aux catholiques (sauf un timide pas au

Qatar, voir billet), toujours considérés comme des infidèles – quand ce ne sont pas des « chiens » – à convertir, par

la persuasion pour l’instant, la force dès que ce sera possible, comme l’islam l’a toujours fait au cours des siècles

en détruisant la foi au Christ sur les terres conquises par l’épée.

Nous apprenons donc que, dès janvier prochain, l’Institut catholique de Paris, va former des imams ! Même « La

Croix » juge ce projet « audacieux », c’est dire ! C’est un euphémisme… Ce sera un enseignement qui vise à

compléter la formation religieuse des candidats à l’imanat ou d’imans déjà en activité, explique la vénérable institution

qui a formé quantité de prêtres et de théologiens… catholiques.

Qu’est-ce que cela signifie, pratiquement, « former des imams » ? Les rendre plus compétents, et donc plus efficaces,

pour prêcher la religion de Mahomet en France, c’est-à-dire blasphémer les vérités de la foi catholique,

dont la première est la divinité du Christ qu’ils nient. Le moins qu’on puisse affirmer est que ce n’est pas là la vocation

d’une faculté catholique ! Une trentaine d’étudiants musulmans sont déjà inscrits en vue d’une licence

qui comprendra 400 heures de cours. Mgr Vingt-Trois, archevêque de Paris et, à ce titre, chancelier de la Catho, a

approuvé, de même que Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée et président du Conseil français du culte

musulman (CFCM). Il est d’autant plus satisfait que l’Institut catholique pallie par là même la défaillance de l’Université

laïque qui, malgré la pression du ministre de l’Intérieur et des cultes, Nicolas Sarkozy à l’époque, avait

fini par refuser cette mission, en mai 2005. Et ce, à deux reprises. Paris IV – Sorbonne, puis Paris-VIII – Saint-

Denis y ont opposé leur veto. Ce que déplore Didier Leschi, actuel chef du bureau des cultes au ministère de l’Intérieur

: « Cette formation est une bonne chose. Mon étonnement premier n’est pas que la Catho de Paris la propose

mais que l’université laïque ait refusé d’assumer des formations sécularisées pour des responsables religieux en

France. L’idéal aurait été qu’une université classique réponde à cette demande. Mais je précise que l’Institut catholique

de Paris s’inscrit dans un système laïc ». On apprend donc, à l’occasion, que l’Institut catholique relève

d’un système laïc : on ne s’en serait pas douté !

Le seul qui fasse entendre la voix du bon sens dans cette triste affaire, c’est, hélas ! le représentant de la traditionaliste

Union des organisations islamiques de France (UOIF), Fouad Alaloui : « …Symboliquement, je ne crois

pas que le lieu soit adéquat : on ne va pas former des imams aux questions de société à la Catho de Paris, il faudrait

un lieu plus neutre. » Un dernier mot à l’intention des fidèles du diocèse de Paris. Tous les ans, une quête

est opérée dans les paroisses, à chaque messe, au profit de l’Institut catholique de Paris. Les paroissiens se sentiront-

ils vraiment obligés de mettre la main au portefeuille pour que leur don serve à former des religieux musulmans

? N’en jetez plus : trop, c’est trop !

P.R.

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N° 2064 4

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