Flash-Info
au 25 septambre 2008
L’arrogance très feutrée d’un
néo-gallicanisme
Le Président de
Il s’agit cette fois de ses nouvelles déclarations sur la
visite de Benoît XVI en France, dans le dernier numéro paru d’un magazine dénommé
le Fig Mag (20 septembre).
Selon les propos du Cardinalprésident
: 1. – Le Pape, en fait, est d’accord avec
2. – En droit, il ne lui serait pas convenable d’être en désaccord avec elle.
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I. – EN DROIT. « Le Pape, selon le Cardinal, n’est pas le patron d’une multinationale qui vient visiter une succursale. » Certes non, mais l’Eglise de Rome est mater et magistra omnium ecclesiarum, les églises diocésaines sont membres de l’Eglise de Rome, et l’évêque de Rome
a une « primauté de juridiction » et un pouvoir direct sur toutes les parties et tous les membres de l’Eglise. « Cela supposerait, dit encore le Cardinal, pour qu’il y ait divergence ou antagonisme, que la mission de l’évêque de Rome soit d’être l’évêque des diocèses de France. »
Justement : sa mission comporte bien d’être l’évêque des
évêques. « Son discours aux évêques ne visait pas à prendre ses
distances vis-à-vis de
avec le Pape. Le point de repère entre les deux, c’est le
Pape, ce n’est pas
L’insistance avec laquelle le cardinal Vingt-Trois s’exprime à contresens sur ce sujet ne peut plus être considérée comme une étourderie ou une balourdise accidentelle. Il y met, semble-t-il, ce qu’en langage canonique on appelle une « pertinacité », c’est-à-dire une coupable persistance au for externe.
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Le président Vingt-Trois n’est pas un Bossuet mais il a quelque chose de commun avec lui. Notre
grand, notre admirable, notre merveilleux Bossuet ! Il commit cependant l’erreur de ses quatre « libertés de l’Eglise gallicane », surtout la troisième et la quatrième : « L’autorité du Concile œcuménique est supérieure à celle du Pape. Celui-ci n’est infaillible qu’avec le consentement
de l’Eglise universelle. » C’est pourquoi Bossuet n’a pas été et ne sera jamais canonisé. Le président Vingt-Trois ne professe pas un tel gallicanisme, clair, net et tranquillement arrogant. Mais il en porte une trace, un arôme, et son arrogance est très soigneusement feutrée dans une vague inconsistance.
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II. – EN FAIT. A l’égard des évêques français, assure le cardinal Vingt-Trois, le Pape « n’a jamais exprimé de critique publique, et à ma connaissance, pas non plus de critique privée » ; « il affirme ce que nous avons dit nous-mêmes, par exemple sur la catéchèse…»
Ce qu’à Lourdes Benoît XVI a dit aux évêques sur la catéchèse n’est pas précisément un éloge de leur désastre catéchétique ; et quand le Pape leur dit que « les prêtres ne peuvent déléguer leurs fonctions aux fidèles en ce qui concerne leurs missions propres », quand il les exhorte à trouver, pour la messe, « des solutions satisfaisantes pour tous », quand il juge utile de leur
rappeler à ce sujet que « nul n’est de trop dans l’Eglise
», quand il refuse d’« admettre les initiatives qui visent à
bénir des unions illégitimes », il est difficile de croire que le
Président de
Le président Vingt-Trois est un cardinal. On sait que les cardinaux ont le privilège d’attester authentiquement les paroles prononcées par le Souverain Pontife. Mais pour attester ce qu’il n’a pas prononcé, on saura désormais, grâce au cardinal Vingt-Trois, que leur témoignage dans ce cas n’est pas forcément fiable. Il peut même nier l’évidence.
JEAN MADIRAN (Présent du 25 septembre 2008)