Flash-Info au 15 janvier 2008

 

 

A- La présidence de la Conférence des évêques de France a rencontré le pape Benoit XVI

Communiqué du CEF

 

 

Lundi 14 et mardi 15 janvier 2008,
la présidence de la Conférence des évêques de France rencontre le pape Benoit XVI et des responsables de la Curie romaine

La présidence de la Conférence des évêques de France rend visite au Saint-Père et à des responsables de congrégations et de conseils pontificaux suite à l’assemblée plénière des évêques de France de novembre dernier.

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques de France, ainsi que les vice-présidents, Mgr Hippolyte Simon et Mgr Laurent Ulrich, respectivement archevêque de Clermont et archevêque de Chambéry, ont rencontré hier, lundi 14 janvier, le cardinal Tarcisio Bertone, Secrétaire d’Etat, et le pape Benoit XVI.

La présidence, qui est accompagnée du Secrétaire général de la Conférence des évêques de France, le Père Antoine Hérouard, doit également rencontrer le cardinal Zenon Grocholewski, préfet de la congrégation pour l’Education catholique. Ils évoqueront ensemble la formation des futurs prêtres, l’un des thèmes de travail de l’assemblée plénière de novembre.

La présidence rencontrera également le cardinal Cláudio Hummes, préfet de la congrégation pour le clergé. Leur échange portera sur le ministère des prêtres et la vie des communautés chrétiennes, autre dossier de l’assemblée plénière, ainsi que sur le congrès Ecclésia 2007, qui a réuni plus de 7000 personnes à Lourdes du 26 au 28 octobre dernier sur le thème de la responsabilité catéchétique.

Le cardinal Vingt-Trois, Mgr Simon, Mgr Ulrich et le Père Hérouard s’entretiendront également avec le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, au sujet du travail des évêques français sur les catholiques et les musulmans dans la France d’aujourd’hui. (CEF)

 

 

 

B- Pour mieux « apprécier » le  président Nicolas Sarkozy, regardons aussi ses actes.

 

Jean Madiran nous y aide dans un article de Présent du samedi 12 janvier 2008

 

La provocation Simone Veil

avant les municipales

 

Juste avant ! Car les municipales, c’est maintenant, la campagne vient de s’ouvrir. Ne dites pas que ce sont des élections locales. Le Président leur a solennellement conféré une portée politique nationale. Et simultanément il a nommé Simone Veil comme porte- drapeau des valeurs morales de la république sarkozyenne.

 

 

 Le président Sarkozy fait donc de Mme Simone Veil la plus haute autorité morale de la République. Elle devient la référence officielle sur l’ensemble des « problèmes philosophiques, moraux, éthiques posés par la modernité », la voici chargée d’inscrire dans la Constitution « le

respect de la diversité (sic) et ses moyens » (ça c’est sans doute l’intensification de l’immigration), et de « répondre au défi de la bioéthique » (Présent du 10 janvier).

 

La « bioéthique », c’est la morale (éthique) de la vie (bio). Quand on se souvient des titres

éminents de Mme Simone Veil au chapitre du respect de la vie, on comprend que sa nomination à la bioéthique constitue effectivement un « défi ». La lettre du communiste Guy Môquet, c’était déjà beaucoup. Mme Veil transformée en autorité morale, c’est peut-être trop.

 

Le droit à l’avortement est venu s’inscrire au nombre, voire en tête, des droits de l’homme

dans les grandes démocraties occidentales. Ce droit est passé dans les mœurs, dans l’éducation

étatique, dans la loi. Il n’était pas explicitement déclaré dans la loi Veil qui lui a ouvert la

porte en 1975. Mais il était déjà dans son esprit : s’il n’en était pas ainsi, Mme Veil n’aurait pas

manqué de désapprouver la manière dont on a appliqué sa loi et tout ce qui en est sorti. On ne

sache pas qu’elle l’ait jamais fait. Ses états de service méritaient bien que trente-trois ans après, tout bien considéré des conséquences pendant toute une génération, on fasse à Mme Simone

Veil l’hommage et la récompense d’une nomination officielle à la tête de la bioéthique en

France. On aurait pu le faire beaucoup plus tôt. Le Président, en somme, répare ainsi une

longue injustice républicaine.

 

Depuis trente-trois ans, l’avortement s’est établi au régime de croisière d’un minimum de 200 000 victimes par an. Une situation analogue existe dans toutes les grandes démocraties occidentales. Cela fait des millions de victimes chaque année. Nous sommes les contemporains

(consentants ?) du plus grand massacre de toute l’histoire de l’humanité.

 

Toutefois l’on voit grandir dans ces grandes démocraties occidentales, et tout récemment

aux USA et en Espagne, une réaction contre une telle horreur. Elle grandit aussi en France,

mais plus lentement, plus petitement, on sait pourquoi : la défection de la hiérarchie ecclésiastique en est la cause. Il y a tout juste cinq évêques français sur deux centaines (dont une centaine de diocésains) pour soutenir la manifestation qui, le dimanche 20 janvier, se rassemblera

place de la République à 14 h 30 et défilera jusqu’à l’Opéra. Trente-trois ans après, les évêques français sont dans leur quasi-unanimité aussi inexistants que l’ont été leurs prédécesseurs

il y a trente-trois ans, quand ils ont accepté de ne pas faire front contre l’élaboration et le vote de la loi Veil. Selon le témoignage du professeur Israël Nisand, rapporté par Rémi Fontaine

à la page 134 de son Livre noir des évêques de France, c ‘est Mme Veil elle-même qui a reconnu

que s’ils s’y étaient vraiment déclarés hostiles, la loi ne serait pas passée. Et ils ne sont encore aujourd’hui que cinq pour racheter ce qui fut la grande défaillance de l’épiscopat en 1975.

 

Les élections municipales, mieux que les autres, sont l’occasion de rencontres personnelles,

par exemple sur les marchés, avec les candidats. N’omettons pas de leur poser la question :

 

Vous êtes, nous sommes les contemporains, partout dans le monde, du plus grand massacre de toute l’histoire de l’humanité. La France y participe largement. Qu’en pensez-vous, qu’en

faites-vous ? Resterez-vous silencieux ?

 

JEAN MADIRAN dans Présent du samedi 12 janvier 2008

 

 

C- Le Journal Libération s’interroge aussi sur les propos du Président N. Sarkosy sur la religion:

 

Sarkozy ramène l’Eglise dans l’Etat

 

 

Le Président multiplie les déclarations faisant référence aux racines chrétiennes de la France, suscitant les inquiétudes des défenseurs de la séparation entre Eglise et Etat.

Véronique Soulé

QUOTIDIEN : mercredi 16 janvier 2008

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Après Rome, Riyad. Lundi, lors de sa visite officielle en Arabie Saoudite, comme lors de sa visite au Vatican le 20 décembre, Nicolas Sarkozy s’est livré à un éloge de la morale chrétienne et des religions qui sont, selon lui, au fondement même des civilisations. Venant du président d’un pays qui prône la séparation de l’Eglise et de l’Etat, ses propos ont provoqué un tollé parmi les défenseurs de la laïcité, notamment les enseignants et l’opposition.

 

 

«Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en rapproche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance»: c’est sous les ors de la basilique Saint-Jean de Latran, au Vatican, que Nicolas Sarkozy est allé le plus loin. «Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes», avait-il asséné, remontant au baptême de Clovis à partir duquel la France est devenue, pour les catholiques, «la fille aînée de l’Eglise». Puis il a avancé un nouveau concept comme il les aime: celui d’une «laïcité positive, qui ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout».

 

Rigide. En Arabie Saoudite, le Président a été plus grandiloquent et plus général. Assimilant les religions à des philosophies, il en a loué les bienfaits même si, a-t-il reconnu, des horreurs sont parfois perpétrées en leur nom. Comme l’homme ne peut se satisfaire d’un monde purement matérialiste, a-t-il expliqué, il ne peut vivre sans religion. Ses propos ont au moins dû ravir les dirigeants saoudiens qui imposent un islam des plus rigides à leur société.

 

«Cette conception sociologique de la religion, fournissant "l’espérance" qui fait que les peuples se tiennent tranquilles, on croyait qu’elle était loin derrière nous!», s’est exclamé François Bayrou, l’un des premiers à réagir le 25 décembre après le discours de Latran. «Ce n’est pas autre chose que l’opium du peuple que dénonçait Marx» a ajouté le président du MoDem, qui a aussi relevé «le paradoxe troublant» d’un Président «qui affiche sa complaisance avec le matéralisme financier et en même temps souhaite faire de la religion une autorité dans l’espace public».

 

Pour le PS, Jean Glavany, secrétaire national à la laïcité, a dénoncé le concept de «laïcité positive» et la manie du chef de l’Etat de réduire les civilisations aux religions, l’Occident allant avec la chrétienté. Lors sa conférence de presse de rentrée, le 10 janvier, le premier secrétaire du PS François Hollande a lui exigé de «clore définitivement le débat» sur la loi de 1905 instaurant la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

 

Confusion. Les enseignants ont aussi attendu la rentrée pour réagir. Le SNUipp, premier syndicat du primaire, s’est insurgé contre les propos de Latran sur la supériorité du prêtre sur l’instituteur. «Cette affirmation est surprenante et choquante, écrit le syndicat, elle est source de confusion et risque de remettre en cause la conception de la laïcité. Mêler et de plus hiérarchiser dans l’acte éducatif, comme le fait le Président, l’instituteur et le prêtre, le pasteur et l’imam, constitue une véritable provocation vis à vis de l’école publique et des personnels».

 

«Dérapage, discours de circonstance ou projet politique?», s’interroge pour sa part le syndicat SE-Unsa qui accuse le chef de l’Etat d’avoir outrepassé son devoir de réserve. Le CNAL, qui regroupe la Ligue de l’Enseignement, des syndicats et des associations, doit diffuser un communiqué de protestation aujourd’hui.