Allocution
de l'abbé de Tanoüarn
Dimanche 6 mars 2005 - Paris
Je
voudrais vous dire simplement que je n'ai aucune aigreur de ce
>qui s'est si mal passé ces derniers mois, je ne vais pas en refaire la
>genèse pour la n-et-unième fois, je crois que le
passé est le passé. «
>Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas digne de
>moi », comme dit le Christ. J'étais en train de vous dire que du mal peut
>sortir un bien, par la charité. Je crois donc que ce qui arrive à la
>Fraternité aujourd'hui est un défi. Bien entendu d'abord pour moi, pour
>beaucoup, qui partagent mon infortune : l'abbé Laguérie,
l'abbé Héry,
>l'abbé Aulagnier aussi (applaudissements), et je
crois que ce mal est un
>défi pour toute
>montrer une véritable maturité dans les difficultés. Il me semble que nous
>commencions, si vous voulez, à être un peu comme ces juifs dont parle le
>prophète Jérémie, qui, alors que tout va mal, se contentaient de répéter «
>le Temple du Seigneur, le Temple du Seigneur, le Temple du Seigneur »,
>c'est-à-dire : Nous avons Jérusalem, nous avons le Temple, rien ne peut
>nous arriver. Nous avons
>meilleurs, nous sommes au-dessus de ce que souffre l'Eglise, rien ne peut
>nous atteindre. Eh bien je crois que ce qui nous atteint montre que nous ne
>sommes pas au-dessus de ce qui arrive à l'Eglise, que nous participons à
>notre manière à cet immense malaise que traverse le Corps mystique du
>Christ, que nous partageons les souffrances de ce Corps mystique. Il ne
>faut pas en faire tout un plat, c'est normal. Mais aussi que, eh bien, nous
>trouverons sûrement dans cette épreuve, une et plusieurs, je dirais mille
>et une opportunités pour rebondir. Car enfin, oui, allez, je le dis : il y
>a une vie après
>plus précis, et pour éviter que cette parole soit éventuellement colportée
>et simplifiée, je dirais qu'il y a une vie après
>mais qu'il n'y a pas de vie sans elle. Et que le service signalé qu'elle a
>rendu à l'Eglise de Dieu doit demeurer toujours dans nos mémoires, avec,
>pour moi en tout cas qui n'y suis plus, pour vous qui assistez - pour
>beaucoup d'entre vous- aux offices, avec un infini respect pour ce que
>cette Fraternité représente. Mais, je crois vraiment, que le monopole que
>
>hommes étant les hommes, les difficultés de gouvernement ayant été ce
>qu'elles ont été ces derniers mois, je crois qu'il y aura simplement une
>offre plus riche, je suis désolé d'utiliser peut-être un terme trop
>directement lié à notre vie quotidienne et économique, mais enfin, cet
>enrichissement de l'offre dans le monde de
>semble-t-il, à court terme, que bénéfique. Il ne s'agit donc pas de se
>lamenter, mais d'agir, et de savoir que si nous agissons avec force, Dieu
>confortera notre cour. Viriliter agite et confortetur cor vestrum. La
>confiance en Dieu est vraiment ce qui doit nous faire entreprendre, pour la
>gloire de Sainte Eglise, et pour le salut d'un nombre toujours plus grand
>d'âmes, qui se sauveront pas la parole de Dieu transmise.
>(applaudissements)