Sermon de Mrg Fellay le 14 mai à
St NICOLAS
Monseigneur
commence son homélie, il souhaite aborder un double sujet : faire le point sur
les rapports entre
« Tout d’abord, nous voudrions dénoncer le développement d’une certaine
inquiétude, une attitude de l’âme qui, nous semble-t-il, est favorisée par un
contact trop assidu avec Internet.Cela induit une
curiosité surexcitée qui court après les bruits, qui s’émotionne… et là, on
arrive à un niveau très superficiel et on en tire des conséquences «
irrémédiables » qui… changent le lendemain. Il y a des bruits ce ci, de là, on
y court… Ça fait penser à Notre Seigneur et à saint Paul : « le Christ est ici,
le Christ est là, c’est la fin des temps… » N’y allez pas ! Faux bruits,
fausses rumeurs, fausses prophéties, fausses annonces. Rien de vrai.
Notre vie Chrétienne ne doit pas se passer à ce niveau.
Depuis une année, depuis l’avènement de Benoît XVI, on voit d’une manière
nette, quoique peu efficace, une certaine ligne en faveur de
1/
Nous
Un membre de
2/ Le retrait du décret d’excommunication.
Nous n’avons aucune nouvelle depuis le 15 novembre, date à laquelle on nous
avait demandé d’écrire une lettre demandant la levée de ces excommunications.
Il semble (sans plus) que cela soit en travail à Rome.
Sur toutes ces questions qui nous touchent, sur un retour vers des positions
conservatrices, on constate une opposition forte de beaucoup de cardinaux et
d’évêques. Qu’est-ce que le pape arrivera à faire ? Il est sûr qu’il évite les
cassures, les brisures, il cherche à gouverner avec le consensus, il recule et
diffère dès qu’il sent une opposition trop forte, et les progressistes le savent
bien.
En ce qui concerne les intentions de libérer les ecclésiadéistes
du carcan des évêques, on sait par la voix du cardinal Ricard que le pape en a
parlé. Mais au vu des réactions des évêques de France et du cardinal Ricard
lui-même, on peut penser que ce n’est pas pour demain.
En ce qui nous concerne, c’est encore plus loin, beaucoup plus loin. Cependant
cette situation n’est pas arrêtée, elle se développe lentement, sans bruit,
sans grand fracas malgré les scoops des journaux. A vous chers fidèles de ne
pas vous laisser émouvoir dans un sens ou dans l’autre, car cela risquerait de
générer en vous des illusions qui aboutiraient à des désillusions. Suivons
plutôt le regard que Dieu et L’Eglise nous donne avec sainte Jeanne d’Arc.
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Sainte Jeanne d’Arc. Intervention de Dieu dans l’histoire des hommes.
Surprenante. Il va susciter une jeune fille, une simple petite bergère, pour en
faire une guerrière ! Et cela dans une double action : action politique d’abord
: libérer un pays, et action religieuse : protéger la foi en France.Dieu intervient dans l’histoire des hommes et la
tentation est d’oublier cette intervention de Dieu dans notre histoire.
Quand on pense « intervention », on pense à un acte isolé : rien de plus faux !
Dieu gouverne l’histoire des hommes et Sa Divine Providence est infaillible.
Dieu guide tous les actes de tous les hommes vers une fin par lui fixée, et le
plus extraordinaire de tout cela c’est que, en même temps, il respecte notre
liberté, il ne lèse pas l’activité humaine, il ne l’ampute pas de sa liberté.
Considérons les conséquences de ces actes : il nous semble que notre histoire
s’écoule au fil des actions des hommes… Grave erreur ! Il faut maintenir avec
foi ce grand principe de
On se tourne vers lui quand les choses vont mal, quand c’est difficile, on
l’oublie quand c’est facile… Or c’est une vertu plus que jamais nécessaire. Si
on l’oublie lorsque les circonstances sont difficiles, alors on tombe dans le
pessimisme, dans le désespoir.Mais le désespoir n’est
pas seulement un manque de vertu, c’est l’un des plus terribles péchés, un
péché irrémissible, le péché par inaction : on est subjugué par le mal et on
laisse tout tomber. C’est très grave.
Attention à cette mentalité de se laisser subjuguer par le mal en n’étant pas
capable de compter sur Dieu. Car il existe le problème inverse : ne rien faire,
attendre de Dieu. C’est un attentisme coupable qui consiste à se dire que
l’Eglise va se retrouver en situation merveilleuse, sans que l’on ait rien à
faire, par un simple coup de baguette magique divine.
Ce n’est pas ainsi que Dieu travaille !
Nous le voyons bien dans cette intervention de Dieu dans le monde, la plus
merveilleuse : l’Incarnation. Voilà bien une action qui ne dépend que de lui,
que de sa volonté. Et pourtant, Dieu a voulu faire dépendre cette action de la
coopération d’une créature, toute
Les hommes bataillent, Dieu donne la victoire. Si l’Eglise en est là et que
Dieu nous a donné la grâce de nous placer ici, ce n’est pas pour dormir ! C’est
au contraire une vocation. Un appel à nous y mettre de toutes nos forces afin
que les hommes reviennent à Dieu, au service de Dieu. Ce n’est pas de la
présomption que de dire cela car nous savons bien que, seuls, nous n’y
arriverons pas. Dieu ne nous a jamais demandé d’agir seuls ! Au contraire,Jésus
dit aux apôtres que l’arbre doit porter des fruits, de beaux fruits et, en même
temps, il donne le moyen : « Demeurez en moi car, sans moi, vous ne pouvez
rien faire ».
Pensons que nous avons Dieu avec nous, qu’avec une âme qui veut servir Dieu, il
y a un Dieu qui veut faire tout coopérer au bien, qui est capable de nous
laisser dans cette situation pour faire tout coopérer au bien, à notre Salut.
Regardons comme Jeanne d’Arc répond avec simplicité… « Oui, mais c’était
pour des choses merveilleuses ! Oui, mais elle entendait des voix, elle ! Pas
nous ! » Nous n’en avons pas besoin. Cherchons simplement, avec soin, à marcher
dans le chemin ordinaire, simple, celui de la pratique quotidienne des vertus
chrétiennes quotidiennes. C’est simple et ça suffit. Mais il faut y mettre le
prix ! Car notre devoir de chaque jour peut être difficile, mais c’est ainsi
que nous sommes assurés de recevoir les grâces nécessaires dans les grandes
choses.
Notre Dieu est un Dieu de miséricorde prêt à écouter, prêt à aider, il a mis
son plaisir à vivre au milieu de nous pour nous aider, pour nous sauver.
N’ayons donc pas peur de cette situation dans laquelle se trouve l’Eglise
aujourd’hui, dans laquelle nous nous trouvons.Ne nous
laissons pas ballotter d’un côté, de l’autre, mais sachons que
C’est ainsi que l’Eglise sortira de cette crise. Dieu peut faire des miracles
penserez-vous… Mais il en fait constamment ! Mais nous ne les voyons plus. La
sainte Hostie, le confessionnal… Ayons ce regard sur Dieu en gardant les pieds
sur terre, et tout ira bien.
Comme le prêtre qui dit chaque jour au Canon de la messe : « Disposez de nos
jours dans votre paix », nous qui sommes en guerre, souvenons-nous que Dieu
est dans la paix et qu’il la donne aux hommes de bonne volonté, aux hommes qui
ont le souci de Le servir à tout prix.
Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, ainsi soit-il. »