Flash-Info du 27 février 2008

Sous la plume de Mme Galic, de Rivarol, nous lisons cet intéressant  article sur l’indépendance du Kossovo

Qui parrainera les enfants serbes du Kossovo ?

 

Selon Les 4 vérités hebdo, Nicolas Sarkozy aurait tout récemment déclaré : “Ça me fait marrer que les gens soient obsédés par mon histoire avec Carla et par notre mariage. C’est un signe supplémentaire que tout tourne autour de moi.” Mais tout peut aussi tourner au vinaigre comme on a pu le constater avec l’“initiative incongrue, morbide et inutile” (cf. l’historien Henry Rousso) de faire “parrainer” par des gosses de CM2 les 11  000 enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944 et disparus dans les camps.  Une annonce qui, depuis qu’elle a été faite par le chef de l’Etat invité d’honneur du raout annuel du CRIF le 13 février — voir page 3 — a créé un incroyable chabannais dans la communauté, partisans et adversaires de la mesure se déchirant avec une rare violence avant de de se retourner contre l’imprudent, coupable d’avoir altéré la belle unité — de façade — qui s’était manifestée au CRIF.

Devant le hourvari, Mme Emmanuel Mignon, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy et auteur du discours controversé dont, a-t-on appris avec stupeur, le texte avait été préalablement soumis au CRIF, tentait de se justifier dans le Journal du Dimanche : « Enseigner la Shoah, c'est combattre toutes les formes de racisme. Les discriminations dont sont victimes aujourd'hui les personnes issues de l'immigration ont la même origine que les crimes dont les juifs ont été victimes: la bête immonde du racisme.  (...) »

Admettons. A ceci près que le même dimanche, 17 février, qui restera un jour noir pour l’Europe au même titre que la défaite du Champ des Merles ( 28 juin 1389), la chute de Constantinople (29 mai 1453) ou la victoire de Soliman à Mohacs  (29 août 1526), un Etat fondé sur des critères exclusivement ethniques, né d’une occupation accompagnée d’une substitution de population, proclamait unilatéralement une indépendance que toute la “communauté internationale” allait s’empresser d’entériner en commençant par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Dont le président est décidément le digne successeur de Tony Blair dans le rôle de “caniche de Bush”.

 

ON peut évidemment se demander pourquoi Washington tient si fort, depuis le printemps 1999, à installer au flanc de notre continent un Etat fantoche, simple excroissance de l’Albanie (c’était d’ailleurs le drapeau rouge à aigle noire de la Shqipterië voisine et non le nouveau drapeau kossovar que brandissait dimanche dernier la foule en liesse de Pristina), c’est-à-dire d’un pays tribal, ingouvernable (comme les Ottomans eux-mêmes l’apprirent à leurs dépens) et mafieux, cancer dont les métastases ne tarderont pas à s’étendre à la Macédoine et au Monténégro, voire à l’Epire. Désir forcené d’affaiblir l’Europe ? Sans doute. Mais surtout la Russie, en passe sous Poutine de redevenir un “Super-Grand”.

Dans son papier sur les trois “clones” se disputant la Maison-Blanche, Jim Reeves rappelait dans notre dernier n° que Zbigniew Brzezinski, conseiller de Jimmy Carter et aujourd’hui de Barack Hussein Obama,  s’était vanté le 15 janvier 1998 dans Le Nouvel Observateur d’avoir causé la perte de l’Union soviétique en la poussant à intervenir en Afghanistan. A la lumière de la reconnaissance express du Kossovo, cet entretien mérite qu’on y revienne.

    

Le Nouvel Observateur :  L’ancien directeur de la CIA Robert Gates l’affirme dans ses Mémoires : les services secrets américains ont commencé à aider les moudjahidine afghans six mois avant l’intervention soviétique. A l’époque, vous étiez le conseiller du président Carter pour les affaires de sécurité ; vous avez donc joué un rôle clé dans cette affaire. Vous confirmez ?

Zbigniew Brzezinski : Oui. Selon la version officielle de l’histoire, l’aide de la CIA aux moudjahidine a débuté courant 1980, c’est-à-dire après que l’armée soviétique eut envahi l’Afghanistan, le 24 décembre 1979. Mais la réalité, gardée secrète jusqu’à présent, est tout autre : c’est en effet le 3 juillet 1979 que le président Carter a signé la première directive sur l’assistance clandestine aux opposants du régime prosoviétique de Kaboul. Et ce jour-là, j’ai écrit une note au président dans laquelle je lui expliquais qu’à mon avis cette aide allait entraîner une intervention militaire des Soviétiques.

N. O. :  Malgré ce risque, vous étiez partisan de cette “opération clandestine” (…) Cherchiez-vous à la provoquer ?

Z. Brzezinski.: (…) Cette opération secrète était une excellente idée. Elle a eu pour effet d’attirer les Russes dans le piège afghan et vous voulez que je le regrette ? Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j’ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l’occasion de donner à l’URSS sa guerre du Vietnam. » De fait, Moscou a dû mener pendant presque dix ans une guerre insupportable pour le régime, un conflit qui a entraîné la démoralisation et finalement l’éclatement de l’empire soviétique.

(…) Qu’est-ce qui est le plus important au regard de l’histoire du monde ? Les Taliban ou la chute de l’empire soviétique ?

Depuis la guerre de Cuba  (1898) qui priva  l’Espagne de sa “perle” cubaine et le désastre programmé de Pearl Harbor, qui devait aboutir à la mise en coupe réglée de l’archipel nippon (toujours occupé par l’US Army, avec de multiples bavures commises par les GIs dont, début février, le nouveau viol d’une fillette à Okinawa), les Etats-Unis sont devenus d’excellents spécialistes de la provocation géostratégique. En l’occurrence, si la situation dégénère pour les Serbes au Kossovo comme on peut le redouter sous la férule du terroriste et criminel de guerre Hachim Thaçi, ne s’agirait-il pas d’entraîner dans un piège la Russie, seul allié de Belgrade,  pour lui faire connaître sa “guerre d’Irak” comme l’URSS connut en Afghanistan “sa guerre du Vietnam» ? A défaut,  l’empressement de Bruxelles à reconnaître l’indépendance du Kossovo va pourrir les relations de Moscou avec l’Europe  et inciter les gouvernements des Vingt-sept comme des pays qui aspirent à rejoindre l‘Union à se réfugier sous le parapluie états-unien. Autrement dit à rallier l’OTAN, si loin que les entraîne l’aventure, vers un Afghanistan en pleines convulsions.

 

BIEN entendu, nous espérons nous tromper, mais on peut gager en revanche, et cette fois sans risque d’erreur, que cette modification des frontières acceptée avec une telle désinvolture alors qu’elle n’avait jamais été envisagée par les Nations Unies (qui ne prévoyaient pour le Kossovo qu’une “très large autonomie”) va encourager des sécessions en chaîne. D’abord celles des Turcs occupant le tiers septentrional de Chypre et l’est de la Bulgarie, puis des Magyars de Slovaquie et de Roumanie qui n’ont jamais entériné le dépeçage de la Hongrie par les traités de Versailles. Et quid des Basques, des Flamands auxquels il sera désormais bien difficile de refuser, chez eux où ils sont installés depuis des millénaires, l’indépendance accordée à cette simple “substitution de population” que constituent les albanophones du Kossovo où ils n’étaient que 52 % à la fin de la Seconde Guerre mondiale  ?

On peut bien sûr reprocher aux Serbes de ne pas s’être accrochés juqu’au bout à leur foyer national où ils sont aujourd’hui moins de 10 %. Mais qui oserait critiquer les “petits Blancs” du Val-Fourré, des Minguettes lyonnaises, des Quartiers Nord de Marseille, de la Seine-Saint-Denis où les allogènes sont désormais majoritaires autour de la nécropole des “40 rois qui firent la France  de fuir quand ils le peuvent encore une coexistence devenue insupportable, surtout pour leur femmes, pour leurs enfants ?

Aujourd’hui, c’est aux malheureuses familles Serbes du Kossovo, trop misérables pour partir, trop ancrées dans leur terroir pour espérer trouver à Belgrade, à Nis ou à Novi-Sad des parents susceptibles de les héberger, que nous pensons.  Avec 20 % de chômeurs, un pays à reconstruire, des centaines de milliers de réfugiés de Bosnie, de Croatie et du Kossovo à reloger, à employer, la Serbie n’a guère les moyens de s’occuper d’eux.

Les enfants du Kossovo sont vivants mais ils sont en danger de mort, par la faim, par le fer et par le feu car, n’en doutons pas, les albanophones ivres de leur victoire vont se livrer aux joyeusetés qui marquèrent l’indépendance de l’Algérie. Qui parrainera ces petites victimes — bien actuelles, elles, et sans moyens de se défendre — des discriminations et du racisme qui révulsent tant la Mignon de Sarkozy  ?