Enseignement
de la lecture et de l’écriture
La réforme
Robien est elle un mythe ou une réalité ?
Ghislaine Wettstein-Badour
Juillet
2006
Introduction
Le
débat sur la manière la plus efficace possible pour apprendre à lire et à
écrire aux enfants a été relancé en décembre 2005, à l’initiative de Monsieur
Gilles de Robien, ministre de l’éducation nationale. Celui-ci a tout d’abord
fait un certain nombre de déclarations, puis il a publié début janvier 2006 une circulaire,
enfin il a pris fin mars 2006 un arrêté
modifiant les programmes de 2002. Par ailleurs il a largement diffusé en juin
dernier une plaquette « grand public » destinée à expliquer à tous
(parents, enseignants, éditeurs) ce qui va changer selon lui dès la rentrée
2006.
Il
m’a semblé utile, fin juin 2006, juste avant le départ en vacances des
enseignants et la fermeture des écoles le 4 juillet, alors qu’on était en fin
de période d’inscription de la plupart des enfants entrant en CP à la rentrée
prochaine, de constater concrètement dans les écoles comment les intentions du
ministre et ses textes allaient être mis en oeuvre en septembre prochain.
C’est l’objet de la présente
étude
Rappel des
événements et des mesures prises par le ministre
Depuis décembre
2005
.
-1- Les déclarations initiales du ministre :
« PARIS AFP le 8 décembre 2006 : L’agence
fait état de plusieurs déclarations du ministre à l’assemblée nationale, sur
RMC et à
- décision d’interdire officiellement la méthode
globale d’apprentissage de la lecture mise en œuvre par une circulaire qu’il a
demandée au doyen de l’inspection générale de rédiger sous huit jours pour
application dès janvier 2006
- « Il faut revenir aux méthodes syllabiques
et signifier aux inspecteurs qu’ils doivent cesser de sanctionner les
enseignants pratiquant la méthode syllabique »
- « il faut abandonner une fois pour toutes
la méthode globale ou assimilée d’apprentissage de la lecture »
-2-
La circulaire du 5 janvier
On y lit entre autre :
…../ …..
« Apprendre
à lire résulte de la découverte du principe alphabétique de notre langue. Les
chercheurs, en France et l’étranger, en sont d’accord : l'apprentissage de la lecture passe par le décodage et l’identification
des mots conduisant à leur compréhension.
L'identification des mots n'a
rien à voir avec une devinette et son apprentissage se construit
progressivement. »
…../ …..
« L'automatisation
de la reconnaissance des mots nécessite des exercices systématiques de liaison
entre les lettres et les sons et ne saurait résulter d’une mise en mémoire de
la photographie de la forme des mots qui caractérise les approches globales de
la lecture : j'attends donc des maîtres qu'ils écartent résolument ces méthodes
qui saturent la mémoire des élèves sans leur donner les moyens d'accéder de
façon autonome à la lecture
…../ …..
-3-
l’arrêté pris le 24 mars 2006 et publié au journal officiel du 30 mars
Après trois mois de débats et de tractations divers,
Monsieur de Robien signe le 24 mars 2006 un arrêté publié au journal officiel
dans lequel on lit notamment la phrase suivante en ce qui concerne
l’apprentissage des couples graphèmes/phonèmes de la langue.
« pour
ce faire, on utilise deux types
d’approche complémentaires (souligné par le rédacteur):
analyse de mots entiers en unités plus petites référées à des
connaissances déjà acquises, synthèse à partir de leurs constituants de
syllabes ou de mots réels ou inventés »
Cette phrase décrit exactement les méthodes mixtes (encore appelées : à
départ global, semi-globales, naturelles, par hypothèses, et depuis peu
intégratives) utilisées depuis des dizaines d’années que Monsieur de Robien
…………….voulait voir disparaître !!! Plus ahurissant encore cette phrase
interdit juridiquement l’utilisation des méthodes alphabétiques (il a été
d’ailleurs parlé à tort de syllabique, ce qui est une erreur) alors que le
Ministre ………… voulait les promouvoir !!!!.
Voici pourquoi :
Une
méthode mixte (comme celles qui sont actuellement employées dans l’immense majorité
des écoles publiques ou privées) part de textes et de mots (on demande à
l’élève de « reconnaître » des mots, on parle de « capital
mots » : prénoms, « mots outils », « phrases
repères », pour, dans un deuxième temps
lui apprendre les constituants (les graphèmes) à partir desquels on
reconstruit d’autres mots. Autrement dit cet aller et retour que l’arrêté
affirme être complémentaire (et donc indispensable) du mot vers le
graphème et du graphème vers le mot constitue la caractéristique majeure de ces
méthodes.
Une
méthode alphabétique, elle, enseigne les couples graphèmes/phonèmes les uns après les autre
et utilise ces apprentissages pour faire lire des mots, des phrases, des textes
dans lesquels l’élève ne trouve que des graphèmes qu’il connaît parce qu’il les
a appris. Autrement dit, dans une méthode alphabétique on va toujours du
graphème vers le mot et jamais du mot au
graphème.
Remarques complémentaire:
- Ma lecture de l’arrêté est d’ailleurs partagée par
les opposants aux projets du ministre, puisqu’ils se sont félicités, lors d’une
conférence de presse, le 9 mars, de la
rédaction de l’arrêté du 24 mars et en particulier de la présence de la fameuse
phrase analysée ci-dessus qui ne figurait d’ailleurs pas dans le premier projet
d’arrêté qu’ils avaient fustigé. Ils en ont conclu très justement que l’arrêté
consacrait le statu quo et que les outils pédagogiques utilisés actuellement
n’étaient nullement à changer.
- Des
enseignants ou des directions d’écoles ont également la même lecture. En effet
j’ai reçu durant le dernier trimestre de l’année scolaire qui vient de
s’achever un certain nombre de témoignages de parents qui, apprenant que la
méthode utilisée à l’école où allait entrer leur enfant au CP, est à départ
globale, ont demandé pourquoi pas une méthode alphabétique. La réponse a été « parce que ce n’est
pas légal » !.
-4- la plaquette « grand public » diffusée en juin par le ministère
Courant
juin, toutes les écoles ont reçu du ministère une plaquette destinée aux
enseignants et aux parents.
Son
titre : apprendre à lire - guide
thématique
A
la page 3 de cette plaquette on trouve un texte dont le titre est le
suivant :
« A compter de la rentrée scolaire 2006
les programmes de l’école primaire publiés en 2002 sont modifiés par l’arrêté
ministériel du 24 mars 2006 (BO –n°13 du 31 mars 2006). Curieusement ce texte
ne contient pas la phrase clef analysée ci-dessus …!!
Il
faut enfin souligner le fait que le ministre a adressé début juillet cette
plaquette à tous les parlementaires accompagnée d’une carte de visite sur
laquelle on peut lire : « J’ai
le plaisir de vous transmettre la plaquette expliquant les méthodes de lecture
applicables dès la rentrée prochaine, abandonnant les méthodes globales et
assimilées » signé Gilles de Robien.
Quelle est
aujourd’hui la réalité sur le terrain ?
Les
principaux acteurs de cette réforme sont
les enseignants de CP qui choisissent les méthodes qu’ils vont utiliser et les
éditeurs qui les créent et les mettent sur le marché.
1°- Quelle est la
réalité du côté des enseignants ?
Méthodologie choisie pour l’évaluer :
-1-
Pour nous faire une opinion objective de la réalité il nous semblé que le mieux
était que des parents (ou des adultes jouant ce rôle) ayant des enfants en âge
d’entrée au CP contactent par téléphone
un nombre significatif d’écoles en posant à toutes une même question ouverte
concernant les méthodes employées de façon à obtenir des réponses spontanées et
non orientées.
-2-
Pour avoir un échantillon significatif, nous avons choisi de tenter de
contacter toutes les écoles primaires publiques et privées sous contrat
figurant sur l’annuaire téléphonique d’une ville d’environ 150 000
habitants, soit 50 écoles au total.
-3- Toutes ces écoles ont fait l’objet
d’appels téléphoniques entre le 25 et le 30 juin 2006. Lorsque le contact n’a
pas pu être établi au premier appel nous avons tenté de nouveaux appels à des
horaires différents et nous avons abandonné lorsque le troisième appel a été
infructueux.
-3-
Nous avons posé à toutes les écoles jointes la question suivante :
« Nous avons un enfant en âge
d’entrer en CP et nous sommes à la recherche d’une école. Parmi nos critères de
choix la méthode de lecture proposée est importante à nos yeux. Quelle méthode
votre école utilise t’elle ?»
-4-
Nous avons noté les informations recueillies lors de chaque entretien (voir
document annexe en fin de l’étude) pour
pouvoir les synthétiser.
-5-
Pour identifier chacune des méthodes qui nous ont été nommées par nos
interlocuteurs (le plus souvent la direction de l’école) nous avons utilisé les
informations contenues dans l’ouvrage BIEN PARLER, BIEN LIRE, BIEN ECRIRE
publié chez Eyrolles et dont l’auteur est le Docteur Ghislaine
Wettstein-Badour. Nous avons distingué globale, mixte (elles s’appellent aussi à départ global, semi-globales,
naturelles, par hypothèses, intégratives) et alphabétique (on dit aussi à tort d’ailleurs syllabique)
Synthèse des informations recueillies s’agissant des
méthodes de lecture qui vont être utilisées à la rentrée 2006 dans les écoles
contactées.
-1-
Nombre d’écoles qui ont pu être
jointes :
Il
y a dans la ville 34 écoles primaires publiques et 16 écoles primaires privés
On
a pu joindre 25 écoles publiques (soit 74% de celles-ci) et 12 écoles privées
(soit 75% de celle-ci).
Au
total on a donc pu entrer en contact avec 37 écoles primaires sur les 50 de la
ville soit 74%
-2-
Résultats bruts de ces contacts :
Sur
les 37 écoles que l’on a pu joindre :
-
2 ont
refusé de répondre à la question (écoles 12 et 36)
-
-
5 n’ont
pas cité (volontairement ou non) de manuels et en sont restées à des
descriptions plus ou moins précises des méthodes « maison » (10, 15, 23, 29, 30)
-
29 ont
cité au moins un manuel, parfois plusieurs car selon la classe de CP de
l’école il peut y avoir de choix
différents des enseignants et même dans une même classe un enseignant peut
utiliser plusieurs manuels.
-3- manuels cités lors des entretiens: méthode identifiée
comme
ribambelle 9 fois citée
méthode mixte
mika
3 fois citée méthode mixte
léo
et léa
3 fois citée méthode alphabétique
valentin
le magicien 3 fois citée méthode mixte
ratus 3 fois citée méthode mixte
borel
maisonny 1 fois citée méthode alphabétique
je
lis avec Dagobert 1 fois citée méthode mixte
lecture
en fête 1 fois
citée méthode mixte
lire
au cp 1
fois citée méthode
mixte
max
jules et ses copains 1 fois citée méthode mixte
frisapla 1 fois
citée méthode mixte
à
nous la lecture 1
fois citée méthode mixte
miniloup 1 fois citée méthode mixte
Au
total donc 13 titres de manuels ont été cités lors de cette enquête dont 2 sont
alphabétiques et 9 mixtes. S’ajoutent sans qu’ils aient été identifiés
précisément les titres des albums utilisés par les enseignants qui ne
s’appuient pas sur une méthode (23, 27, 28)
-4-
écoles ayant donné des informations sans citer de manuel
6
écoles sont dans ce cas :
l’école
10 applique une méthode alphabétique « maison » (on a pu le recouper
avec d’autres informations)
l’école
15 applique une méthode mixte
l’école
23 applique une méthode mixte
l’école
29, applique peut être une alphabétique ? (on la comptera en alphabétique)
l’école
30 applique au mieux une méthode mixte
(on la comptera en mixte)
-5- bilan général au niveau des 37
écoles sondées compte tenu de ce qui précède :
30 utilisent des méthodes mixtes (20
publiques et 10 privées)
4
utilisent des méthodes alphabétiques (2 publiques et 2 privées)
3
publiques ont refusé de répondre à la question d’une manière ou d’une
autre
Sur
les 34 écoles dont les réponses sont exploitables : 88% au appliquent une
mixte (qu’on appelle aussi semi-globale)
et 12% une alphabétique
Autres observations notées à
l’occasion de cette enquête
-
les ouvrages utilisés cette année seront les mêmes l’an prochain sauf dans
quelques cas le plus souvent liés au départ d’un enseignant.
- Dans un nombre non négligeable d’établissements (6
écoles soit 18% des 34 écoles dont les réponses sont exploitables : les
écoles 15, 16, 19, 23, 24, 25) la direction de l’école ne connaît pas le titre
de certains des manuels utilisés dans son établissement voir de tous (ou les cite en se faisant souffler par un
enseignant présent dans son bureau au moment de notre appel !)
- Les dernières initiatives ministérielles et les
polémiques qui les ont accompagnées ne
sont évoquées que par 18% des écoles (6 écoles sur les 34 contacts
exploitables : les écoles 18, 20, 22, 23, 28, 34).
- Plus étonnant encore aucune ne nous parle des
modifications officielles des programmes intervenues (arrêté du 24 mars publié
ce jour là). Apparemment pour elles c’est un non événement !
- Toujours aussi étonnant aucune de ces écoles
n’a parlé de la plaquette ministérielle destinée aux parents et aux enseignants
et qu’elle ont toutes reçue
-
Sauf dans deux écoles publiques (12, 36) l’accueil a été bon voir très bon avec
des gens pleins de bonne volonté et positifs.
2°- Quelle est la réalité du côté des éditeurs ?
J’invite
les lecteurs à se faire une opinion en allant consulter les sites internet de
ceux-ci !!!!. Ce que je puis dire c’est qu’ils ont construit de beaux
argumentaires agrémentés des « mots des auteurs » qui serviront aux
enseignants pour tenter de faire croire au parents que tel ou tel ouvrage dont
tout le monde sait qu’il s’agit d’une méthode mixte (d’ailleurs, pour ainsi
dire, il n’y a que cela !) ne sont ni des globales, ni des mixtes….
Bref
rien de nouveau sauf, pour faire illusion, quelques livrets d’exercices
grapho/phonologiques annoncés pour septembre.
CONCLUSION
La
réalité observée sur le terrain est conforme au droit (arrêté du 24 mars)……………
et bien éloignée de ce que proclame le ministre !.
On
aurait pu au moins espérer que l’on donne aux enseignants qui le souhaitent la
couverture juridique nécessaire pour qu’ils puissent utiliser des méthodes
alphabétiques sans être persécutés dès lors que les résultats de leurs élèves
sont bons. En fait il n’en est rien, au contraire !
Autrement
dit non seulement les initiatives ministérielles ne débouchent sur aucun
progrès mais de plus elles vont rendre la vie encore plus difficile pour les
enseignants courageux qui utilisent actuellement des méthodes alphabétiques.
On
est donc revenu à la case départ au sein de l’éducation nationale et
probablement pour longtemps encore !
La
réforme Robien est donc un mythe !
annexe : notes prises lors des entretiens avec les écoles
Question posée : Nous avons un enfant en âge d’entrer
en CP et nous sommes à la recherche d’une école. Parmi nos critères de choix la
méthode de lecture proposée est importante à nos yeux. Quelle méthode votre
école utilise t’elle ?
Réponses
-1-
25/6/6 école privée sous contrat (direction) :
on utilise des méthodes mixtes pour favoriser l’accès au sens – le livre
employé est « je lis
avec Dagobert »
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-2-
25/6/6 école privée sous contrat (direction):
on commence avec des mots pour le sens et pour que les enfants reconnaissent
les mots des personnages puis on travaille les lettres – livre utilisé : Mika
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-3-
25/6/6 école privée sous contrat (direction) : on
utilise une méthode syllabique « léo et léa » complétée par une méthode gestuelle (la
directrice qui a répondu n’en connaît pas le nom ! )
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode alphabétique
-4-
25/6/6 école privée sous contrat
(direction) : on utilise une méthode mixte ; on commence en global pour
susciter l’intérêt puis on passe à l’analytique. Pour les élèves qui ont le
plus besoin de déchiffrer la maîtresse utilise « ratus » et pour les autres « lecture en fête »
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
information : méthode mixte
-5-
25/5/6 école privée sous contrat (secrétariat) :
l’enseignante de CP utilise « lire
au cp» ainsi que la méthode Borel-Maisonny pour le travail syllabique et phonétique pour
l’apprentissage de l’orthographe.
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
information : : méthode mixte (en
fait on démarre en globale et on s’aide de borel maisonny qui est une
alphabétique : ce mélange ne permet pas de classer alphabétique la
pédagogie employée par l’école car le mal
est fait au début avec » lire au cp » la mixte
-6-
26/6/6 école privée sous contrat (direction): le
départ est global, pendant quelques semaines ( elle dit deux ou trois) on
apprend des mots avec des étiquettes pour avoir un capital mots mais les enseignantes
font travailler ensuite le code – le livre utilisé est « au fil des mots »
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-7-
26/6/6 école privée sous contrat (direction): Passage de lecture mot
par mot à la lecture de phrases et de textes Au départ de CP,
quelques mots clés sont appris. (c’est , dans n et , avec ….etc). Dès le 10 septembre,
l’étude syllabique est mise en place dans la classe
Le support du livre
départ de l’année est « au
fil des mots », mais très vite abandonné pour le travail sur mots puis
phrases et textes. Les
albums (littérature jeunesse) apparaissent dans la classe à partir de la
toussaint. L’enseignante travaille aussi par thème et les enfants sont acteurs de leur méthode
dirigée par l’enseignante qui induit le son ou les sons qu’elle désire
travailler dans sa progression
type de méthode utilisée
compte tenu de ces informations :
méthode mixte
-8- 26/6/6 école privée sous contrat : accueil par
standard qui interroge (probablement la direction) qui fait répondre :
« notre support de lecture est MIKA » point final !
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-9-
26/6/6 école privée sous contrat (direction) :
on utilise MIKA qui
a un départ en global pendant environ trois semaines durant lesquelles on
apprend les voyelles puis on passe ensuite à une approche syllabique avec
l’apprentissage des consonnes
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-10-
26/6/6 école privée sous contrat
(direction): Nous
utilisons depuis toujours la méthode syllabique. Nous n'avons pas de
livre, les enseignantes créant elles-même leurs fiches de travail pour les
enfants.Vous pouvez prendre contact avec la directrice qui vous expliquera
comment nous travaillons.
type de méthode utilisée compte tenu de ces informations : méthode alphabétique ( informations recoupées
par d’autres sources
-11-
26/6/6 école publique (direction) : méthode syllabique
+ album
quelle méthode
syllabique ? léo et léa
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode alphabétique
-12-
26/6/6 école publique (direction) refuse de répondre ! accueil
désagréable et agressif contestant le fait que les parents pose ce genre
de question !
opacité et
agressivité
-13- 26/6/6 école publique (direction) : Cette année nous
avons fait une méthode traditionnelle léo et léa
et les résultats ont été excellents
(ils font cette méthode depuis 3 ans) .
type de méthode
utilisée compte tenu de ces informations : méthode alphabétique en 2005/2006 mais ?
pour 2006/2007
-14-
26/6/6 école publique (direction) :
2 CP ; l’un utilise VALENTIN
LE MAGICIEN (départ global puis syllabique ) ; la personne que j’ai
eue ne peut pas me nommer celle utilisée par
l’autre CP qui ne se trouve pas en librairie !
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-15-
26/6/6 école publique
(direction) : nous utilisons une méthode mixte , je vous rassure tout de suite, ce
n’est pas une méthode globale qui est d’ailleurs interdite, nos enseignants
s’appuient sur des albums . Les
quels ? elle n’a pas pu me préciser
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : au mieux (car
manuels inconnus) méthode mixte
-16-
26/6/6 école privée sous contrat
(direction) : on utilise Ratus qui est une méthode à 90% alphabétique. Il y a un tout
petit peu de globale pour les petits mots (de, du, la …) la maîtresse utilise
en complément une méthode gestuelle ;elle se
fait souffler le nom par une collègue : Borel Maisonny)
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
information : : méthode mixte (en
fait on démarre en globale et on s’aide de borel maisonny qui est une
alphabétique : ce mélange ne permet pas de classer alphabétique la
pédagogie employée par l’école car le
mal est fait au début avec » lire au cp » la mixte
-17-
26/6/6 école privée sous contrat
(direction) : elle ne sait pas
… ! et elle demande à ses collègues de CP à côté d’elle… ! La méthode
utilisée me dit elle est Max,
Jules et leurs copains c’est, ajoute t’elle une méthode avec un tout
petit départ global mais on passe très vite à la syllabique !
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-18- 26/6/6 école publique (direction) : j’ai trois CP et on utilise des méthodes
analytiques : selon l’enseignante c’est soit FRISAPLA , soit RIBAMBELLE qui est plus « à la mode » .
Il y a tout un débat sur la lecture à propos de la globale mais en fait
les bons élèves peuvent très bien apprendre avec. Les analytiques permettent à
tous de lire !
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-19-
26/6/6 école publique
(direction) : comme toutes les méthodes actuellement il y a un petit
départ global puis ensuite du syllabique . Il a plusieurs CP et il ne connaît
pas les noms des méthodes………..mais une de ses collègues lui souffle que parmi celles utilisées il y a
VALENTIN LE MAGICIEN
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-
20 – 27/6/6 école publique (direction) :
à ma question il rit ; je lui demande pourquoi en lui disant que
j’aimerais en profiter ; il me répond gentiment : avec tout ce qu’on
entend à la radio et à la télévisIon ….. !!! Ceci-dit voici comment on
procède : on fait pour commencer un
mois de globale en partant de textes longs afin que les enfants comprennent que
la lecture c’est d’abord lire des textes pour faire sens puis on passe à la
syllabique. Cette année l’un des supports utilisés par les deux maîtresses
confirmées c’est
RIBAMBELLE adaptée par elles. L’an prochain elles veulent changer mais
je ne sais pas encore ce qui va être retenu. En conclusion il m’affirme que
tous ses élèves savent lire en fin d’année de CP !
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-21-
27/6/6 école publique
(direction) : 3 CP ; chacun utilise une méthode différente; l’un
utilise comme support RATUS,
un deuxième RIBAMBELLE
que la direction me présente comme une méthode mixte c'est-à-dire dans son
langage à lui : on commence par des mots pour constituer un capital mots
puis on passe au syllabes ; la troisième, elle, utilise la méthode naturelle qui
diffère des deux précédentes en ce que l’enseignant n’a pas de support et part
du discours oral des enfants pour passer à l’écrit, constituer un capital de
mots écrits puis progressivement aller vers les syllabes.
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte pour
deux classes et globale pour la tropisième( la naturelle)
-22-
27/6/6 école publique (direction). Elle commence par me dire qu’on a entendu dans les
medias des propos bien légers sur cette question car voilà bien longtemps qu’on
n’utilise plus de méthodes globales dans les écoles. Elle m’indique que dans
son école on procède par un départ en global pour acquérir des mots puis on
vient très vite à la syllabique. Elle m’explique qu’apprendre à lire ce n’est
pas seulement de la technique c’est accéder au sens. Pour conclure elle
m’indique que dans ses deux CP on utilise comme support RIBAMBELLE
plus des albums au fil de l’année
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-23- 28/6/6 école publique (Direction ayant enseigné en CP) : deux CP chacune
des maîtresses utilisent une approche qui n’est ni le b.a-ba syllabique ni la
globale. Elles n’utilisent pas
une méthode précise mais une dizaine d’albums au fil de l’année. Mon
interlocuteur ajoute les commentaires suivants : il ne faut pas écouter
toutes les âneries qu’on entend à la télé ; il y a autant de méthodes pour
apprendre à lire aux enfants que d’enfants et dans certains cas on ne sait même
pas comment ils ont appris ! Autant dire que ce n’est pas une question de
méthode ! Croyez en mon expérience !
type de méthode selon le sondeur : méthode mixte au mieux
-24-
28/6/6 école publique
(direction) : deux CP, on utilise la méthode classique me dit il (départ
global puis syllabique) – le support est dans une classe RIBAMBELLE et dans l’autre il ne se souvient pas
type de méthode
utilisée compte tenu de ces informations : méthode mixte
-25-
28/6/6 école publique (Direction en
réunion avec sa maîtresse de CP) . Elle me dit tout d’abord que les deux
maîtresses de CP travaillent avec des ALBUMS : sa collègue lui souffle « j’ai rèvé »
et « quel bazar chez
zoé » puis ribambelle.
Il ajoute on tient compte des directives ministérielles !
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte au
mieux
-26-
28/6/6 école publique
(direction) ; l’école utilise VALENTIN LE MAGICIEN. Elle souligne le faible effectif de classe
(on est en Zep) et un enseignant spécialiste de la lecture en surnuméraire ( 6
enseignants pour 5 classe)
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-27-
29/6/6 école publique
(direction) : on fait une méthode mixte à départ global construite par la maîtresse. Au bout
de quelques mois on utilise comme livre de lecture le livre « boule et bill »
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-28-
29/6/6 école publique (une institutrice
qui n’est pas en CP mais qui me répond très gentiment) : on a deux CP qui
utilisent tous les deux RIBAMBELLE
qui est une méthode composée de plusieurs album. Si vous regardez le livre du maître vous verrez qu’il ne
recommande pas de commencer le travail sur le code en début d’année mais nos
deux maîtresses qui sont très expérimentées le font. Je pense en effet
que c’est ce point qui vous préoccupe car il y a eu récemment une polémique sur
le sujet mais nous sommes beaucoup mieux placés que certains, même des
ministres pour savoir ce qui se passe dans nos écoles.
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-29-
29/6/6 école publique( direction) : vous avez de la
chance car nous avons des CP renforcés et nous travaillons en
syllabique/phonologique d’abord puis sur le sens. C’est tout à fait dans l’air
du temps. A ma question
quels sont les supports ? La réponse est : il n’y en a pas pour la
partie syllabique et on utilise différents album intéressants pour les enfants
pour les faire lires des textes
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode au
mieux mixte
-30-
29/6/6 école publique
(direction) : nous avons deux CP dans lesquelles les maîtresses construisent leur travail
elles-mêmes pour l’apprentissage et des albums de textes. A ma question
quels sont les titres de la méthode comme ratus ou gafi par exemple et des
albums la réponse est elle n’utilisent pas de méthode identifiée
quant aux albums ils changent tous les ans. Il faut souligner que la première
phrase de la réponse a été « nos enseignantes de CP enseignent la lecture
en respectant les programmes officiels »
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode au
mieux mixte
-31- 29/6/6 école publique (direction) : nous avons
un CP et une maîtresse très expérimentée qui utilise Ratus
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-32-
29/6/6 école publique (directeur
ancien instit de CP) Il m’explique qu’il ne peut pas répondre en deux minutes à
ma question et part dans tout un ensemble de considérations qui est de la
« bouillie pour les chats ». Il ressort de ce fatras que la méthode
globale n’est plus utilisée depuis bien longtemps et que tous les élèves de CP
de Michel Ange savent lire en fin d’année. Comment font ils ? mystère !!! quelle transparence !
opacité et non
réponse à la question
-33-
29/6/6 école publique ( un des deux
maîtres de CP) : Nous
utilisons me dit il des supports syllabiques : dans une des classes « à nous la lecture »
dont l’éditeur est le cedrap et l’autre classe « miniloup »
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-34-
30/6/6 école publique (direction)
Elle souligne que l’école suit de très près les normes officielles. Elle m’indique
que celles-ci sont le travail grapho/phonologique puis l’accès au sens. En
matière de supports ils utilisent actuellement Ribambelle et un monde à lire mais les professeurs sont encore
en train de réfléchir à ce qu’ils vont faire l’an prochain
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte en
2005/2006 et ? pour 2006/2007
-35-
30/6/6 école publique (enseignante
qui ne fait pas le CP) : On a deux CP qui utilisent une méthode
mixte ; pour l’un c’est Ribambelle ;
pour l’autre mon interlocutrice ne sait pas
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
-36-
30/6/6 école publique (enseignante
qui ne fait pas le CP) Elle me répond de façon très désagréable qu’elle ne peut
pas répondre, que de toute façon l’école n’est pas un centre commercial et que
par ailleurs je ne peux pas choisir l’école qui doit être celle de mon
quartier ! (sans commentaires). Je lui ai répliqué que la concurrence
existe (privé sous contrat et hors contrat, école à la maison) et elle l’a très
mal pris !
opacité et
agressivité
-37-
30/6/6 école publique (enseignante
de CP) : On fait de
la syllabique à partir de
type de méthode
utilisée compte tenu de ces
informations : méthode mixte
Deux réactions (21 juillet 2006) à
l’envoi à mon petit réseau ( parents ou enseignants s’intéressant à mes
travaux) de mon étude ROBIEN ET
Texte du message d’une
enseignante alsacienne
Merci pour cette étude. J'observe la même chose dans mon secteur
d'intervention:
- mépris total des directives ministérielles et le plus souvent ignorance
(les courriers du Ministre n’ont pas été lus)
- la plupart des enseignants ne connaissent pas la différence entre les
méthodes existantes (on leur a assez répété qu'"elles se valent
toutes")
- qu'une méthode de lecture puisse être "nocive" : c'est une
aberration!
-----------------
Texte du message d’un
enseignant breton
Je confirme tout à fait.
L'IA (ndr : inspecteur d’académie) de mon académie a
écrit dans l'éditorial du bulletin de liaison, à propos de la circulaire :
Elle ne déroutera donc pas la
grande majorité des maîtres qui y trouveront une confirmation de leurs pratiques.
Il n'y a, à ma connaissance, (NDR :
dans mon académie), que deux collègues de CP de la même école qui ont décidé de
changer pour "Léo et Léa". Elles se sont adressées à moi (ndr :
cet enseignant utilise une méthode alphabétique dans son école), parce qu'elles
savent très bien que personne de l'institution ne les soutiendra. Elles se
méfient même.
Donc, en cachette des inspecteurs, nous
avons fait une conférence pédagogique clandestine à trois sur les
méthodes de lecture, où j'ai présenté toutes celles dont je dispose, en
explicitant les choix et les volontés des auteurs.
Commentaire d’un observateur particulièrement autorisé par sa fonction professionnelle
à propos du fonctionnement du ministère de l’éducation nationale
Je vous remercie de cette étude.
Elle confirme surtout ce que nous savons depuis
longtemps, indépendamment de toute querelle sur les méthodes de lecture: les
courriers des ministres, quels qu'ils soient et quel qu'en soit le sujet, ne
sont jamais lus, les bulletins officiels jamais consultés... L'Éducation
nationale est une zone de non droit, ou plutôt un espace régi par le droit
coutumier, sans administration, où l'inspection (contrairement à ce qui se
dit), n'a aucun pouvoir (et le plus souvent, ne souhaite pas en avoir), où le
ministre n'a que peu de relais hiérarchique, et croit pouvoir contourner le peu
qu'il a...