Flash-Info au 18 avril 2008
Au sujet d’un commentaire sur le
livre d’Yves Chiron, sur le Fr. Roger,
Jean Madiran fait une très heureuse mise au point sur le problème de
« La question
spectaculairement esquivée par le Fr. Roger en 1970 n’a pas seulement une
portée historique. Elle est toujours d’actualité.
Aujourd’hui, trente-huit après, les incertitudes et objections
exprimées concernant la messe de Paul VI n’ont toujours pas été décisivement
dissipées.
Le FR Max Thurian, pasteur protestant et sous-prieur
de Taizé, avait dès 1969 salué la promulgation de la messe nouvelle en
déclarant au journal
Cette déclaration fut
bientôt suivie par des affirmations identiques ou analogues d’autres pasteurs
protestants, provoquant chez beaucoup de catholiques une intense émotion.
Cette émotion s’exprima
notamment à l’automne 1969, dans une lettre au Saint Siège signée par 6000
prêtres espagnols : si cette
célébration par un protestant est théologiquement possible, c’est que le nouvel
Ordo n’exprime plus aucun dogme avec lequel les protestants sont en désaccord.
Dans le Courrier de Rome,
l’abbé Raymond Dulac y apercevait l’apparition d’une nouvelle forme
d’œcuménisme :
« Le nouvel Ordo Missae introduit ou favorise
un nouveau concept de l’UNITE religieuse. Il permet
d’exprimer avec des MOTS identiques des
IDEES différentes. Ce qui n’est devenu possible que parce que les mots
sont équivoques ou les idées indécises.
Sur ce sujet, le Fr. Roger, écartant toute argumentation, n’a jamais
répondu que par la déclaration d’une conviction personnelle : Pour ma part, j’ai la certitude que, dans le
nouvel Ordo Missae, la substance de la messe est la
même que celle qui a toujours été et vécue et priée auparavant.
Mais simultanément, et au
moins jusqu’en 1992, Max Thurian professait que « tout l’apport positif de
A défaut d’argumentation
explicative, les convictions personnelles de Max Thurian
et de Fr. Roger Schutz furent commodément appuyées du
côté de l’Eglise par une interdiction, autoritaire et absolue, de célébrer la
messe traditionnelle. Cette interdiction, on le sait, est restée en vigueur
jusqu’aux premières années du XXI siècle.
Louis Salleron,
l’auteur du livre fondamental, et le plus solide, sur
Et l’abbé Dulac :
« Les nouveaux rites, valables en
eux-mêmes pour le sens qu’on peut leur donner, sont équivoques au point d’être
acceptés par les protestants qui les reçoivent dans u n autre sens. »
Cette observation, comme la
question de Louis Salleron,
n’a pas perdu de sa valeur.
Jean Madiran.