Flash-Info au 24 février 2008

 

Allemagne: Mgr Zollitsch, nouveau président de la conférence épiscopale allemande,  provoque de vives controverses au sujet du célibat sacerdotal

 

Des soutiens venus de divers côtés

Bonn, 20 février 2008 (Apic) Les déclarations de Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau, sur le célibat sacerdotal, provoquent de vives controverses au sein de l'Eglise catholique en Allemagne. Le Comité central des catholiques allemands (ZdK) et le mouvement de la base "Nous sommes Eglise" se sont solidarisés avec le nouveau président de la Conférence épiscopale allemande, contrairement à l'évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Müller, qui s'est distancé de Mgr Zollitsch.

Le lien entre la prêtrise et le célibat n'est pas une nécessité du point de vue théologique, estime Mgr Robert Zollitsch dans une interview publiée le week-end dernier par le magazine allemand "Der Spiegel". Il a cependant souligné que le changer serait l'affaire d'un nouveau Concile, pas d'un pays en particulier. Mgr Zollitsch s'est exprimé à cette occasion contre les "interdictions de penser" à ce propos. Estimant que le célibat est un "grand cadeau", il s'est par contre montré sceptique concernant son abandon par les prêtres catholiques.

Mgr Müller s'est prononcé de façon décidée contre les spéculations concernant l'abandon par l'Eglise du célibat sacerdotal. Il est d'avis qu'on ne devrait pas s'attendre à une levée du célibat "ni maintenant ni dans le futur". L'évêque de Ratisbonne a encore laissé entendre que l'on ne pouvait pas tout dire dans une "interview rapide" de façon si différenciée que cela puisse suffire aux exigences théologiques, en parlant de Mgr Zollitsch.

Opinions partagées au sein du catholicisme allemand

Président du ZdK, Hans Joachim Meyer a déclaré au journal "Kölner Stadt-Anzeiger" qu'il partageait de tout cœur ce que l'archevêque de Fribourg-en-Brisgau a dit dans son interview au "Spiegel". Il a relevé que cela faisait du bien que le nouveau président de la Conférence épiscopale allemande ne considère pas le monde comme on aimerait qu'il soit, mais comme il est en réalité. A ses yeux, ce qu'a affirmé Mgr Zollitsch est théologiquement équilibré, et une "interview n'est pas une dissertation".

Le dogmaticien de Ratisbonne Wolfgang Beinert pense pour sa part que le débat sur le célibat des prêtres n'est de loin pas terminé, même si certains aimeraient considérer le débat comme clos. Pour le bien de l'Eglise, estime-t-il, il ne devrait pas y avoir d'interdictions de penser. Le célibat des prêtres, ordonné par le pape Grégoire VII au 11ème siècle, ne se trouve pas dans les Ecritures saintes, a-t-il poursuivi, et il s'agit d'une prescription disciplinaire, pas d'un dogme. Le théologien de 74 ans rappelle à ce propos la lettre de l'apôtre Paul à Timothée, où il dit que l'évêque doit être irréprochable, "mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement" (1 Timothée 3:2).

Dans une interview aux "Stuttgarter Nachrichten", le porte-parole de "Nous sommes Eglise", Christian Weisner a salué le fait que le nouveau président de la Conférence des évêques ait abordé dès le début de sa nouvelle fonction "un des problèmes les plus urgents de l'Eglise".

Le "réseau des prêtres catholiques", de tendance conservatrice, a reproché à Mgr Zollitsch de donner l'impression que l'on pouvait rediscuter du thème du célibat, estimant que ce n'est pas cette obligation qui mettait en danger les vocations sacerdotales, mais la dilution du sacerdoce sacramentel par des "structures d'organisation démocratiques". (apic/kna/be)

20.02.2008 - Jacques Berset